AFFAIRE HABRECOMMUNIQUÉ

Je tiens à informer l’opinion nationale et internationale que la permission de 60 jours accordée au Président Habré s’est terminée le 6 juin 2020. C’est ainsi qu’il y a quelques jours, nos avocats ont saisi le juge d’application des peines pour un renouvellement de cette permission. Rappelons que la crise sanitaire du Covid-19 avait justifié la permission de 60 jours accordée par le juge. Aujourd’hui, au Sénégal, nous sommes au pic de la pandémie avec plus de 4000 cas et ce, officiellement. Autrement dit, les risques sont plus graves encore pour la santé du Président Habré qu’au début de la permission. Avec étonnement, le juge d’application des peines a refusé le renouvellement au motif qu’il fallait réintégrer la prison et attendre un mois avant de formuler une autre demande. Cette décision confrontée aux textes nous a montré que la réintégration obligatoire n’existe nulle part. Mieux, l’article 75 du décret organisant le régime des permissions stipule qu’il est possible qu’une permission programme plusieurs sorties, autrement dit, on voit bien que l’obligation de réintégrer la prison a été posée par le juge parce qu’elle répond à la commande politique d’un retour en prison. Un amalgame est aussi intelligemment fait avec d’autres cas de détenus pour le délai trimestriel.

Rappelons encore que le même juge d’application des peines avait refusé la demande déposée par les avocats demandant qu’un médecin aille soigner le bras cassé du Président et ce, devant le refus obstiné de l’administration pénitentiaire. Il a aussi, en cette circonstance, calé sa décision à la volonté politique de maltraitance et de refus des soins au Président Habré. On peut ainsi mieux comprendre pourquoi répondant à Emedia, le Ministre de la justice a déclaré hier que le juge de l’application des peines ne s’était pas encore prononcé sur le renouvellement. Alors que la décision avait déjà été notifiée depuis 24 heures. Force est de constater que la mise en danger de la vie du Président est volontairement organisée. Est-ce là que réside les intérêts politiques autour de l’acharnement hostile que subit le Président Habré ? Pendant 3 mois, un blocage des soins, une maltraitance, une violation grave du droit à la santé avaient été bien organisés par les autorités politiques avec la complicité du juge d’application des peines ; ce qui constitue un indice grave de cette volonté néfaste de nuire parmi tant d’autres.

Dans l’affaire Habré, le Sénégal a failli à ses obligations internationales, en échouant dans l’organisation d’un procès juste et équitable. Il n’a en tant qu’État de Droit pas pu honorer cette réputation dans cette affaire. Aujourd’hui, une autre affaire dans l’affaire émerge petit à petit ; après 7 années de prison, les conditions de détention servent de prétexte à une maltraitance bien organisée. On ferme les yeux sur son état de santé, on piétine toutes les conventions internationales régissant le Droit à la santé. Cette attitude met sa santé en péril. Qui ne le sait pas ?

Le retour en prison en pleine crise du coronavirus, contrairement aux recommandations du Secrétaire Général des Nations Unies, démontre la détermination des autorités politiques à privilégier des intérêts incompatibles avec la préservation de la santé du Président Habré. Un deal, une monnaie d’échanges. Dans le monde entier, de toutes les personnes qui ont bénéficié d’une sortie de prison liée au Covid-19, aucune d’entre elles n’a été remise en détention. Le Président Habré constitue ainsi malgré sa santé fragile, cette exception qui illustre bien la déraison d’Etat qui a toujours irrigué cette affaire.

Il ressort que de nombreuses personnes participent à pousser la roue de l’acharnement contre le Président Habré. Tout le long de cette chaîne de commandement, ils œuvrent pour liquider le Président Habré ; en détruisant sa santé, en le mettant dans des conditions d’épuisement, de stress, en le harcelant médiatiquement, en exploitant sans fin sa situation entre les mains d’un système cruel, inhumain qui se dévoile chaque jour sous nos yeux et montre son acharnement contre un homme qui ne lui a absolument rien fait. Jamais pour les croyants et les musulmans que nous sommes, cela ne restera impuni.

Devant Dieu, devant l’histoire et face à leur conscience pour ceux qui en ont une, chacun répondra de ses actes !

Allahou Karim wa Rahim!

Dakar, le 7 juin 2020

Mme Fatime Raymonne Habré

1172 Vues

  • La prison c’est rien par rapport à l’enfer. Nous devons prier tous ensemble pour que la bénédiction revienne à fin que le Tchad soit nettoyé de certaines tâches qui nuisent à son existence tels que les crimes, la violence, la barbarie. Pour la mémoire de nos morts nous vous prions de revenir vers la raison en vu de sauver l’avenir de la famille habre…. Habre est tchadien c’est indéniable mais la faute est là dans les esprits.

    Commentaire par Jean Pierre garbaroum le 9 juin 2020 à 11 h 07 min
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire