L’internationale de la déportation, de l’enlèvement, de la traque des opposants et réfugiés politiques a été condamnée, de manière sélective, par les organisations, mouvements et coalitions politiques qui se positionnent pour proposer une alternative à Idriss Déby Itno. Ainsi, à bien comprendre leur prise de position, les personnes du régime de Hissein Habré ou plutôt, certaines personnes de ce régime pouvaient être purement et simplement liquidées par Idriss Déby. Au moins, sur ce point, ces organisations sont en totale phase avec Idriss Deby. La belle alternative ! Qu’on nous comprenne bien, nous n’avons pas la naïveté de croire, qu’il faille attendre des dirigeants et membres de ces chapelles politiques, une indignation même feinte à titre individuel; mais lorsqu’un régime pose des actes graves et que des organisations politiques publient des communiqués au sujet d’une opération de liquidation et de traque qui a lieu, elles posent, dès lors, devant l’opinion nationale et internationale, un acte politique susceptible d’être lui même disséqué et analysé, et c’est ce qui est fait en l’espèce.

Petit coup d’œil sur notre rétroviseur politique, à travers, quelques exemples tirés de l’histoire politique du pays et de la trajectoire de certaines personnalités pour apprécier le comportement de ceux qui avaient le pouvoir par rapport à ceux qui l’ont perdu. Par exemple, Abderamane Moussa a été nommé à la Pharmat (Sociéte d’approvisionnement pharmaceutique) par Hissein Habré malgré son engagement contre lui et son régime ; en dépit du fait que Abderamane Moussa fut l’impitoyable organisateur de la traque dirigée contre des patriotes tchadiens, et ce, pour le compte des Libyens. Et aussi, sa traque des militants du Frolinat pour le compte du régime sanguinaire de Tombalbaye ! Aujourd’hui, il est revenu à ses anciens amours et organise le kidnapping, de fois suivi de disparitions, des opposants tchadiens pour le compte de Déby. Un journal camerounais lui a, même, décerné un prix récemment. Goukouni Weddeye a nommé le tortionnaire Allafi à l’Etat major. Les plus grands criminels des milices Codo qui ont massacré les musulmans au Sud ont été nommés à des postes de responsabilité par Hissein Habré et vivent toujours parmi nous.

Il y a quelque temps, un homme politique Burkinabé avait révélé, dans un entretien avec la presse, qu’à l’époque de sa rébellion, Déby était venu à Ouagadougou en provenance de Libye, pour avoir des passeports ; il l’avait interrogé sur les raisons de sa rupture avec Hissein Habré, Idriss Déby lui avait répondu : « Avoir été opposé à la nomination d’ Acheikh Ibn Oumar comme Ministre des affaires étrangères du Tchad par Habré, compte tenu de tout le mal que ces gens ont fait au Tchad (engagement aux côtes de la Libye) », mais que Habré n’a pas tenu compte de ses arguments, et lui a répondu « qu’il faut que le Tchad avance ».
 

HH et IDI

De nombreuses personnalités, qui, aujourd’hui, se positionnent tant à l’extérieur qu’à l’intérieur pour succéder à Déby, ont travaillé avec lui, ont cautionné et parfois collaboré à des crimes odieux. Prenons un cas simple: Idriss Déby a constitué une importante délégation pour aller acheter des opposants réfugiés au Nigeria ; une bonne centaine a été livrée pieds et poings liés par le gouverneur du Borno State du Nord Nigeria, moyennant des valises bourrées d’argent. Si vous avez fait partie de cette sinistre délégation chargée d’acheter ces réfugiés, couvert et/ou cautionné d’une manière quelconque cette macabre odyssée organisée pour obtenir la livraison de ces hommes et les mener à une mort certaine, pensez-vous être différent des personnes qui leur ont mis une balle dans la tête? Non, ni sur le plan de l’éthique, ni de la morale ou de la justice !
 

Les Tchadiens, face à leur passé douloureux, un passé douloureux qui ne saurait oublier que la terrifiante machine répressive de Tombalbaye a été longtemps dirigée contre le BET. A la tête de cette machine à tuer, il y avait principalement des officiers et autres agents français, que ce soit au niveau des RG, des Centres de Tortures, de la Gendarmerie, de la Police nationale et des services parallèles. A l’époque, même à la direction de l’information de la Présidence, c’était eux qui régnaient en maîtres. Que sont devenus nos tortionnaires Tchadiens et Français ? Camille GOURVENNEC, ROASSINGAR, Albert GELINO, et tant d’autres. Enquête spéciale de Zoomtchad, très bientôt.


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LES TCHADIENS ET LEUR DOULOUREUX PASSE 

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