6 mai 2014 TCHAD/Algérie : Arrestation d’une délégation tchadienne en possession de 45.000 euros à l’aéroport d’Alger. Les étudiants tchadiens dénoncent un détournement, l’ambassadeur réfute.
«La délégation tchadienne a été arrêtée à l’aéroport d’Alger dimanche en possession de 45 000 euros. Une somme qui, selon nos sources, avait été soigneusement dissimulée, ce qui est plutôt signe d’une tentative de fuite. Les membres de ladite délégation auraient été relâchés aux alentours de 20 h et seraient interdits de quitter le territoire», a confié un jeune Tchadien, soulignant que les étudiants étaient déterminés à arracher leurs droits et qu’ils ne cesseront pas de manifester et ce, bien que de nombreux jeunes aient dû regagner leurs wilayas respectives en vue de passer les examens de fin d’année.
Une somme dévolue aux étudiants tchadiens séjournant au Maroc
Pour sa part, Saleh Hamid Heguera, ambassadeur du Tchad en Algérie et en Tunisie, en poste depuis 6 mois, a tenu à contester les accusations proférées par les étudiants tchadiens à l’encontre de la délégation boursière venue du Tchad en affirmant qu’il s’agissait d’un oubli non prémédité. Ainsi, il a expliqué que la délégation tchadienne a été arrêtée en possession de 47 910 euros, une somme qu’elle n’aurait pas dissimulée puisqu’elle serait dévolue aux étudiants tchadiens séjournant au Maroc.
«La délégation boursière qui s’est déplacée en Algérie afin de distribuer l’allocation forfaitaire équivalente à 150 euros pour 294 étudiants n’était pas en possession de cash à son arrivée à Alger puisque l’argent avait été versé directement sur le compte de l’ambassade. S’agissant du paiement des boursiers séjournant au Maroc, un pays où nous ne possédons pas de représentation diplomatique, il a fallu transporter les 47 910 euros dédiés aux 321 étudiants tchadiens. L’erreur commise par les membres de la délégation tchadienne c’est d’avoir oublié de déclarer cette somme», a-t-il tenu à éclaircir, précisant que pour parer à toute éventualité, il avait préalablement fourni à la délégation une attestation signée par lui-même qui certifie la provenance de cette somme et qui prouve à quoi elle correspond.
«Il n’est nullement question de détournement d’argent. Je réfute ces assertions mensongères. Il s’agit d’un oubli regrettable et j’en veux pour preuve qu’en cette période, la majorité des Tchadiens étudiant à l’étranger perçoivent leurs allocations forfaitaires, parmi eux ceux séjournant en Tunisie et au Sénégal. Ce n’était pas une action délibérée et je tiens à souligner que les membres de la délégation tchadienne n’avaient pas connaissance de l’obligation de déclarer la somme en leur possession et c’est le commissaire de police de Bab Ezzouar qui leur a indiqué qu’ils avaient commis une infraction à la règlementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger et qu’il était donc interdit de faire sortir plus de 7500 euros», a-t-il relevé.
Estimant avoir suffisamment de preuves pour attester de la bonne foi de la délégation tchadienne et de la finalité de la somme qui porte à caution, le diplomate a fait savoir que demain matin (aujourd’hui ndlr), il se rendrait avec la délégation boursière au commissariat de Bab Ezzouar et que le procureur de la République qui en sera informé devra statuer sur la suite des évènements et rendre la somme confisquée ou entamer une procédure judiciaire à l’encontre de la délégation tchadienne.
«Si une procédure judiciaire est engagée, notre ligne de défense est claire. Nous sommes prêts à démontrer l’innocence de notre délégation et nous disposons de suffisamment de preuves attestant qu’il ne s’agit pas d’un détournement d’argent. En parallèle, nous nous adresserons au ministère des Affaires étrangères et nous l’informerons des évènements», a-t-il indiqué, espérant que la somme dévolue aux étudiants sera rendue afin que ces derniers ne se retrouvent pas sans ressources.
Le Temps.
329 Vues