Au Mali, samedi 22 janvier, une attaque d’obus de mortier a visé le camp militaire français de Gao. Un jeune artilleur, le brigadier Alexandre Martin, a été mortellement touché.

L’opération Barkhane a été lancée en 2014 afin de lutter contre les groupes djihadistes opérant dans cinq pays du Sahel : Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad. Son objectif est de combattre des bandes armées terroristes qui veulent imposer la charia, la loi islamique, dans ces pays. Les troupes françaises mènent donc des opérations à l’aide de blindés, de drones, d’hélicoptères et d’avions de chasse.

Barkhane conduit également des actions de formation avec les armées locales, afin de les aider à élever leur niveau et, à terme, prendre le relais des Français. Nos troupes coopèrent également avec des soldats de l’ONU, des casques bleus et des troupes européennes. Toutefois, la France assume, avec ses alliés africains, la majorité des actions de combat… et en paie le prix du sang – cinquante-trois militaires sont morts depuis 2014.

Évolution

Autrefois très implantée au Nord du Mali, Barkhane a recentré cet été son dispositif sur le centre du pays. Gao, au bord du fleuve Niger, en est la base principale pour l’armée de Terre. Les avions de l’armée de l’Air sont basés à Niamey, au Niger, et le poste de commandement principal est à N’Djamena au Tchad. Le nombre de soldats a baissé à environ 2 500, alors qu’il était monté jusqu’à 6 000. Mais de nouveaux matériels sont arrivés, comme les blindés Griffon. Les opérations de traque des terroristes continuent avec succès. Enfin, à l’est du Mali, des pays européens ont créé un groupement de forces spéciales appelé Takuba.

Racines du problème

La racine de la guerre qui ravage le Sahel est avant tout ethnique. En effet, le nord du Mali est peuplé de « peaux blanches », Arabes et Touaregs, qui ont formé des groupes djihadistes. Ces derniers ne s’entendent pas avec les populations de race noire établies au sud du Mali. Or ces dernières sont majoritaires dans la population, donc détiennent tous les pouvoirs. De plus, elles se méfient des gens du Nord qui les ont longtemps réduites en esclavage. Il y a également un problème de gouvernement, les peuples étant très pauvres, tandis que leurs dirigeants sont très riches. Cette zone est enfin une zone de trafics, en particulier de drogue.

Turbulences

Au Mali, des militaires ont pris le pouvoir par la force. Ils ne s’entendent pas avec la France et se sont rapprochés de la Russie. Récemment, les Maliens ont fait appel à une société militaire privée russe appelée Wagner. Elle est composée d’anciens militaires, que l’on peut qualifier de mercenaires, car, contrairement à nos soldats qui se battent pour la France, eux se battent pour de l’argent. Ces mercenaires forment des soldats maliens et les accompagnent dans leurs opérations contre les groupes djihadistes. La France a exprimé son mécontentement et ce soutien russe pourrait entraîner le départ de Barkhane du Mali.

En conclusion, alors que la zone connaît de fortes turbulences en raison des attaques terroristes, la situation politique est confuse et pourrait conduire à un départ des troupes françaises de certains pays. Au risque de voir réapparaître des sanctuaires djihadistes ?

Tchadanthropus-tribune avec Julien Magne

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