Le Conflict Armament Research (CAR) a étudié du matériel (près de 200 armes et des milliers de munitions) saisi par les autorités nigériennes, principalement dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, auprès de militants de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest. L’organisation pointe une diversité des types et modèles de matériel, qui s’explique par la combinaison de plusieurs stratégies d’approvisionnement, que CAR juge souvent «opportunistes».

Parmi les sources d’approvisionnement de ces groupes armés, l’organisation cite les arsenaux nationaux des Etats riverains du lac Tchad. 17% de l’échantillon d’armes étudié ont été détournées des arsenaux du Niger, du Nigeria et du Tchad, de façon involontaire, précise CAR puisqu’elles ont été obtenues au cours d’attaques contre les forces de sécurité.

« Une situation paradoxale », pour le responsable de l’organisation en Afrique de l’Ouest, Claudio Gramizzi, « les Etats qui combattent ces groupes se retrouvant, malgré eux, parmi leurs principales sources d’approvisionnement ».

Les armes saisies auprès des combattants de Boko Haram et du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest proviennent aussi de conflits régionaux antérieurs, de marchés clandestins, surtout locaux ou, de façon plus minoritaire, de sources plus lointaines.

L’organisation remarque que certains lots d’armes sont à la fois utilisées dans la zone des trois frontières, et dans celle du lac Tchad. Ce qui tend à montrer une perméabilité entre différents groupes.

Enfin, près de la moitié des ont été fabriquées en Afrique, ou exportées vers l’Afrique de l’Ouest ou du Nord. Pour CAR, cela semble indiquer qu’une proportion significative du matériel qui circule au Sahel peut être attribué à la production et aux activités militaires africaines.

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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