République du Tchad          Unité-Travail-Progrès        
Assemblée Nationale

Le Député Fédéraliste Ngarlejy Yorongar
A Monsieur Jacques Haroun Kabadi,

Président de l’Assemblée Nationale                                                                      

Objet : Les interpellations intempestives de certains de vos collègues dont moi-même sont pourtant interdites par le Règlement Intérieur.

Monsieur le Président et Cher Collègue,

«Vous avez l’art de perturber… », les séances par des rappels intempestifs au respect de la Constitution et du Règlement Intérieur. «C’est la dernière fois…», telles sont vos observations et injonctions à moi adressées publiquement et en direct à la radiodiffusion et à la télévision nationales aux Tchadiens et au monde entier à la séance plénière pour n’avoir demandé que le respect des articles 112, 114, 118, 130, 131, 132, 136, 152 etc. de la Constitution et des articles 38, 103, 104, 105, 108, 126, 158 etc. du Règlement Intérieur violés constamment par les auteurs de la révision de la Constitution fussent-ils du Mouvement patriotique du salut (Mps),votre parti politique au pouvoir et par vous-même en personne. Vous n’avez aucun pouvoir d’injonctions, d’admonestation et de police sur les Députés en dehors de celui d’émettre des ordres de recettes contre les Députés qui accusent des absences non justifiées. Relisez le Règlement Intérieur, Monsieur le Président et Cher Collègue. Les cas prévus par les articles 88 à 193 ne font pas partie de vos pouvoirs propres comme ceux prévus par l’article 19 du Règlement Intérieur. Nous les Députés, nous vous avions confié la direction de nos débats et non pas nous caporaliser. Si vous croyez que vous êtes un caporal dans un camp militaire, vous vous trompez. Vous n’avez aucun pouvoir d’admonestation et de sanction ni d’injonction et d’interpellation contre les Députés. Si vous ne le savez pas, il faut le savoir, Monsieur le Président et Cher Collègue.


Les excuses, Monsieur le Président et Cher Collègue, que je vous ai présentées au cours de la précédente séance plénière pour m’être trompé des dates ne sont nullement une faiblesse pour que vous me les rappeliez au cours de la séance suivante. Bien au contraire, c’est l’humilité qu’un homme poli et bien éduqué se doit de l’avoir à tout instant. N’avez-vous pas comme livres de chevet, la Sainte Bible et le Saint Coran en français, depuis la dure épreuve que vous venez de vivre à tort ou à raison quand vous avez été embastillé et jeté en prison comme un délinquant primaire ?


Je vous rappelle que j’ai eu, par le passé, des passes d’armes avec vos prédécesseurs à savoir feu Kamougué Wadal Abdelkader et M. Ouaïdou Nassour Glendougsia durant les deux législatures de 1997-2002 et de 2002 à 2011. Votre  prédécesseur, feu Kamougué Wadal Abdelkader a fini par saisir la Cour d’Appel en interdiction de l’usage de mon timbre «Le Député Fédéraliste Ngarlejy Yorongar» sous prétexte que ce timbre est illégal. Or, en fait, c’est parce je refuse que de me lever, comme les autres collègues, à son entrée dans l’hémicycle ainsi qu’à l’entrée du Premier Ministre contre lequel j’ai le pouvoir en tant que membre de l’Assemblée Nationale d’arrêter, de jeter en prison, d‘inculper, de juger et de condamner. Mais la cour ne l’a pas suivi et l’a débouté dans sa décision pour infraction non consommée d’autant plus que les compatriotes et moi avions créé ce parti politique fédéraliste conformément à la Constitution et aux lois de la République. Il a fini par dire aux Députés de ne plus se lever à son entrée et à celle du Premier Ministre dans l’hémicycle comme des élèves à l’entrée de leur maître en classe. C’est depuis lors que les Députés sont autorisés à rester assis. N’est-ce pas les Députés ont pouvoir d’ordonner l’arrestation du Président de la République, des Ministres y compris le Premier d’entre eux, les inculper, les juger et les condamner ? N’est-ce pas pour cette raison que le Président de la République n’est pas autorisé à se présenter devant l’Assemblée Nationale ?


