C’est ce jeudi 1er mars vers 10 h qu’Idriss Déby a convié les centrales syndicales pour chercher à les convaincre de mettre fin à la grève et de reprendre le travail. Idriss Déby, visage renfermé s’adresse à l’endroit des leaders syndicaux en des termes secs et directs. “ Vous n’avez pas droit de faire ce que vous faites actuellement, car vous paralysez l’administration et c’est le pays tout entier qui sera perdant. Il réitère encore que son ministron des Finances Djiddo Abdoulaye Sabre a raison de ne pas prendre en compte les salaires de ceux qui n’avaient pas travaillé, c’est juste et cela est justifié. Puis calmement il demande aux leaders de sursoir purement et simplement à la grève. Plus grave, Idriss Déby assure que la loi 032 sera appliquée dans son intégralité. Le soutien qu’il développe à l’endroit de son ministron des Finances est sans équivoque. Dans la réciprocité des échanges, les centrales syndicales proposent à Déby un audit général à la fonction publique, ce contrôle sera mené par un organisme non étatique et neutre. L’audit des diplômes à la fonction publique et le nettoyage des fichiers de la solde, de manière à débusquer les agents fictifs, des doublons qui émargent sur le dos de l’état. Ceci, argumentent-elles pourrait faire l’économie. Rien que cela pourrait résoudre une partie de l’argent que l’état ne pourrait récupérer. Cette proposition autant claire n’enchante point Idriss Déby qui botte en touche. La réunion s’est terminée et chacun avait campé dans sa position. Pourquoi Déby a invité les centrales syndicales s’il savait qu’il ne ferait aucune proposition de sortie de crises ? À quoi sert un échange quand l’autre bien calé dans sa suprématie du jour toise ses interlocuteurs et leur dit du genre “ Je n’ai rien à vous proposé et je vous impose d’arrêter vos revendications “ En clair, le gouvernement tchadien s’en fout des travailleurs, seul lui incombe son train de vie, point.

Les centrales syndicales doivent tenir bon, car il y va de leur survie et leur dignité. Elles ne sont pas responsables de la mauvaise gouvernance. Ils ne doivent en aucun cas céder à l’intimidation de Déby. Leur lutte est juste et légitime. Quoi qu’il advienne, elles triompheront.

En outre, les femmes de la plateforme syndicale avaient observé une journée de Jeûn ce jeudi 1er mars. Elles appellent à la solidarité des femmes à faire un boycott de la journée de la femme le 08 mars, en signe de protestation contre les mesures d’austérité prises par le gouvernement Pahimi. Elles appellent leurs militantes à attacher un mouchoir noir sur la tête pour exprimer leur deuil afin de protester contre le lancement officiel de la journée nationale de la femme tchadienne.

Tchadanthropus-tribune

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