Le groupe parlementaire SPD (social-démocrate) doit remettre un rapport d’ici à la fin décembre sur l’engagement allemand au Sahel. Parmi les pistes à l’étude chez les députés figure notamment le renforcement de la présence des militaires dans la région, et plus particulièrement au sein de l’opération Takuba. Le sujet – hautement sensible au sein du Bundestag – divise largement la classe politique outre-Rhin. Contrairement à plusieurs de ses voisins européens, Berlin ne souhaite pas à ce jour prendre part à Takuba, malgré les appels du pied de la diplomatie française.

Si, en janvier, dernier la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer, présidente de la CDU, le parti d’Angela Merkel, s’était montrée favorable à une plus grande implication des militaires allemands dans la bande sahélo-saharienne, selon l’appellation en usage chez les militaires, la présidente du SPD, Saskia Esken, s’y était vivement opposée. La Bundeswehr déploie à ce jour près d’un millier de soldats au sein de la Minusma (mission des Nations unies au Mali) et déploie plusieurs dizaines de formateurs au sein de l’EUTM-Mali. Préférant concentrer son action sur la formation, Berlin rechigne toujours d’engager ses militaires au sein d’opérations dites « offensives ». La diplomatie allemande s’est ainsi régulièrement opposée au développement d’opérations conjointes de monitoring de soldats de l’EUTM avec les Forces armées maliennes (FAMa).

Les parlementaires du SPD pourraient prochainement s’entretenir avec la députée française Françoise Dumas, qui supervise actuellement la mission d’information de l’Assemblée nationale sur Barkhane.

Tchadanthropus-tribune avec la lettre du Continent

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