Les directeurs des services de renseignement soudanais sont attendus à Paris, à la fin de cette semaine, pour discuter des enjeux sécuritaires régionaux avec leurs homologues de la DGSE et du Quai d’Orsay.

Soutien affiché de la transition politique à Khartoum, Emmanuel Macron, qui est en train de renforcer sa politique diplomatique en Afrique de l’Est (AI du 08/10/21), ne cantonne pas l’engagement de la France à la question de la dette, traitée au printemps dernier à Paris. Le président français tente d’élargir la coopération aux questions sécuritaire, pour l’instant trustées par Le Caire, Washington et Tel Aviv (AI du 25/08/21 et du 05/11/20).

Les 14 et 15 octobre sont attendus à Paris le directeur du General Intelligence Service (GIS), Jamal Abdel-Majeed, ainsi que des hauts gradés des services de renseignement militaire soudanais et du ministère de la défense. Ils doivent rencontrer leurs homologues de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) ainsi que des représentants de la Direction Afrique et océan Indien (DAOI) du ministère des affaires étrangères français.

Wagner aussi dans le viseur

Durant ces échanges, il devrait être question de coopération et d’échanges de renseignements sur trois sujets majeurs : la sécurité dans la Corne de l’Afrique et les conséquences de l’enlisement du conflit dans le nord de l’Ethiopie (AI du 01/10/21) ; la transition politique au Tchad après la mort du président Idriss Déby en avril dernier et la reprise en main du régime par son fils Mahamat Idriss Déby, dit « Kaka » (AI du 17/09/21) ; et enfin la Libye et plus largement la sécurité dans le Sahel.

Un autre objet de préoccupation des Français est l’état des liens des autorités de transition soudanaises avec la Russie, partenaire clé du régime d’Omar el-Béchir (1989-2019). Un sujet brûlant au moment où le groupe paramilitaire privé Wagner négocie avec le régime malien (AI du 05/10/21). Le vice-président du conseil de souveraineté, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemeti« , a toutefois garanti à ses partenaires occidentaux que Wagner n’était pas présent au Soudan.

Cette réunion est la conséquence directe des échanges entre Emmanuel Macron et le président du conseil de souveraineté, le général Abel Fattah al-Burhan, lors de sa venue à Paris en mai pour le sommet des amis du Soudan organisé par le président français.

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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