Le Tchad est un pays qui a eu une évolution politique et sociale très controversée. Trois ans après l’indépendance, la guerre civile a éclaté ; la révolte de Mangalmé en 1963. Depuis, notre pays plonge dans une violence sans fin. L’incapacité de nos aînés à pouvoir constituer une nation et consolider l’Etat, a mené le Tchad dans un engrenage politique et social : division, ethnocentrisme, régionalisme, etc…Après plusieurs années d’imbroglio, le Despote Idriss Deby arrive au pouvoir. C’était l’espoir pour tous, une nouvelle forme de gouvernance s’impose ; la démocratie pluraliste. Est-elle compatible à nos réalités ? Oui, si les costumes trois pièces s’adaptent, pourquoi pas la démocratie !


Les maux que nous vivons, la violence que nous subissons remontent à la colonisation ; une terrible tragédie qui nous a non seulement appauvri matériellement mais aussi mentalement. Ne nous étonnons pas des comportements de nos cadres politiques; égoïstes, voraces, qui ne pensent qu’à leurs personnes et ont fait en sorte que le Despote Deby règne en véritable monarque.


Idriss Deby a institué une véritable imposture politique, en faisant croire à l’opinion internationale de l’existence de la démocratie pluraliste. Il a volontairement bafoué les clauses de la conférence nationale de 1993 ; et s’est maintenu au pouvoir, avec certes, la complicité des acteurs politiques. Cette imposture n’est pas seulement l’œuvre d’Idriss Deby, il faut aussi noter la complicité et la lâcheté des acteurs politiques. Derechef, ceux-là, sont aussi complices et responsables de cette mascarade politique. Comment peut-on faire confiance à l’opposition dite démocratique ? Au sein même de leurs propres structures politiques, l’alternance n’y existe pas ; depuis 1996, les mêmes candidats aillent aux élections avec Idriss Deby, dans le but de légitimer le pouvoir. Combien sont les compromis entre l’opposition dite démocratique et le régime de Deby ?


Nous avons assez de ces escobarderies politiques ; trop c’est trop. L’aube d’une nouvelle ère pointe à l’horizon, les manifestations du 11 novembre 2014, sont les signes avant-coureurs d’une révolution populaire. Au moment où les jeunes lycéens affrontaient la milice lourdement armée de Deby, les complices, les responsables de l’opposition se sont recroquevillés, aucune réaction, aucun soutien. Après que le calme s’impose au prix des vies, ils sortent de leurs silences malicieux et lâches, derrières des communiqués des presses. Monsieur Yorongar N’Garlédji  qui se vantait de vrai opposant au régime, avance un extravagant argument ; vous n’êtes pas ligoté, ni en prison, pourquoi ne sortez pas pour soutenir ces enfants ? Si vous êtes malade et fatigué et que Deby veut votre mort, restez chez vous et fermez là ! N’amusez pas la galerie, le peuple tchadien a assez de vos supercheries politiques. Trop c’est trop !


Toutefois, l’espoir y est, le collectif trop c’est trop serait le cadre de lutte adéquate ; s’il ne se limite pas aux simples revendications salariales. Si on dit trop c’est trop, c’est pour mettre fin à ces supercheries politiques et à ces mascarades orchestrés par une classe politique en complicité avec le régime anarcho-monarchique de Deby. Trop c’est trop, le Tchad doit radicalement changer. En  somme, nous sommes solidaires avec le collectif trop c’est trop, sans clivage politique, ni ethnique, ni régional.

Mahamat HASSANE BOULMAYE
Activiste politique et militant de l’opposition   

 

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