Il était 11h17min quand la 1re nouvelle tomba à la rédaction de Tchadanthropus-tribune. Au téléphone, nos correspondants étaient nerveux, mais la voix claire “Il y a des échanges de tirs dans la ville disent-ils, les nouvelles que nous avons glanées disent qu’il y a un coup d’État “ Puis s’en suivent des échanges pour corroborer la véracité des informations fournies.

 

11h 35min, un relais au sein de l’armée confirme l’information et détaille l’affrontement à la périphérie de N’Djamena. C’est vers la sortie de la ville que les éléments de la DGSIIE chercheraient à mettre aux arrêts des hommes assignés au groupement N°4. Avant l’arrivée de la garde (DGSIIE) attitrée du dictateur tchadien, 87 éléments de ce groupement prirent position pour ne pas se rendre. L’échange des tirs fut violent à coup de Bazooka RPG 7, et la bataille à la Kalachnikov. Plusieurs morts furent dénombrés de part et d’autre. Parmi les 5 hommes de la DGSIIE qui ont été tués figurent 2 officiers.

 

De l’autre côté de la ville dans une des villas de la capitale tchadienne, se trouverait 70 hommes en train de finir leur réunion, et, paraît-il, un dernier débriefing. Dans le voisinage se trouverait aussi un proche du clan qui a vu dans cette entreprise quelque chose de suspect. C’est cet homme qui aurait prévenu l’ANS qui a fait une descente vers 9h 30min. Les agents de l’ANS auraient été renvoyés avec menace d’armes pointées sur eux. C’est ainsi que l’ANS demanda du renfort et informa rapidement sa hiérarchie. Là encore, la DGSIIE envoya des hommes pour les arrêter et les désarmer. C’est ce qui fut fait sans grand dilemme.

 

22h 18min, 3 véhicules bourrés d’hommes en armes sont venus chercher le député Saleh Makki à son domicile, devant sa femme et ses enfants. Le commissaire Kokoye de la police anti drogue, lui-même dépendant de la police judiciaire descendit du 1er véhicule et alla demander si Mr Saleh Makki est bien là. Sa femme lui répondit oui et s’en alla appeler son mari. Aussitôt le député arriva que ledit commissaire lui obtempère de le suivre pour quelques questions au poste. La femme de Saleh Makki demanda au commissaire son nom, que le chef de bande déclina gentiment. Ce n’est qu’une fois au poste que le commissaire prit le soin d’annoncer à madame Makki, que son mari est mis aux arrêts. Suite et fin.  La rédaction prit le soin de prévenir quelques médias internationaux à toutes fins utiles. Dans la foulée, nos correspondants nous font savoir que plusieurs arrestations auraient été opérées parmi les civils et les militaires. Pendant la nuit des opérations d’arrestations continuaient toujours loin des yeux et dans le noir absolu.
 

Coup d’État ou pas, ce qui vient de se passer dans la capitale tchadienne traduit un grand malaise au sein de toutes les structures sociale au Tchad. La gestion calamiteuse et outrancière d’une autocratie limitée à un cercle restreint qui s’empiffre sans se rassasier, l’arrogance d’un système qui gouverne à vue, et les diverses formes d’injustices amènent tout tchadien à un ras-le-bol.

Coup d’état ou bluff, il faut aussi voir dans cette entreprise macabre, une tentative à éliminer toute voix qui exprime son malaise. Il suffit de dire le contraire de l’humeur affichée du système Deby Itno, pour se trouver taxé de mercenaires, d’apatrides, de résidus et autres cris d’oiseaux.

Nous ne serons pas surpris de voir nettoyer de toute l’armée, des hommes et femmes indexés de sympathisants d’une rébellion quelconque contre ce pouvoir qui sévit par l’épée. 

Depuis quelques jours, toute la communication du dictateur tchadien est axée sur un relent extrémiste, annonçant la menace terroriste contre son régime. Il essaye tant bien que mal à préparer les subconscients nationaux et internationaux comme quoi toute révolte contre l’anti démocratie de son système devrait être l’œuvre des barbus. Mais des Tchadiens qui se battent pour un réel pays, et une vraie démocratie existent, et personne n’est dupe, à l’intérieur du Tchad tout comme à l’internationale. 

Au-delà de ce qui vient de se passer à N’Djamena, notre pays ne peut aspirer à une réelle paix qu’à travers une table ronde inclusive, sinon des heures graves se profileront à l’horizon.  


La rédaction.

 

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