De sources dignes de foi, le Derdeï Toubou serait dans tous ses états. Plusieurs facteurs contribuent à la tension au Tibesti et mettent le Derdeï des Toubous dans une situation de conflit contre le régime d’Idriss Déby. Fort de ses assises, Idriss Déby convoque le Derdeï afin qu’il influe sur sa communauté en pleine insurrection. Les faits criminels de l’armée de Déby dans la région ne contribuent pas à baisser la tension et la situation se dégrade chaque jour. Il faut noter que la mission qu’avait faite le fils de Déby (le général Mahamat Kaka) auprès du Derdeï fut un échec.

 

Arrivé du Tibesti dans la région du Kanem, l’ex-président Goukouni Weddeye alla à la rencontre du Derdeï pour les convenances d’usage. Il fut révoqué par le Derdeï qui voit en lui un collaborateur direct du pouvoir en place, un pouvoir qui brime chaque jour les fils de sa communauté. Une deuxième délégation fut envoyée à Mao pour rétablir un point de dialogue avec le Derdeï. D’après un correspondant bien introduit, le Derdeï aurait affirmé ceci aux émissaires, “ Dites au président qu’il a tous les pouvoirs, celui de me mettre en prison, celui de me fusiller, mais il n’a pas le pouvoir de me destituer, car ceux qui m’ont élu Derdeï n’ont rien à voir avec son pouvoir “. Puis il continua avec une certaine colère à expliquer que ce qui se passe dans la région du Tibesti est intolérable. Chaque jour, l’armée envoyée sur place commet des exactions criminelles envers des populations innocentes. Les Toubous sont obligés de fuir leurs zones d’habitations pour partir soit vers la Libye, où le Niger. La destitution des 3 chefs de cantons est une erreur, elle n’arrange rien du tout. Cela ne fait que contribuer à étendre la tension dans une zone où l’insurrection progresse de jour en jour. Dès lors, dans le Tibesti des groupes armés s’organisent indépendamment des factions rebelles encore au sud de la Libye.

 

À N’Djamena Idriss Déby semble ne pas courber l’échine. À vrai dire, d’après son entourage, il est fatigué des diverses situations qu’il sait lui même contraignantes, mais n’accepte pas l’insurrection des Toubous qui bravent l’autorité de l’état. Tous ses généraux lui conseillent de ne pas aller en guerre au Tibesti, au risque d’un embrasement qui serait incontrôlable. Si le général libyen Khalifa Haftar a accepté de lui prêter main-forte de l’avis de certains observateurs, rien ne vient garantir que son armée gagnera dans cette guerre où tout est hostile envers elle. Situation tendue, attaque des rebelles, population hostile, et zone non avantageuse, tout cela ne fait que compliquer la situation. En plus de cela, aucun officier de l’armée, pour la plupart embourgeoisé ne viendra laisser sa peau dans ce désert. Tous les Toubous (Tchad, Niger, Libye) attendent avec frémissement cette communication promise par le Derdeï après sa rencontre avec les émissaires de N’Djamena. D’ici là du côté de l’opposition politico militaire, les armes sont affutées pour les prochaines batailles… Wait & See.

Tchadanthropus-tribune

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