22 avril 2019 #TCHAD #Soudan : Les inquiétudes du régime Idriss Déby envers le nouveau régime militaire au Soudan.
La peur d’un certain Himiti plane obscurément dans les têtes des pontes du régime Déby depuis la chute de l’ex-président Omar El Béchir. Il faut le dire sans excuse, que l’effacement du régime El Béchir au Soudan fait perdre à Idriss Déby un ami essentiel et un soutien irremplaçable.
Pour ceux qui n’en sont pas sûrs, il faut noter que l’ex-président soudanais avait sauvé plus d’une fois le régime MPS, et que depuis 2010, El Béchir avait contré toutes les velléités hostiles venant de l’Est du Tchad donc des frontières Tchad/Soudan. Aujourd’hui, rien n’est sûr.
Selon nos informations, après la chute d’Omar El-Béchir, Idriss Déby a cherché à joindre la junte soudanaise en place pour tâter le poult des nouveaux arrivants, mais en parallèle, Déby serait actif auprès de certains cadres des manifestants soudanais qui sont opposés aux militaires. Certains observateurs indiquent avec suffisance que Déby aiderait même certains Darfouri à ne pas accepter la junte militaire. Cette agitation est arrivée aux oreilles des nouveaux locataires de la présidence soudanaise qui refusent individuellement de prendre le dictateur tchadien au téléphone. Si Déby avait pu joindre sommairement au lendemain de la prestation du serment du nouveau président soudanais Abdelfattah Al Bourhan Abderaman, le pendant et l’après sont mal gérés. Deux autres appels pour joindre le général Himiti n’ont pas trouvé de succès, d’ailleurs la page Facebook des forces rapides soudanaises l’évoque avec ironie. En plus, le nouveau régime soudanais envoie un émissaire de moindre pointure pour porter un message à Idriss Déby. C’est l’adjoint du secrétaire général du ministère soudanais des Affaires étrangères qui vient voir Déby pour l’informer de la situation qui prévaut au Soudan.
Ensuite, les relais Darfouri établis au Tchad avec le concours des autorités tchadiennes, donc de Déby en personne tirent à boulets rouges sur certains membres de la junte militaire accusés de crime contre l’humanité au Darfour. Al Bourhan et Himiti sont cités au 1er plan. Voilà l’autre aspect de la complexité des relations à venir entre l’exécutif tchadien et soudanais. Il faut le dire très clairement que beaucoup de choses risqueraient de changer dans les jours, les semaines, voire les mois à venir. D’ici là, tous les observateurs du Tchad et de son régime politique scruteront à la loupe les comportements des deux régimes (tchadien et soudanais), et ils spéculeront en vain pour un changement au Tchad. Un vœu que tous les Tchadiens attendent impatiemment.
Tchadanthropus-tribune
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