En outre, le feu Kamoungué m’a fait condamner à trois (3) ans de prison ferme dont neuf (9) mois derrière les barreaux, suite à deux plaintes conjointes dressées respectivement par M. Idriss Déby, Président de la République et feu Kamougué lui-même, Président de l’Assemblée Nationale, sans arriver au bout de ma détermination à défendre jalousement la liberté de parole et la démocratie, telles que vous et moi les avions vécues au Canada. Rappelez-vous que vers la fin de sa vie, feu Kamougué et moi-même avions passé l’éponge sur le différend qui nous opposait à partir du 13 avril 1975, date du coup d’Etat militaire contre le régime du Président François Ngarta Tombalbaye. Tout comme il ne se passe maintenant une seule semaine sans que M. Glendougsia et moi ne téléphonions pour prendre de nos nouvelles réciproques. Ainsi va le monde qui croit en Dieu.


C’est donc à cause de ce passé commun dans ce pays d’Amérique du nord qu’est le Canada que je vous ai renvoyé l’ascenseur en vous proposant au poste de Direction à la CotonTchad dans des conditions que vous connaissez alors que vous étiez un simple employé à l’USAID. C’est à partir de là qu’est partie votre carrière politique. Ce dont je me réjouissais, mais hélas, vous vous êtes fait prisonnier par des militants de dernière heure du Mps, ceux-là même qui font du giottisme plutôt que du militantisme. Ces derniers qui formaient tantôt des haies d’honneur tantôt des brigades d’applaudissement pour accueillir Hissein Habré à son retour du front pour l’exil final à Dakar en 1990 en passant par Kousséri et Maroua au Cameroun. Ces personnages, sans foi ni loi, ont pour profession respectivement les jeunesses militantes alimentaires du PPT-RDA et du MNRCS de François Ngarta Tombalbaye, premier Président de la première République avant de se muer en militants patentés de l’UNIR d’Hissein Habré, Chef de l’Etat de la troisième République et du Mps d’Idriss Déby de la quatrième République.


Ces «militants prostitués ou d’appoint dits sans frontières et ventriloques… » qui ne savent même pas comment est né le mouvement du 1er avril 1989 ayant abouti à l’avènement du 1er décembre 1990, lesquels sautent allègrement du PPT-RDA au Mps en passant gaiement par le MNRCS, les politico-militaires et l’Unir n’ont, de cesse, que de défendre leur panse élastique. Remplir leur ventre jusqu’à ce qu’il soit volumineux et rond, signe de réussite sociale tel est leur seul et unique objectif.


Comme vous le savez également, j’ai été à l’origine de tant de brillantes carrières nationales et internationales à tant d’autres compatriotes qui, tapis dans l’ombre, me font honneur en remplissant correctement leur mission ou me déçoivent par leur cupidité et leur incompétence en trainant une casserole d’affaires aux pieds. Bientôt, tous occuperont de belles pages dans mes mémoires en chantier, toute chose, que j’ai annoncée brièvement dans mes livres intitulés respectivement Tchad, le procès d’Idriss Déby, témoignage à charge, Editions L’Harmattan, 2003, téléchargeable gratuitement sur le site www.yorongar.com et Tchad, démocratie, crimes, tortures et mensonges d’Etat, Editions L’Harmattan, 2010, aussi téléchargeable gratuitement sur le site Google.


Quand vous aviez été successivement nommé Ministre, Premier Ministre et porté «par acclamation» à la tête de l’Assemblée Nationale, j’ai eu un pincement au cœur parce que vous vous êtes fait piéger par des petits malins comme Saleh Kebzabo, qui ne demandent pas mieux que de vous nuire ou de vous ridiculiser par ce mode de votation qui n’est prévu nulle part dans la Constitution, dans les lois de la République et dans le Règlement Intérieur. C’est vrai que vous êtes limité compte tenu du contexte politique tchadien. Mais pas à ce point, je ne crois ni à mes yeux ni à mes oreilles. Oui, vous vous vous êtes fait piéger par Saleh Kebzabo qui proposait la «votation par consensus» pour vous ridiculiser. Icelui ne vit que des coups bas depuis de lustres. Je me réserve d‘en dire plus pour l’instant.


Je vous invite instamment, Monsieur le Président et Cher Collègue, à ne plus jamais m’humilier, m’interpeller et, de grâce, de ne plus jamais, au grand jamais violer la Constitution, les lois de la République, le Règlement Intérieur de notre Assemblée Nationale de  faire recours à la votation par acclamation qui n’est prévue ni par la Constitution et les lois de la République ni par le Règlement Intérieur ni par les violations que vous avez l’art d’affectionner consciemment ou inconsciemment.

