On finance des dictatures en sachant que l’argent sera dépensé… L’UE annonce qu’elle va débloquer 20.250.000 euros d’aide budgétaire en faveur du Tchad. Une promesse qui passe mal auprès de nombreux Tchadiens. Ils dénoncent un nouveau soutien à un régime autoritaire.

La mise à disposition de cette somme se fera lors de prochaines discussions entre le président Idriss Déby et l’Union européenne, en marge du sommet de l’Union africaine prévu ce 9 février.

A l’origine de l’aide : la promesse d’un dialogue ?

De sources proches du dossier, l’une des raisons de cette aide budgétaire est la libération du Secrétaire général de la Convention tchadienne pour les droits humains, Mahamat Nour Ibedou. Mais il y a aussi la promesse de la reprise du dialogue politique entre pouvoir et opposition.

Ces informations sont pourtant démenties par le ministère tchadien de l’Économie et de la planification du développement, par le biais d’une réponse écrite adressée à notre rédaction : « Le décaissement de l’appui budgétaire n’est pas lié à la libération de Mahamat Nour Ibedou. Il est lié à la réalisation des indicateurs de performance en matière de gestion des finances publiques et au dialogue politique ouvert et inclusif entre le gouvernement et la société civile tchadienne. »

L’UE ferme les yeux sur les violations des droits de l’Homme. Des arguments que conteste l’activiste Djeralar Miankeol, plusieurs fois emprisonné par le régime de N’Djamena. Pour lui, la promesse d’une reprise du dialogue politique est une plaisanterie.

Par Nafissa Amadou 

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