Face à la dégradation de la situation politique, économique et sociale du pays, au développement de conflits intercommunautaires, jamais connus au Tchad (Arabes-Zagawa, Zagawa-Gorane, Gorane-Gorane etc. …), au grand banditisme et à l’absence de l’État, garant de la sécurité des personnes et de leurs biens, l’Union des Forces pour la Démocratie et le Développement (UFDD) appelle tous les citoyens du Tchad à la prise de conscience et à œuvrer pour arrêter le cycle de violences entre les communautés nationales en plusieurs endroits. Les Tchadiens doivent se rendre compte que l’ethnocentrisme exaspéré et la culture sans moralité importés par le Mouvement patriotique (MPS) d’Idriss Deby putréfient les bases de la construction de la Nation tchadienne. Pour perpétuer son règne voyou et le pillage en règle des richesses nationales du pays, ce régime oligarchique, spoliateur et obscurantiste du MPS a détruit les fondements républicains de notre pays, aliéné nos traditions et développé les divisions et haines entre les populations pendant près de trois décennies. Le grand banditisme impuni crée un instinct d’autodéfense communautaire. Cependant les règles tchadiennes, dites coutumières, méprisées de l’époque coloniale et aliénée aujourd’hui, sont les seules qui régissaient et régissent à ces jours les rapports et la cohésion entre les communautés et les couches sociales pour maintenir la paix sociale. Il est de notoriété publique qu’il n’existe pas d’État au Tchad d’aujourd’hui. Les puissances étrangères qui soutiennent l’oligarchie au pays connaissent pertinemment cette évidence et la nature véritable du régime tchadien. Mais elles ont de plus en plus du mal à cacher ce secret de polichinelle depuis que l’administration américaine a enfin reconnu le Tchad d’Idriss Deby un des rares États voyous du siècle, après la Somalie en Afrique. Il paraît pour l’heure urgent et impératif de constater le danger qui menace l’existence du pays en tant que Nation et État, de renouer avec les traditions d’hospitalité, de générosité et de tolérance de notre Peuple, ces traditions qui avaient permis aux populations du Tchad de cohabiter en paix, de vivre dans la fraternité, la solidarité et en harmonie avant notre ère, pendant de siècles. Notre pays est aussi un des rares pays en Afrique où les querelles politiques, avant le MPS, ne menacent ni son identité multiculturelle et laïque, ni sa forme républicaine, ni son unicité, ni son existence en tant que Nation et État. Les Tchadiens ne peuvent attendre rien de cet État qui n’existe que par ses actes de pillage des richesses nationales et de crimes crapuleux impunis.

Aussi, Idriss Deby vient de reconnaître que son régime politique avait « saigné le pays pendant vingt-sept ans » (le mot SAIGNE est d’Idriss Deby lui-même). Il est évident que le despote tchadien n’a fait que répéter ce que les Tchadiens ont dénoncé depuis plus de deux décennies et continue de le faire. Devant le péril actuel, les citoyens du Tchad doivent rompre avec le fatalisme, le sentiment d’impuissance, l’attentisme et ce sentiment, très tchadien « Les autres sont les responsables » et s’acquitter de leurs devoirs vis-à-vis du Peuple et de la Patrie.

Le droit humain reconnaît explicitement que le refus de l’injustice est un devoir indispensable du citoyen. La déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen cite à son article 35 : « Quand le gouvernement viole les droits du Peuple, l’insurrection est, pour le Peuple et pour chaque portion du Peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.» C’est aux Tchadiens, patriotes conscientisés, de sauver la Patrie en danger. Citoyens de notre pays, arrêtons de penser que ces violences meurtrières intercommunautaires, encouragées par le pouvoir voyou en place, sont un waba (malédiction divine en Arabe) et de dire « Dieu est le seul responsable ». Ne croyons pas, non plus, que de forces extérieures, « généreuses » viendront nous sortir de notre calvaire cauchemardeux de plus de vingt-sept années. La Communauté internationale ne va ni révolutionner ni humaniser pour le seul bonheur des Tchadiens. Les puissants ne défendent que leurs intérêts.

L’absence de valeurs humaines et la recherche effrénée de biens matériels sont le mal du siècle et une des causes de conflits intercommunautaires (les conflits au sein de l’opposition dans le Nord et les dernières tueries entre orpailleurs Zaghawas et Goranes au Tibesti sont les exemples les plus manifestes). Le régime voyou bénéficie de l’inconscience des Tchadiens dans ses œuvres destructives.

Tchadiens, revenons à nous-mêmes, à nos traditions d’hospitalité, de grande générosité et de tolérance qui primaient sur l’amour de biens matériels, ces traditions où la dignité, la générosité, l’hospitalité, la tolérance et la solidarité étaient et restent de qualités premières et la fierté de l’homme. Tous les patriotes tchadiens, conscients de nos obligations envers le Peuple et la Nation, notre devoir nous recommande de nous mobiliser pour mettre fin aux violences intercommunautaires, folles et meurtrières et sauver la Patrie. C’est le souhait de tout le Peuple du Tchad, pacifique, hospitalier et tolérant.

 

Le 30 octobre 2017.

Le Bureau exécutif.

Général Mahamat Nouri Allatchi

 

  

 

 

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