Le cousin du président de la République, parachuté Directeur Général de la Société Nationale de Cimenterie s’illustre par des actes de vandalisme et de rébellion flagrants sans que personne ne pipe mot. Comme les autres progénitures des généraux proches d’Idriss Déby, le fils du général chamelier Issaka Diar a marché sur un acte du Parquet Général de la Cour d’Appel de Moundou avec l’aide d’un gouverneur installé à Pala pour le besoin de la cause.

A l’origine des faits, se posait un problème de contrat passé entre la Société des Carrières (SOCA), une entreprise appartenant à un jeune originaire du Ouaddaï. Cette société, partenaire de la SONACIM, dès son ouverture, louait les engins achetés par la Sonacim pour assurer le transport au profit de cette dernière. Ce, depuis 2012. En 2016, la Sonacim a estimé que l’entretien desdits engins lui revenait trop cher et a jugé utile de les vendre. C’est ainsi que suite à une expertise effectuée par un cabinet, le Conseil d’Administration a fixé le prix desdits engins à 351 millions de francs CFA. La SOCA s’est positionnée comme acheteur et les a légalement acquis. Par la suite, elle a signé un contrat de session du droit d’exploitation et d’approvisionnement pour un an (2016-2017).

En 2017, le contrat a été reconduit pour 2022. Nommé Directeur Général de la société en 2020, Ahmat Issaka Diar a commencé à chercher des noises à la SOCA en tentant de remettre en cause le contrat qu’il a lui-même participé à l’exécution pendant une bonne période en tant que Directeur Général Adjoint.

A côté de la SOCA, se trouve aussi la Société Générale de Transport du Tchad (SGTT) qui est liée à la SONACIM par un contrat de transport et de ravitaillement pour une durée de 05 ans (2017-2022).

Alors que les contrats qui lient les deux sociétés à la SONACIM ne sont pas rompus, le tout puissant DG Ahmat Issaka Diar lance un avis d’appel d’offres pour les remplacer. En réalité, il s’agit d’un délit d’initié qui sent en plein nez puisque les entreprises positionnées pour remplacer la SOCA et la SGTT sont des structures créées par lui et son cousin Hamid Koua l’ex-ministre du Pétrole très bien connu dans de nombreuses magouilles liées aux mines et au pétrole.

Plus grave, depuis le début de l’année ces deux entreprises n’ont pas été payées. C’est pendant que l’année tire à sa fin que le DG de la Sonacim prend un prétexte, par une correspondance datée du 02/10/2020, pour leur demander des ravitaillements en matières premières alors que la société ne fonctionne pas. Le 08/10/2020, les deux sociétés lui répondent en exigeant un minimum de paiement afin de se rendre opérationnelles. Cela a suffi pour qu’Ahmat Issaka Diar descende à Pala pour prendre une ordonnance du juge lui permettant d’utiliser les engins appartenant à la SOCA. L’ordonnance du juge a été signifiée au gardien de la SOCA mais ce dernier a refusé de la signer parce qu’il ne s’agit nullement de son rôle. Le DG Ahmat Issaka Diar l’a gardé par devers lui et a attendu 15 jours pour aller voir le procureur aux fins de prendre des réquisitions pour lui permettre d’enlever les engins de la SOCA.  Informée, la SOCA, à travers son conseil, a saisi le Procureur Général de la Cour d’Appel de Moundou. Ce dernier a suspendu les réquisitions du Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Pala. Que nenni, l’omnipotent DG est allé voir le gouverneur Hassan Saline pour que ce dernier mette tout un escadron militaire à sa disposition pour aller sortir les engins de la SOCA de force.

N’ayant pas les clés des engins, il a engagé des techniciens pour casser les portuaires, défaire les systèmes de démarrage et déformer les en- gins comme bon lui semble. Après ce forfait, il a installé des militaires et gendarmes à l’intérieur et à l’extérieur de l’entrepôt privé de la SOCA. L’avocat et l’huissier de la SOCA venus pour constater ces dégâts ont été chassés comme des malpropres par les forces de l’ordre devenus les maîtres des lieux.

Il s’agit là d’une pure barbarie propre aux nouveaux maîtres du Tchad qui font de ce pays une propriété privée. Il y a dans cette affaire un acte de rébellion, d’outrage à magistrat et de destruction des biens d’autrui. Mais face à la toute puissance du fils du général Issaka Diar, le Procureur Général de Moundou et toute la chaine judiciaire restent impuissants. Le président Déby a beau crié « égalité entre les citoyens » « pas d’intouchables », mais rien. Ses propres parents continuent à se ficher des lois de la République comme si lui-même n’est rien face à eux.

Ndoguerdion Nderguigui Dagal

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