Violation flagrante des droits des temporaires par la société nationale d’électricité – le cas du Tchad.

La société énergétique Tchadienne en l’occurrence la SNE (Société Nationale d’Électricité) dans l’exercice de ses activités procède depuis près d’une décennie dans une espèce de discrimination et d’exploitation auprès de ses agents notamment les temporaires.

En effet, la SNE a systématiquement opposé son véto par le biais de son Directeur Général la reconnaissance juridique et contractuelle des temporaires ayant déjà rempli le délai imparti pour être un contractuel au sein de la société. Il convient de préciser que le temporaire est une sorte de personne sinon l’équivalent d’un stagiaire au sein de la SNE. Conformément aux statuts de ladite société, un temporaire doit être immédiatement maintenu à l’issue de son délai de stage qui dure normalement de deux ans.

Mais force est de relever que depuis près de 10 ans, l’on dénombre au bas mot 200 temporaires qui ont largement dépassé le délai requis sans pour autant qu’ils soient retenus. Beaucoup d’entre eux ont fait 3 ans, 4 ans, 5 ans, 6 ans, 7 ans, 8 ans, 9 ans voire 10 ans sans aucun contrat, ni déterminé (CDD) et moins encore celui indéterminé (CDI). Ainsi, les articles 9 de la Convention de la SNE et 59 du Code du Travail sont-ils violés de façon flagrante, indéniable et manifeste.

Pis encore, ces temporaires perçoivent comme salaires des frais modiques pour ne pas dire symboliques. Ils ne possèdent point des fiches de payes et sont privés de certains droits comme à l’instar des primes ou des indemnités. Les prestations temporaires sont généralement impayées. Ils sont dépourvus de toute prise en charge en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle. Par conséquent, ils ne bénéficient guère des couvertures sanitaires. Vous n’imaginez pas le calvaire dont ils traversent car nombre d’entre eux sont des locataires et des pères de familles.

Et cette situation de déni de droit qui est faite aux temporaires par la SNE dure depuis, au moins, sous la direction de 3 différents Directeurs Généraux de la société. Le Directeur Général actuel, en l’occurrence Mahamat Adoum Ismaël, n’entend non plus normaliser la situation en dépit du fait que les temporaires se sont constitués en partie civile avec leur conseil en ayant intenté une action en justice pour avoir gains de cause.

Il ressort de tout ce qui est susmentionné, qu’il est fondamental de relever que la SNE est foncièrement gangrenée par le clientélisme, le copinage et le pistonnage. Car en effet, le Directeur des Ressources Humaines de la société Patrice Mbaibarem Tadendo est un marchand notoire d’emplois fictifs au sein de laquelle société.

En lieu et place de privilégier les temporaires ayant dûment requis le délai de stage, la SNE par le truchement de son Directeur des Ressources Humaines favorise et privilégie les emplois fictifs, les achats d’emplois, le clientélisme, le pistonnage et le copinage. À la suite du contrôle interne qui a été fait au sein de la SNE par l’inspecteur général Mr Djerekoula, l’on a constaté le détournement de plusieurs centaines de millions de francs CFA et découvert dans le même temps le fait que plus de 171 emplois fictifs sont inscrits à l’actif du Directeur des Ressources Humaines. Mais même là, rien de répréhensible ne lui est arrivé. Autant dire que c’est un vaste réseau mafieux et illégal qui s’opère au sein de la SNE. Et son Directeur des Ressources Humaines se sucre sur la souffrance des temporaires. Et c’est un fait qui est aujourd’hui connu de tous les agents de la société. Car le Directeur des Ressources Humaines de la société est un voleur notoire récidiviste.

D’autant plus qu’il a été fait l’objet de renvoi dans au moins 2 autres différentes sociétés pour détournement des biens avant d’être parachuté à la SNE. Il a d’abord été renvoyé du Haut Conseil des Réfugiés le HCR avant d’être renvoyé de l’ESSO au motif de vol. Mais à la SNE, il opère impunément dans le faux et usage de faux en donnant des pots de vins considérables et énormes aux plus hauts dignitaires du pouvoir de façon à ce qu’il demeurât à son poste malgré ses forfaitures corruptrices manifestes et patentes. D’après les témoignages qui nous sont parvenus de l’intérieur de la SNE, le Directeur des Ressources Humaines de la société est en réalité plus puissant et inamovible que le Directeur Général de la société.

Autant en emportent la fausseté et l’illégalité au pays de TOUMAÏ le Tchad.

Qui plus est, cet état de fait est reconnu par le Président de la République Idriss Deby Itno lui-même. Car en effet, il a fait son mea-culpa il y’a moins d’une semaine sur la chaîne panafricaine Afrique Média en ayant soutenu dans un mélange de regrets et de remords qu’il a échoué lamentablement dans le secteur énergétique pendant l’exercice de ses 30 années de règne. Un Président de la République déclarant sans honte à la face du monde entier qu’en l’espace de 30 années de règne qu’il a été incapable d’avoir mis en place un secteur énergétique puissant et efficace, voilà en effet qui en traduit la misère énergétique dont vit quotidiennement le peuple Tchadien aujourd’hui.

Conséquemment fort de tout ce qui précède, nous exigeons et demandons à ce que tous les temporaires qui ont dûment requis le délai de 2 ans dans l’exercice de leur stage soient illico presto rétablis dans leurs droits. Et ceux qui ayant dépassé largement le délai de stage comme prévu conformément par les textes soient non seulement rétablis dans leurs droits mais aussi et surtout qu’ils aillent des dommages et intérêts en termes des réparations morales et matérielles des préjudices dont ils ont subi par la SNE. Car leur situation d’injustice doit être impérativement revue. Il n’est guère plausible et soutenable que lesquels temporisent continuassent de patauger dans l’injustice sans que rien ne soit pour autant fait en vue d’améliorer leurs conditions de travail.

NB : Nous interpellons l’Inspection Générale d’État (IGE) à faire une descente musclée à la SNE de nature à enquêter sur le bon fonctionnement de la société et sur le bon usage des ressources financières que celle-ci emploie dans le cadre duquel fonctionnent. Nous demandons enfin, que l’IGE mette un accent soutenu et particulier sur le Directeur des Ressources Humaines de la SNE Patrice Mbaibarem Tadendo de façon à situer ses responsabilités de manière transparente et impartiale dans l’exercice de son travail. Il faut absolument que lumière soit faite sur le cas de ce dernier. Car les témoignages glaçants qui nous sont parvenus de l’intérieur de la SNE, si jamais ils s’avèrent être vrais et justes, sont d’une dangerosité et d’une nocivité dantesques pour la survie même de la société. Et nous comprenons aisément pourquoi aujourd’hui le fait que, le secteur énergétique du Tchad rencontre toutes les difficultés du monde dans le cadre de son bon fonctionnement. Car il est profondément versé dans le faux et usage de faux.

Tchadanthropus-tribune

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