17 avril 2019 #TCHAD #UNDR : Les offensives du MPS-parti État fait perdre à Mr Saleh Kebzabo son titre de chef de file de l’opposition.
Dans un arrêt rendu vendredi 12 avril, la Cour suprême du Tchad a décidé de la désignation de Romadoumngar Félix Nialbé comme nouveau chef de file de l’opposition. Pour sa première réaction depuis qu’il a appris son éviction, Saleh Kebzabo affirme que la Cour suprême s’est mise à côté de la loi. Il dénonce des manœuvres du pouvoir et affirme qu’il n’entend pas renoncer.
Depuis qu’un député de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) a rejoint les rangs du parti au pouvoir, le groupe parlementaire de Saleh Kebzabo ne compte plus que sept députés et l’Union pour la République et la démocratie (URD) en a huit. C’est ce qui fondé la décision la Cour suprême pour Romadoumngar Félix Nialbé, le nouveau chef de file : « C’est la démission qui a provoqué cela. Ce ne sont pas des manœuvres du régime. C’est le droit qui a été dit parce que, vous savez comme moi, que huit est supérieur à sept. »
Quant à Saleh Kebzabo, il dit sa surprise, dénonce des manœuvres du pouvoir : « La Cour suprême désigne le chef de l’opposition, ce qui n’est pas dans ses prérogatives. Elle ignore totalement l’article 8 qui dit exactement ceci : ‘le mandat du chef de l’opposition couvre toute la durée de la législature’. Il n’y a pas d’interprétation possible. Comme elle ignore cet article pour lui permettre de faire ce coup fourré, la Cour suprême se met donc à côté de la loi, ce que nous déplorons. Et tant que le droit ne sera pas dit, je ne m’inclinerai pas. C’est contraire à mes habitudes, mais là cette fois-ci, je crois que trop, c’est trop. Dans ce pays, on ne fait que violer la loi. Il faut arrêter. »
Et comme un pied de nez au pouvoir, Saleh Kebzabo assure qu’il continuera à exercer ses fonctions : il convoquera des réunions et s’adressera à l’opinion en tant que chef de file. Saleh Kebzabo annonce par ailleurs que le congrès de son parti l’UNDR se tiendra finalement ce mardi à Ndjamena. Initialement prévu vendredi à Mongo, dans le centre du pays, le congrès avait été interdit par les autorités.