Dans sa note explicative publiée dans le site TchadNouveau (http://www.tchadnouveau.com), l’association Rencontre des Indépendants pour la Paix et le Développement (R.I.P.D) a mis véritablement en exergue les grands défis que doivent relever une élite tchadienne, qui, pour une grande partie de la population, à tort ou à raison ne regarde que son ventre et ne se soucie que de son ascension sociale. Quid du peuple ?

 

[« … Le défi le plus grand est celui de corriger cette image négative du pays, de favoriser l’émergence d’autres voies progressistes, de démontrer l’existence et la capacité d’une frange de l’élite non prisonnière des clivages et des préjugés actuels, et de promouvoir des solutions tchadiennes aux maux tchadiens par les Tchadiens eux-mêmes.

 

La première difficulté à surmonter est d’abord la méfiance : en effet, les tchadiens ont l’habitude de profiter de la moindre initiative pour envisager d’abord les bénéfices de la délation et de la trahison, la maladie du leadership ou à défaut le positionnement pour des intérêts personnels égoïstes. Ce mal explique la multitude d’initiatives enterrées avant leur premier baptême ou lamentablement disloquée après un bel envol.

 

La seconde difficulté est liée au choix d’une formule acceptable pour la réalisation de l’initiative : l’inefficacité de dizaines de partis politiques et d’organisations civiles militantes à trouver des solutions aux préoccupations réelles et quotidiennes des populations, a créé un désintérêt voire une aversion populaire pour ces formules d’organisations.

 

La troisième et non moins importante difficulté est l’absence de la culture de l’engagement et de l’idéal au sein des élites tchadiennes. S’engager pour un idéal est considéré comme de la folie et une perte de temps par une grande partie des cadres. Ceux-ci préfèrent les solutions de facilité, d’opportunisme et de moindre risque, même au détriment de leur dignité et en dépit de leur potentiel intellectuel. Ce qui a ramené la moralité publique à des niveaux catastrophiques. Le laissez aller, la corruption, la délation, l’aptérisme ont pris des proportions alarmantes.

 

Enfin, il y a d’une manière générale, la perte de la confiance en soi et dans son pays chez la plupart des cadres tchadiens. Cette attitude négative a pour corollaire la démission qui, elle-même, fait le lit des pourrissements de situation, faute de responsabilités engagées.

 

Les élites tchadiennes préfèrent assister ou encourager la descente aux enfers de leur pays en se faisant même les grands commentateurs de ses contre performances, sans se donner la peine, pour l’honneur, de chercher à chaque problème la solution appropriée. La seule solution privilégiée depuis plusieurs décennies est la diabolisation systématique de l’autre, comme s’il fallait créer pour le Tchad une autre race humaine ? »]

 

La passivité des élites éduquées observant de haut avec dédain les populations démunies est une faute grave. La responsabilité des élites tchadiennes dans l’éveil de la conscience citoyenne est très importante sinon déterminante.  L’histoire jugera.


Talha Mahamat Allim

 

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