Au Tchad, une affaire d’homosexualité agite la ville d’Abéché, à l’est du pays. Après une tentative de célébration symbolique d’un mariage gay, les différentes couches de la société, outrées, appellent au châtiment de cette pratique qu’elles qualifient « d’ignoble et anti-religieux ».


L’affaire éclate fin septembre. Dans un bar d’Abéché, deux hommes s’apprêtent à célébrer symboliquement un mariage gay. Très vite, la police débarque et les interpelle, avec ceux que la justice considère comme leurs complices.


Les deux hommes seront condamnés, une semaine plus tard, à deux ans de prison ferme et 50 000 francs CFA d’amende. Cinq jours plus tard, en appel, la prison ferme sera transformée en prison avec sursis : tollé dans la ville d’Abéché.


L’un des deux homosexuels, musicien de son état, profite de ses concerts pour rendre hommage aux présidents François Hollande et Barack Obama qui soutiennent les droits des homosexuels. Grosse colère au sein de la population, qui n’avait d’ailleurs pas digéré sa remise en liberté par la justice.


Pétition


Conseils de religieux, associations de jeunes, groupements féminins, se fendent alors d’une pétition demandant aux autorités de châtier les homosexuels pour « acte ignoble et anti-religieux ».


La branche locale du Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti au pouvoir, entre dans le concert de protestation en prononçant la suspension de l’un de ses militants soupçonné de complicité avec le couple gay.


Aux dernières nouvelles, le musicien appréhendé par la police après son concert a été relâché, mais a dû quitter la ville d’Abéché.

RFI 

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