En butte aux rebelles du Comité d’autodéfense de Miski dans le Tibesti (Nord), le régime tchadien est parvenu début novembre à un accord préliminaire avec la coalition de combattants. Fin octobre, Idriss Déby a envoyé plusieurs de ses émissaires à Miski pour tenter de négocier une trêve avec le Comité. L’offensive lancée en parallèle par les Forces armées tchadiennes (FAT), début octobre, piétinait.

Le 30 octobre, une délégation du Comité d’autodéfense de Miski emmenée par Ahmad Kokimi et Issa Youssoumami s’est ainsi rendue au palais présidentiel où elle s’est longuement entretenue avec Idriss Déby. Parmi les conditions posées par la délégation figuraient notamment l’abrogation de l’ordonnance sur le nouveau découpage territorial et la suspension des permis d’exploitation minière dans la zone, ainsi que la libération de plusieurs prisonniers. Le président tchadien était notamment accompagné du chef d’état-major des armées tchadiennes, Tahir Erda, et de Mahamat Idriss Déby, fils d’Idriss Déby, à la tête de la Direction générale des services de sécurité des institutions de l’État (DGSSIE). En disgrâce auprès du Comité d’autodéfense, le ministre de la défense tchadien, Mahamat Abali Salah, n’a pas été convié aux négociations.

Aux dernières nouvelles, Idriss Déby aurait accédé sur l’une des conditions données en réhabilitant par décret les chefs de cantons renvoyés à l’époque, mais rien de visible sur les autres doléances.

De l’avis de plusieurs observateurs cet accord avec le comité d’auto-défense sera un échec, car Idriss Déby ne pourra satisfaire plusieurs la majeure partie des conditions posées. Comme à son habitude dès qu’il sera satisfait sur ses objectifs, il se vengera de ceux qui l’ont défié.

Le grand perdant de cet imbroglio est Mahamat Abali Salah, a qui Idriss Déby lui a fait un bébé dans le dos. Le fait qu’il ne soit pas associé aux pourparlers est une grande claque alors qu’auparavant il était au centre de l’échiquier. Attendons de voir comment les choses se dérouleront, surtout qu’on murmure de l’arrivée d’Idriss Déby à Bardaï, à l’extrême nord du Tchad, dans le fief même des ressortissants du comité d’auto-défense.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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