20 août 2019 #TCHAD #Soudan : Le camouflet fait à Idriss Déby à Khartoum.
Si Idriss Déby savait, il n’irait pas à Khartoum. Tout le monde l’avait déjà dit que le dictateur tchadien aimait foutre son nez partout, là où même sa présence est inopportune.
Pour l’accord de paix entre la branche militaire et les révolutionnaires pacifiques soudanais, Déby a reçu un camouflet qu’il n’est pas près de l’oublier.
Dans son allocution de bienvenue, Ahmad El-Rabie a bien pris le soin de nommer la présence des chefs d’états et de gouvernement, dont Idriss Déby. Mais la suite fut tout autre.
Devant un parterre de personnalités, Ahamad El-Rabie a évoqué l’essence des manifestations qui ont fait plusieurs victimes et qui ont conduit aujourd’hui à cet accord. En énumérant le déroulé du régime de Oumar Al Béchir, les exemples cités s’y collent parfaitement avec le cas de notre dictateur national Idriss Déby Itno. « Oumar Al-Béchir dit-il a conduit le Soudan vers l’incertitude et l’abime par la corruption et le détournement des deniers publics. Il s’est enrichi lui et sa famille, lui et sa belle-famille alors que le peuple soudanais vit dans la pauvreté. Les choses dites ressemblaient fortement avec le pouvoir Idriss Déby ». Dans la salle, le dictateur tchadien le vidage maussade au regard noir tenait la feuille son discours entre les mains jusqu’à le remettre à son ministre des affaires étrangères assis derrière lui, puisque personne ne l’avait invité à venir maugréer. Ensuite Ahamad El Rabie commence par féliciter ceux qui ont permis à ce que cet accord ait lieu. Moussa Faki qui eut un applaudissement fort, le Premier ministre éthiopien aussi, tous ceux qui sont considérés comme facilitateurs, mais rien sur Idriss Déby. À la fin du discours de Ahamad El Rabie, Déby se leva et tourna ses talons pour partir. Voilà un camouflet pour quelqu’un qui aime fouiner son nez partout, alors qu’il pouvait se faire représenter.
Il faut le dire sans se cacher, que, quel que soit la cour que fera Déby au soudanais, ils ne l’aimeront pas, et ne le considérons pas, lui qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Oumar El-Béchir, lui qui est venu en dernier prodiguer des conseils à mater le soulèvement de ceux qui ont fini par conclure un accord de changement.
Les autres diront que les conséquences de ce camouflet à Khartoum se sont abattues sur le Dar Sila et le Ouaddaï et dès mardi le Tibesti par un couvre-feu et l’instruction d’un permis de tuer.