Je viens répondre à quelques inquiétudes de tous ces décès qui s’accumulent ces derniers temps à l’hôpital de la renaissance. Au préambule l’hôpital n’a pas été préparé à faire face dans la prise en charge de patients atteints de covid-19, et qu’il fallait pour tout cas suspect ou confirmé transféré à l’hôpital de Farcha afin de pouvoir faire de prélèvements par écouvillon naso-pharyngé et soumettre à une analyse par le test RT-PCR. Compte tenu des circonstances, une grande partie de ces patients traînent avec quelques signes de covid-19 ( Fièvre, céphalées, arthralgies) banalisés pendant un temps à la maison en l’assimilant à un paludisme simple et démarrer ainsi le traitement anti-paludéens par automédication mais sans amélioration de leur tableau clinique et dans les 4 à 5 jours qui suivent l’appareil respiratoire est atteint à degré variable dont certains arrivent avec un état de détresse respiratoire sévère avec une saturation à moins de 50% à l’air ambiante sous les quels s’ajoutent une pathologie sous-jacente ( HTA , Diabète, Asthme, etc.) Dans ce cas précis c’est de pallier à soulever l’urgence en stabilisant les patients afin de pouvoir réaliser un scanner thoracique pour poser le diagnostic de façon formelle. Une fois ceci fait les patients stables sont transférés à Farcha où le traitement à base de chloroquine + Azithromycin serait institué pendant une durée de 10 jours. Pour les autres cas instables sont gérés au niveau de la renaissance et ce là où réside l’apogée du problème dans leur prise en charge. Il y’a une insuffisance en ressources humaines 5 médecins au total répartis en deux groupes et pas plus de 10 infirmières pour surveiller à peu près 30 patients par jours arrivant aux urgences, la prise en charge devient chaotique. C’est tout un drame pour avoir un suivi minutieux de patients, c’est le débordement total. Quant à ceux qui sont sous oxygène il leur faudra une surveillance rigoureuse monitorée et de l’oxygène à un débit bien quantifié, et de suivre de trop près ceux qui avaient de pathologies sous-jacentes (Diabète, HTA) afin d’éviter qu’ils ne soient décompensés. Il arrive d’une part où de patients mis sous oxygène et abandonné à leur triste sort pendant que les personnels soignants reçoivent les nouveaux cas, et que celui mis sous oxygène est à court d’oxygène sans que personne n’y prête attention. D’autres part c’est sont les bonbonnes d’oxygène qui finissent et qu’il faudra attendre qu’elles soient livrées de l’hôpital Mère Enfant(HME) et pendant ce temps le patient est entrain de désaturer et suivez mon regard, vous connaissez déjà la suite c’est le décès certain. L’autre volet que j’aimerai soulever est le fait y’a pas assez de salles d’hospitalisation les patients sont exposés dans un grand hangar à l’entrée des urgences sous une chaleur ardente mais quand même pris en charge et ceci afin d’évacuer ceux de l’intérieur et les ramener à tour de rôle dans l’enceinte, sans oublier le fait qu’il y’a un manque notoire en équipements de protection par exemple un cache-nez qui perdure au-delà de 72 h sur les patients. S’agissant de l’hôpital de Farcha il n’y a pas plus de 100 lits d’hospitalisations et quelques conteneurs transformés en salle d’hospitalisations pour les prendre en charge. Il n’y a point d’oxygène dans cet hôpital qu’on arrête de nous larguer dès qu’un cas se complique on réfère à nouveau à l’hôpital de la renaissance pour une prise en charge sous assistance oxygène.

Au final, je lance un cri de cœur parce que dès le départ cette crise a été gérer avec beaucoup de laxismes et de légèretés par des bureaucrates réunis afin de dévaliser le trésor public et les aides extérieures pour se remplir les poches on est pris au dépourvu par nos propres turpitudes entassant derrière nous tous ces décès. Au fil de temps la gestion devient calamiteuse et rétrogradant au regard impuissant de tout un chacun de nous. Aujourd’hui il nous ait été donner de constater qu’enfin la cellule de veuille et de sécurité est dissoute, c’est très ingénieux et impeccable à la fois mais néanmoins j’attire l’attention de la plus haute autorité le président du comité de gestion de la crise sanitaire, le président de la république de faire une descente sur terrain afin de s’en acquérir des réalités troublantes et accablantes dans la gestion de cette crise et que par ailleurs ce comité devrait travailler en connivence avec les infectiologues, virologues, spécialistes en santé publique et des pneumologues et non par des chirurgiens, ophtalmologistes, etc.

Voilà enfin mes chers frères et sœurs tchadiens quelques vérités que je viens de relater pour amener nos autorités à une prise de conscience généralisée et de guetter le danger que cette pandémie fait ravage avec 428 cas pour 48 décès soit un taux de 11,21% assez exorbitant.

Comme il est dit de coutume pour qu’une critique soit objective et constructive il faudrait faire de propositions à juste valeur:

1- Renforcer le nombre de personnels soignants dans cette prise en charge

2- Munir tout le personnel soignant en équipements de protection

3- Équiper davantage nos hôpitaux en oxygène et en machines d’intubation pour la respiration artificielle pour ceux se trouvant dans un SDRA.

4- Nécessiter de constituer de tentes dans un stade de la place avec des lits et oxygène afin d’avoir une prise en charge globale

Par Dr Ahmadaye Idriss

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  • Voila qui est très bien.Ce sont les tristes réalités que le professionnel de sante vit depuis le début de cette pandémie de covid 19 au Tchad.

    Commentaire par allaissem le 18 mai 2020 à 7 h 03 min
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