17 mars 2025 #TCHAD #U.A : Afrique centrale – Foire d’empoigne pour s’emparer des postes de commissaires au commerce et à l’éducation de l’UA.

L’Afrique centrale multiplie les candidatures pour les deux postes qui lui reviennent de droit dans le futur exécutif de l’UA. En plus de la Guinée équatoriale et du Tchad, le Burundi, la RDC, le Cameroun, Sao Tomé-et-Principe et la Centrafrique ont tous présenté des candidats.

Deux postes restent à pourvoir dans la nouvelle Commission de l’Union africaine (UA) dirigée par le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, entré en fonction cette semaine. Les pays membres de l’UA doivent choisir le futur commissaire à l’éducation, à la science, à la technologie et à l’innovation (Esti) ainsi que celui chargé du développement économique, du commerce, de l’industrie et des mines (DCIM). L’élection finale, lors du comité exécutif de l’UA, au niveau des ministres des affaires étrangères, est prévue le 15 avril.

En plus des deux candidats au poste de commissaire DCIM, le Tchadien Amine Idriss Adoum (AI du 04/03/25) et l’Équato-Guinéen Cesar Augusto Mba Abogo (AI du 06/03/25), six autres noms seront présentés au panel d’éminentes personnalités, qui doit se réunir le 21 mars. Pour ce poste, le Burundi a proposé le diplomate Libérat Mfumukeko, ancien secrétaire général de l’East African Community (EAC, 2016-2021). Il a également été conseiller à la présidence d’Évariste Ndayishimiye, dont il bénéficie de l’appui pour cette candidature.

Avec le soutien de principe du Cameroun, Jean Bertrand Azapmo, conseiller principal du commissaire sortant, le Zambien Albert M. Muchanga, est aussi en lice. Dépourvu d’expérience politique et diplomatique au niveau gouvernemental, il a notamment pris part aux négociations et aux travaux d’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

Peu familier des arcanes de l’organisation

La RDC, qui cherche à étendre son réseau d’influence diplomatique, dispose de deux candidats. Il y a d’abord Faustin Luanga Mukela. D’abord conseiller spécial à la présidence de Joseph Kabila pour les questions économiques, il fut ensuite ambassadeur itinérant de son successeur, Félix Tshisekedi, dont il espérait devenir le directeur de cabinet, en vain.

Faustin Luanga Mukela avait auparavant été proposé par le président Tshisekedi en tant que secrétaire général de la Southern African Development Community (SADC) en 2021, mais les chefs d’État avaient préféré le Botswanais Elias Magosi. Diplomate d’expérience, il a un accès direct au chef de l’État et dispose d’un entregent dans les institutions internationales, mais se révèle peu familier de l’UA et de ses arcanes.

L’autre candidat congolais est l’un des experts en affaires économiques de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations unies (ONU), Jean-Marc Malanbwe Kilolo. Cet économiste, ayant officié dans plusieurs agences onusiennes, a un profil plus académique que politique et n’a jamais exercé de responsabilités gouvernementales. Pour ce poste de commissaire, Sao Tomé-et-Principe a également présenté deux candidats : l’ex-ministre des infrastructures, des ressources naturelles et de l’environnement Osvaldo António Cravid Viegas d’Abreu et l’ancienne première ministre Maria das Neves Ceita Batista de Sousa.

Bal des prétendants

Le premier, technocrate franco-lusophone, est un ingénieur spécialisé dans les questions pétrolières et engagé dans la transition vers les énergies propres. La seconde est une économiste formée à La Havane et à Lisbonne. Elle a été tour à tour ministre de l’économie, puis des finances et enfin du commerce, de l’industrie et du tourisme. En 2002, elle est devenue la première cheffe de gouvernement de la zone lusophone. Ces deux profils, technocratique et politique, pâtissent toutefois d’un manque d’expérience et de réseau au sein de l’UA.

Les pays de la région Afrique centrale ont présenté cinq autres noms pour le poste de commissaire Esti. Les Camerounais ont positionné leur ancienne commissaire aux ressources humaines, à la science et à la technologie de 2017 à 2021, Sarah Mbi Enow Anyang. Deux Burundais, Gaspard Banyankimbona (ancien ministre de l’éducation) et Sanctus Niragira (professeur à la University of Burundi), sont également dans les starting-blocks. Enfin, Jean-Laurent Syssa-Magalé, ancien ministre centrafricain de l’enseignement supérieur et le Congolais Philippe Kuhutama Mawoko, ex-directeur de l’Observatoire africain pour la science, la technologie et l’innovation (Oasti) de la Commission de l’UA, ferment le bal des prétendants.

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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