Le décès du président tchadien, qui assurait la présidence du G5 Sahel depuis février dernier, laisse l’alliance militaire sans tête. Les chefs d’Etat des pays du G5 Sahel doivent se rendre à N’Djamena dans l’après-midi du 22 avril pour tenter de convaincre le Conseil militaire de la transition (CMT) de céder la présidence de l’organisation au Burkina Faso.

Les présidents du G5 SahelMohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), Mohamed Bazoum (Niger), Bah N’Daw (Mali) et Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) sont attendus dans l’après-midi du 22 avril à N’Djamena. Officiellement, les quatre chefs d’Etats viendront participer aux côtés d’une dizaine de leurs homologues, parmi lesquels Emmanuel Macron, aux obsèques nationales du président tchadien Idriss Déby, décédé le 20 avril. Mais cette arrivée coordonnée des présidents sahéliens dans la capitale tchadienne comporte également un volet plus discret : convaincre le Conseil militaire de la transition (CMT) et son chef Mahamat Idriss Déby, alias « Kaka », de céder la présidence du G5 Sahel qu’assure le Tchad pour un an depuis le mois de février dernier.

Roch Kaboré nouveau président du G5 ?

Les 15 et 16 février, Idriss Déby avait inauguré sa présidence en accueillant un vaste sommet de l’organisation régionale à N’Djamena en présence de ses homologues sahéliens mais également de chefs d’Etats de la région, à l’instar de Macky Sall (Sénégal) et Nana Akufo-Addo (Ghana). Mais le décès brutal du président tchadien place de facto l’organisation régionale face à une vacance du pouvoir inédite, et ce alors que la situation politique du pays reste encore incertaine.

Dans ce contexte, les chefs d’État du G5 Sahel se sont coordonnés dès la soirée du 20 avril pour tenter de trouver une solution. Les tractations entre les quatre capitales ouest-africaines se sont poursuivies jusque dans la nuit de mercredi. Aux termes de ces discussions, c’est le président du Burkina Faso – conformément à la rotation alphabétique de la présidence du G5 -, Roch Marc Christian Kabore, qui devrait hériter de la présidence de l’organisation dès le mois prochain.

Les quatre chefs d’États doivent maintenant convaincre les militaires du CMT et particulièrement Mahamat Idriss Déby, fils d’Idriss Déby et nouvel homme fort à N’Djamena. Ce dernier serait actuellement loin d’être prêt à céder sa place, et plusieurs gradés tchadiens seraient favorables à l’idée de conserver la présidence de l’organisation. Les discussions pourraient se faire autour d’un dîner au Palais Rose de N’Djaména, dans la soirée du 22 avril auquel devraient participer Mohamed Bazoum et Bah N’Daw. Les deux présidents ont d’ores et déjà prévu de passer la nuit du 22 avril à N’Djamena. La question du bataillon tchadien envoyé en renfort dans la zone des trois frontières en début d’année devrait également être évoquée, alors que plusieurs officiers tchadiens réclament son rapatriement.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent.

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