AU BET Le Ministère de la Santé Publique et de la Solidarité Nationale, l’OMS, l’ONG Tchadienne HDS et d’autres partenaires internationaux mettent en œuvre un Programme National de Lutte contre le Scorpionisme à travers la tenue d’un atelier national sur la situation à Faya du 16 au 18 mai 2014. Dans le cadre de la mise en œuvre des actions multisectorielles en vue de lutter efficacement contre les piqûres de scorpions dans les régions sahariennes du Borkou, Ennedi et Tibesti, le Ministère de la Santé Publique, l’OMS, certains partenaires internationaux et l’Organisation humanitaire tchadienne HDS (Halt Death Stalker), la seule structure officielle qui lutte contre les piqures de scorpions au BET, ont organisé un atelier sur le scorpionisme.

 

La localité de Faya-Largeau a été choisie parce qu’elle constitue une zone endémique par excellence contrairement aux autres régions du Tchad. Elle servira également de point d’ancrage à toute étude scientifique qui seras entreprise au Tchad sur de cette problématique. Cet atelier a vu la participation outre des institutions précitées, le Gouverneur de la Région du Borkou, les Délégués sanitaires de Bardaï, Faya, Fada et Amdjarass, les autorités administratives, sanitaires et militaires locales, les chefs traditionnels, les éléments de l’opération épervier ainsi que les Organisation HDS et associations locales. Intitulé : « atelier national sur le lancement de la lutte contre les piqures de scorpions », l’objectif de cette rencontre était d’élaborer un cadre stratégique global de lutte contre les piqures de scorpions prenant en compte les départements ministériels (Santé, Environnement et Education), les partenaires internationaux (OMS, UNICEF, COOPERATION SUISSE, Médecins et Experts Algériens) l’Organisation HDS ainsi que les Communautés locales. Durant deux (02) jours, les participants ont dressé un tableau complet de la situation épidémiologique des piqures de scorpions assez révélateur et qui a fait ressortir plusieurs constats parmi lesquels :

 

– Les piqûres de scorpions sont la première cause de mortalité dans les villes de Bardaï, Faya, Fada et Amdjarass. On dénombre 8 décès environ par mois à Faya majoritairement des enfants, des femmes enceintes et des vieillards; – Cette problématique est négligée car aucune étude réelle sur le scorpion et les pathologies qui en résultent n’a été menée dans les régions du B.E.T, excepté les efforts de l’Organisation Halt Death Stalker (HDS) qui a fait une étude de terrain sur les différentes espèces, les zones endémiques et les périodes où les piqûres sont les plus fréquentes afin de constituer une base de données fiables et à jour ;

 

– Les piqûres de scorpion ne sont pas uniquement un problème de santé publique mais un révélateur du niveau social A ce titre, je citerai le Dr marocain Mehdi Azlaf, qui affirme que : «Le scorpion serait un challenge de gouvernance sans qu’on le sache et un traceur social par excellence » c’est ainsi que lutter contre les piqûres de scorpion revient à lutter contre l’habitat insalubre, lutter contre les ordures ménagères, lutter contre l’analphabétisme, lutter contre les mauvaises croyances, lutter contre l’avancée du désert qui détruit l’habitat naturel du scorpion … en résumé : lutter contre la pauvreté; De ces différents constats, il apparait nécessaire d’agir rapidement en adoptant une stratégie multidimensionnelle. Il faut dire également que les différentes interventions qui ont ponctué l’atelier ont mis à jour la nécessité de créer un Programme National de Lutte contre les piqûres de scorpions et les morsures de serpents. Selon le Coordonnateur National de l’Organisation HDS, Monsieur Koni Sougoudi : « les actions et l’expertise de son Organisation HDS méritent d’être capitaliser dans le cadre de la mise en œuvre de ce Programme National de Lutte contre les Piqures de Scorpions».

 

Au terme de l’atelier plusieurs autres recommandations ont été faites parmi lesquelles : – Adapter le système de santé du Tchad aux réalités des régions du Borkou, Ennedi Est, Ennedi Ouest et du Tibesti ;

 

– Mettre en place un Cadre National de Concertation sur le scorpionisme ;

 

– Faciliter la disponibilité du sérum de prise en charge dans toutes les formations sanitaires des 4 régions. L’Organisation HDS en tant que point focal a été sollicité en ce sens qu’elle a déjà entrepris des initiatives pour l’acquisition des venins ;

 

– Mettre en place de campagnes de types IEC (Information-Education-Communication) dans les zones endémiques ; – Poursuivre les appuis technique et financier aux acteurs de la lutte contre le scorpionisme au Tchad ;

 

– Promouvoir l’élevage des prédateurs domestiques et les bonnes pratiques d’hygiènes et d’assainissement individuel et collectif etc… Cet atelier est une rencontre historique dans la mesure où il constitue une première. L’action de l’Organisation HDS est indéniable car c’est grâce aux efforts de la Coordination Nationale de cette Organisation humanitaire tchadienne que les autorités en charge du département de la Santé sont intervenues. La phrase du ministre de la santé publique résume assez bien la situation épidémiologique liée aux piqures de scorpions et surtout les actions à entreprendre : « Autant il est dit qu’aucune femme ne doit perdre la vie lorsqu’elle vient donner la vie (dans un hôpital), autant il est impensable, il ne serait plus acceptable qu’un tchadien, qu’un homme perde la vie du fait de la piqure de scorpion au BET»

 

Dr Ngariera Rimadjita Ministre de la sante Publique, de l’Action Sociale et de la Solidarité nationale. Pour l’organisation HDS le Président Saleh Sougoudi Kellemi

  

Kellemi Saleh Sougoudi
Ville : N’Djamena
Email : salehsougoudikellemi@yahoo.fr

 

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