Une photo pour calmer les ardeurs. Une communication maitrisée de bout en bout pour endormir tous les sympathisants du comité d’auto-défense à travers cette image, mais en réalité, quel que soit les promesses que leur tient Idriss Déby, que vaut sa parole ?

Des années durant, le pouvoir MPS avait contracté des accords avec des groupes en insurrection avec son régime, mais au final les accords sont défaits et les hommes hier hostiles humiliés. Idriss Déby n’a jamais su tenir sa parole tellement le hic rancunier prend le dessus de la raison.

Quand au Tibesti, des hommes et femmes se sont soulevés contre l’injustice dans leur région, pratiquement tous les Tchadiens leur étaient sympathisants, bien même que les revendications étaient régionales, et les thèses avancées se limitaient à la région de Miski. Chemin faisant, nos compatriotes qui attendaient une ouverture pour porter la lutte à l’échelle nationale commençaient par déchanter jusqu’à l’accord préliminaire annoncé, et les discussions amorcées à N’Djamena.

Quoi qu’il ait promis, que vaut sa parole, ses promesses envers une entité jadis hostile à lui ?

 

En vérité, premier responsable de cet imbroglio, Déby ne pouvait faire autrement quoiqu’il soit militairement puissant. L’accidentalité de la région du Tibesti ne lui permettait pas de déployer son armée tactiquement, et en face il eut des hommes aguerris, peu nombreux et qui ont la connaissance du terrain. La deuxième optique réside dans la non-motivation au sein même de l’armée de Déby. Certains hommes auraient refusé d’aller se battre. L’exemple des soldats répondant à leur CEMGA Taher Erda est fort illustratif. “ Il faut avancez “ ordonna Taher Erda à une colonne des jeunes militaires qui lui répondent que la route est truffée de mines, que le CEMGA les enlève avant qu’ils avancent. Cela dénote d’une désobéissance déguisée et affirmative. Le CEMGA avait compris l’état psychologique de ses hommes et rentra illico avec son équipe sur Faya-Largeau.

En amorçant un revirement presque stratégique, Idriss Déby prend une longueur d’avance sur ses ennemis d’hier, mais il le sait lui-même qu’il ne respectera pas tous les engagements qu’il prendra avec les sages du Tibesti et le représentant du comité d’auto-défense.

Outre mesure, comme nous l’avions déjà écrit, le comité d’auto-défense n’aurait pas accepté d’aller faire le dialogue à N’Djamena. Il y avait un rapport de force psychologique de mise, fallait profiter de la situation pour placer la barre haute, mais hélas, très bientôt l’avenir sera au centre des enseignements, et il apparaitra clairement que le régime d’Idriss Déby ne jamais faire la paix. Dans le cas de figure ce sera bis repetita.

Tchadanthropus-tribune

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