18 janvier 2021 #TCHAD #Soudan : Pourquoi le général soudanais Himeti était à N’Djamena ?
Le premier vice-président soudanais Mahamat Hamdan Daglo alias Hemiti était en visite éclair la semaine dernière à N’Djamena.
Évoquer la présence des Toros-Boros à Bao et tension des éléments tchadiens. Une visite qui s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale et l’exécution de l’accord définitif de paix signé dernièrement à Juba selon le communiqué officiel.
Mais en vérité selon nos informations, la visite du numéro deux soudanais s’inscrit sur l’urgence de l’heure. Depuis quelques jours, il y a une présence effective de Toros-Boros dans la ville de BAO (Tchad). Plusieurs centaines de véhicules armés et des milliers d’hommes ont fait leur bivouac dans cette contrée tchadienne après leur retrait de Libye. Il faut impérativement trouver une solution dans le cadre des accords de Juba. La situation en RCA pose aussi quelques interrogations puisque plusieurs observateurs accusent le régime Déby d’envoyer des supplétifs Toros-Boros combattre auprès des rebelles centrafricains.
Il faut ajouter à cela le conflit intercommunautaire dans la ville Djinéné, ville frontière avec le Tchad. Ce conflit qui a éclaté la semaine dernière a fait au bas mot plus de 83 morts et de 200 de blessés, le Syndicat des médecins de la région et relayés par l’agence de presse officielle du Soudan (SUNA). Les combats seraient toujours en cours dans la zone frontalière du Tchad.
En outre, il faut aussi affirmer que Hemiti fait face à des problèmes sérieux au sein des forces d’intervention rapide dont il est le commandant en chef. Plusieurs jeunes tchadiens tapent du poing sur la table et lui font rappeler la promesse de voir une solution après avoir fini avec le problème soudanais. Hélas la réalpolitique s’interférant, Hemiti a les poings liés et ne peut permettre une tension avec Idriss Déby à l’heure actuelle. Ces Tchadiens qui constituent le gros de la troupe des forces d’intervention rapide exigent de leur chef de se constituer en un groupement militaire pour une présence effective au Tchad et revendiquer des idéaux politiques contre le régime d’Idriss Déby. Ce problème risquerait de mettre en mal l’essence même des forces d’intervention rapide.
Aussitôt l’audience terminée, le numéro deux soudanais a repris son avion pour Khartoum.