Contacté pour le festival Dary, Hisseine Adamou Camara est un jeune styliste tchadien qui a trouvé en cette exposition l’opportunité de faire valoir ses créations. Mais il trouva sur son chemin des responsables sans aucun scrupule. Il déposa son projet sans crier garde et il s’est fait flouer par la ministre du Tourisme Madeleine Alingué qui s’est attribué le mérite d’un travail de longue haleine.

Initié par le Styliste tchadien Hisseine Adamou Camara depuis février 2018 après les assises des créateurs de mode africains à Cotonou, le Festival dit, « Dary » est initialement appelé Festival de Mode et Traditions tchadiennes (FESMOTT). Le créateur de mode à la recherche de l’identité tchadienne afin de créer des vêtements propres aux Tchadiens se trouve sans source d’inspiration faute d’archivage et de conservation et se trouve obligé avec son équipe de repartir dans les cultures des peuples et chercher les archives existantes afin d’avoir une base de travail et reconstituer une partie de l’histoire puis les confier au musée national.

Après de longues recherches auprès des personnes-ressources encore vivantes, des rencontres avec des chefs de tribus, etc., ils ont enchainé des voyages d’exploration à l’intérieur du pays afin de recenser, les habitudes culturelles, cultuelles, traditionnelles ainsi que les matières brutes et raffinées dont dispose le Tchad.

Pendant ces tournées entre le nord et le sud, du style des vêtements, des tresses, des parures, d’habitat traditionnel et différents articles plein d’histoires ont été recensées.

Étant donné que les assises étaient prévues l’année suivante à Ndjamena, le comité d’organisation du FESMOTT décida donc avec la bénédiction du ministère de la Culture sous l’égide de M. Djibert Younous en mars de 2018 de construire un Tchad en miniature à la Place de la Nation afin de faire voyager les Tchadiens et les invités dans le Tchad de l’ancienne époque jusqu’à l’époque contemporaine.

Pour réussir cette épreuve exaltante, la carte du Tchad a été minutieusement étudiée et les 23 régions devraient être construites sous forme des quartiers du grand village en faisant ressortir leur diversité. Puis poser un grand podium afin de faire défiler toutes les régions et proposer au final la modernité tchadienne.

C’est ainsi que des architectes ont été mobilisés pour la circonstance afin de proposer l’architecture du village en proposant des cases témoins par région. Puis un travail de reconstruction du style vestimentaire par région sur mannequins avec des images haute définition.

Tout le travail abattu est consigné dans un document sous plusieurs formats (Word et PowerPoint).

Djibert étant remplacé par Mme Ardjoune Djalal, qui à son tour est remplacée par Madeleine Alingué, tout le travail fut remis et présenté à Mme Alingué, qui très vite charmée par le contenu du travail, débauche un membre du comité du FESMOTT en la personne de Abdoulaye Senoussi du Cabinet WEDECIDER et fait de lui son conseiller contractuel. Elle revient exiger au comité d’organisation du FESMOTT de donner l’ensemble des détails de l’évènement jusqu’au déroulé final sous prétexte que le ministère doit préserver sa réputation en s’assurant que le comité est fin prêt.

Une fois tout le travail remis, Mme Alingué commence comme dans un contrôle policé par demander toutes les autorisations nécessaires afin de trouver un alibi pour bloquer les organisateurs. Une fois tous les documents présentés, Mme Alingué entre dans une coquille et refuse de donner suite à toute demande des organisateurs.

Coincés, les organisateurs du FESMOTT devant un rendez-vous galopant, et sans issu devant un blocus de taille, s’orientent vers la présidence pour l’atteinte de leurs objectifs en adressant plusieurs correspondances au Président de la République et à la Première dame.

Le Président de la République par la note N° 0862/PR/CAB/2018 du 21 septembre 2018 demande aux organisateurs du FESMOTT de passer par le ministère de Culture pour l’atteinte de leurs objectifs, et par la note N° 1565 /PR/SGP/2018 du 23 octobre verse 20 000 000 de FCFA au ministère pour soutenir l’organisation du FESMOTT.

 Le ministère reçoit tout et continue le blocus de plus belle et nie l’existence de tout apport de l’État pour soutenir l’organisation du FESMOTT.

Le 09 octobre 2018, à 11 jours de l’évènement, la Première dame accorde son parrainage par la note N° 0918/PR/CAB/2018, et c’est en ce moment que la ministre Alingué sort de son silence pour demander aux organisateurs de supprimer tout le village prévu et laisser tout son contenu, puis exige aux organisateurs de faire l’évènement juste en quelques heures et le tout à Radisson Blu.

Et juste quelque 3 semaines après son forfait, elle annonce l’organisation du Festival DAAR (qui signifie aussi village en arabe tchadien) et DARY changé en DAAR (mon village) quelques jours après.

Les organisateurs après leur rapport déposé à la présidence juste après l’évènement en dénonçant l’attitude de la ministre saisissent le tribunal par acte d’huissier par une assignation au fond pour paiement des dommages et intérêt.

La justice tchadienne corrompue

Le ministère vide des preuves fouille dans les archives et dépose juste un vieux décret datant des années 1994 instituant une semaine nationale culturelle pendant les vacances scolaires de Pâques et appui que le festival a été déjà réalisé auparavant. Et aux juges de les soutenir, sans arguments cohérents et preuve probantes, en déboutant tout simplement les organisateurs du FESMOTT sans examiner toutes les demandes.

Le comble c’est que le Festival n’était institutionnalisé que le 21 mars 2019 comme évènement annuel de l’État. Ce qui explique l’absence d’une justice équitable au Tchad.

Les organisateurs du FESMOTT ont interjeté appel pour un nouvel examen du dossier et pendant que l’affaire est pendante devant la Cour d’appel, le Ministère s’active pour organiser la deuxième édition du festival. Les Organisateurs demandent au juge de stopper toute organisation du Festival par un arrêt avant dire le droit jusqu’à l’aboutissement de la procédure et au gouvernement de s’y pencher dessus. Et demande le soutien aux organisations de Droits de l’Homme, et aux chancelleries d’ouvrir leur porte pour aider à porter l’affaire sous d’autres juridictions compétentes.

Voilà comment Hisseine Adamou Camara a été floué par la ministre Madeleine Alingué, comme lui l’espérance de plusieurs jeunes compatriotes qui veulent que leur création soit reconnue. Il n’y a que dans notre pays que même le génie créateur d’une jeunesse est foulé au sol. Pauvre de nous disait quelqu’un.

Correspondance particulière

Tchadanthropus-tribune

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  • Les voles des projets par ceux-la memes en charge de les promouvoir sont monnaies courantes. prenez le dernier en date/ e vole du projet Les Magasins Benis par le president de la CCIAMA AMIR Adoudou, sa femme et le Ministere porte parole du Gouvernement Oumar Yaya Hsn. voilà le Tchad est tué à petit feu !

    Commentaire par Kalto Myriam le 14 novembre 2019 à 10 h 47 min
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