Conférence de presse:

 

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers représentants de la société civile, défenseurs des droits humains et activistes citoyens.
Distingués invités, Mesdames et messieurs.

 

Merci d’avoir répondu à notre invitation, à l’invitation du CAB, le Comité d’Actions en faveur de notre compatriote Babouri. Ce comité, crée de facon spontanée par un groupe de militants des droits de l’Homme de l’extérieur et de l’intérieur, a un seul objectif : mener diverses actions pour espèrer éclaircir les circonstances de l’arrestation de notre ami, camarade de lutte Mayadine Mahamat Babouri, et obtenir sa liberation pure et simple.
Le CAB entend donc s’inscrire dans la dynamique des autres actions entreprises par d’autres organisations au plan national et international, par rapport à cette violation patente des droits de l’Homme dans notre pays, qui terni l’image de notre pays, pourtant dit démocratique.

A titre de rappel, notre compatriote Mayadine Mahamat Babouri, a été arrêté le 30 septembre 2016 en pleine rue, à Ndjamena, « par des hommes enturbannés ». Le 10 octobre de la même année, le compatriote a été inculpé d’«atteinte à l’ordre constitutionnel, à l’intégrité territoriale et d’intelligence avec un mouvement insurrectionnel». Son tort ? Il a publié sur les réseaux sociaux, Facebook, notamment, une vidéo dans laquelle, il a dénoncé comme le font d’autres tchadiens, le système de prévarication, de népotisme, de vol à ciel ouvert des deniers de l’Etat par un groupuscule d’hommes au tour du clan au pouvoir, pour ne pas dire autour du couple présidentiel, Déby Itno.
Depuis son arrestation, l’audition au fond de Mayadine Mahamat Babouri par le Juge d’Instruction n’a jamais eu lieu. Amené de force et détenu dans un lieu inconnu pendant quelques mois puis déporté à Koro-toro, la prison-mouroir l, réservé aux grands criminels et autres citoyens condamnés, le prisonnier du système Déby Itno sera ramené à Moussoro après que sa santé se soit sérieusement dégradée. Car, ne l’oubliez pas, Mayadine Mahamat Babouri a été de sa séquestré, torturés en prison, Et ce sont tous ces traitements inhumains et dégradants subis depuis le début de sa détention qui ont rendu précaire sa santé.

Pour le déplorer, cette situation perdure depuis plus de 15 mois. Alors que sa demande de mise en liberté provisoire pour lui permettre de recevoir les soins adéquats lui est refusée par les autorités pénitentiaires.

C’est pourquoi, l’on est en droit de nous interroger : le Tchad est-il toujours un Etat de droit, comme le claironnent à longueur de journée, les thuriféraires du régime en place ? Pourquoi, un citoyen doit-il être emprisonné, juste parce qu’il fait usage de ses droits civils et politiques, consacré dans la loi fondamentale de son pays ?

Selon diverses sources proches du cercle du pouvoir, l’on susurrerait que Mayadine Mahamat Babouri étant neveu du Président de la République et beau-frère de la Première Dame, il n’avait pas le droit de critiquer ouvertement la gestion du pays, par le couple présidentiel.
Si tel en est le cas, Mayadine Mahamat Babouri aurait du être puni dans un cadre purement familial. Et non, le jeter en prison.
Aujourd’hui, au regard du Nouveau Code de Procédure Pénale en vigueur qui n’autorise pas une détention préventive au-delà de 4 mois, Babouri qui en a fait plus 15 devait être mis en liberté d’office par un courageux juge. Mais ce n’est pas aisé. Plusieurs organisations internationales et nationales ainsi que les avocats de l’otage ont usé de toutes les voies de recours prévues par les instruments juridiques nationaux et internationaux, en vain.

En clair, cette histoire est un terrorisme judiciaire institutionnalisé qui est au-dessus de toute logique judiciaire normale puisqu’aucun juge ne peut aujourd’hui se permettre de réagir pour faire respecter la loi. Les individus étant plus puissants que l’institution judiciaire, seuls les citoyens dans leur ensemble peuvent faire bouger la ligne. Et nous sollicitons le concours de tous les journalistes à cet effet pour mettre la pression sur les pouvoirs publics, afin de libérer Babouri.

Voilà présenté succinctement la situation de notre compatriote, otage de notre semblant de démocratie. Situation qui a justifiée la mise en place du CAB, le comité d’action en faveur de Babouri qui est une initiative citoyenne en faveur d’un otage de la République.

Aussi, à travers la mise en place de ce Comité d’Action en faveur de Babouri (CAB) nous voulons appuyer la dynamique nationale et internationale de plaidoyer qui s’est créée autour de l’enlèvement, la séquestration et la détention de Monsieur Babouri.

Nous estimons qu’il est anormal de baisser les bras face à cette situation d’injustice flagrante et pensons qu’il est de notre devoir de mobiliser à l’intérieur comme à l’extérieur, toutes les énergies pour obtenir la libération sans condition de notre camarade Babouri. Dans l’intervalle, il est également du devoir des citoyens d’user des moyens légaux appropriés pour que le camarade Babouri et sa famille obtiennent tout le réconfort moral et matériel auprès de ses concitoyens qui sont, du reste, comme lui, des prisonniers en sursis.

Dans l’immédiat, le CAB envisage d’user des dispositions du nouveau code des procédures pour faire entendre raison aux Autorités. Nous comptons également effectuer une visite à Babouri pour nous enquérir de son état de santé et lui témoigner notre soutien face aux épreuves qu’il subit.
Aussi, lançons-nous un appel à tous nos compatriotes ainsi qu’à toutes les bonnes volontés de nous porter tout l’appui technique, financier et logistique pour la réalisation de cette visite en compagnie de ses avocats mais aussi pour les actions futures.

Merci de votre aimable attention et nous sommes à votre disposition pour répondre aux différentes questions.

Le Porte-parole
MANGA Jean-Bosco

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