Depuis la disparition d’Idriss Deby, le Togo organise des réunions avec les groupes rebelles tchadiens pour préparer le dialogue national avec les nouvelles autorités à N’Djamena. L’existence de ces consultations a fuité dans la presse tchadienne et RFI a pu le confirmer. Un processus lent et difficile.

Le Togo a multiplié les consultations avec les rebelles tchadiens depuis le mois d’avril. D’abord limitée aux quatre principaux groupes politico-militaires du Tchad : l’UFDD, le FNDJT, le FACT, le MPRD, le CNR, et quelques autres mouvements. Elles ont ensuite été élargies à cinq groupes armés supplémentaires, avant de se resserrer de nouveau aux quatre groupes de départ.

Selon une bonne source, le but de l’initiative togolaise est de recueillir les revendications des rebelles en vue de leur contribution au dialogue national tchadien auquel semble vouloir se plier le nouveau pouvoir à N’Djamena. Pour l’instant, la position de ces groupes rebelles semble inconciliable avec celle des autorités tchadiennes : non seulement ils réclament une amnistie générale, la libération des prisonniers de guerre et des prisonniers politiques, mais ils refusent en bloc de reconnaître le Comité militaire de transition de Mahamat Idriss Deby. Quant à ce dernier, il refuse de considérer les rebelles du FACT, à l’origine de la mort d’Idriss Deby, comme partie au dialogue national.

Le chemin s’annonce donc long et difficile. Mais s’il aboutissait, il serait un succès de taille pour les autorités de Lomé, qui viennent déjà de favoriser le retour au Tchad de l’opposant Hassan Fadoul Kittir, après 21 ans d’exil au Togo. Ce lien tchado-togolais remonte à loin. En 1979 déjà, le président Gnassingbé Eyadema avait traversé le fleuve Chari en pirogue pour jouer les bons offices entre les deux chefs de guerre tchadiens Hissein Habré et Goukouni Weddeye.

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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