Vous avez écrit à l’Union Interparlementaire (UIP) pour lui dire des contre-vérités à mon sujet.


Vous m’avez écrit, la lettre n°601/AN/SG/2012 du 27 juillet 2012, pour me faire des remontrances à propos de mes contributions personnelles à l’Assemblée  de la Francophonie tenue respectivement à Cotonou et à Bruxelles (annexes 1 et 2) dont je suis membre, et avec laquelle j’avais des relations bien avant que vous ne soyez «élu» Député puis nommé Président de l’Assemblée Nationale par la ridicule acclamation proposée par Saleh Kebzabo. Nous y reviendrons plus loin.


Vous avez répondu sèchement à ma demande du 17 février 2013 en me rabrouant par votre lettre n°063/AN/SG/2013 du 6 février 2013, lettre par laquelle j’ai demandé mon inscription au Parlement Africain ou au Parlement de la CEMAC dans le cadre de vos pouvoirs propres de désignations personnelles, et ce, sans que vous n’ayez pris des gants pour le faire.


Vous me menacez ouvertement et publiquement en direct sur les antennes de Radiodiffusion Nationale tchadienne (RNT) et de Télé-Tchad (TVT) au cours de la séance plénière en question pour avoir rappelé, conformément aux dispositions légales, le respect de la Constitution et du Règlement Intérieur. Alors que, ce que je dis est, somme toute, vrai et peut être vérifié aujourd’hui avec le rejet en bloc de vos fameuses et fumeuses propositions de loi. A chaque fois que j’interviens à la plénière, vous m’interpellez sèchement alors que le Règlement Intérieur vous l’interdit formellement. Que voulez-vous prouver par ce comportement désobligeant à mon égard ? Quel but cherchez-vous à atteindre par ces méchantes observations qui frustrent plus d’un de nos collègues de tous bords qui n’hésitent pas à me le faire savoir ? Quel but poursuivez-vous par ce harcèlement qui n’a aucun effet sur moi ? Avez-vous en face de moi, à la fois, le complexe d’infériorité et de supériorité ?


Arrêtez, Monsieur le Président et Cher Collègue, car je suis très jaloux de ma modeste personne, de ma liberté et de mon indépendance d’esprit comme vous le savez. Il faut arrêter de me harceler, de me frustrer, de m’humilier, de m’interpeller dans mon bon droit. Sinon le retour de la manivelle sera à la hauteur de votre provocation. Ai-je commis des fautes telles que des vacarmes prévus par le Règlement Intérieur pour mériter les menaces que vous avez proférées contre moi ? Ai-je violé la Constitution ou le Règlement Intérieur pour mériter ces menaces humiliantes ? Par quel acte délibéré ai-je perturbé ou troublé les séances ? Vous n’en trouverez pas un seul à m’opposer, Monsieur le Président et Cher Collègue.


Il faut plutôt rappeler à l’ordre les ministres décrétés qui ne cessent d’insulter les Elus du peuple comme l’a fait votre compagnon de bagne et votre ancien Directeur de cabinet devenu Ministre Secrétaire Général et porte-parole du gouvernement, M. Samir, la fois dernière au lieu de vous en prendre à moi qui suis dans mes bons légitimes droits. Arrêtez de me prendre pour votre garçon de courses comme vous traitiez nombre de mes collègues. Je suis un Député élu non pas un Député décrété comme certains d‘entre nous.


Sachez, une bonne foi pour toutes, que j’exercerai pleinement les pouvoirs propres que m’ont consentis la Constitution, les lois de la République et le Règlement Intérieur de notre Assemblée, n’en déplaise. Je me faisais, me fais et me ferai un devoir sacré d’afficher partout ma différence d’opposant tant à l’hémicycle qu’à l’extérieur de celui-ci et tant au Tchad qu’en dehors du Tchad.


Pour rafraîchir votre mémoire par ailleurs courte, Monsieur le Président et Cher Collègue, rappelez-vous, comment vous-même aviez été récemment victime des manipulations et autres cabales montées de toutes pièces pour vous barrer la route de la direction du Mps. En effet, en tant que Secrétaire Général Exécutif Adjoint du MPS, plus d’une dizaine d’années durant, vous avez été un candidat imbattable au poste de Secrétaire Général Exécutif. Pour vous empêcher d’accéder à ce poste par élection, vous avez été arrêté et jeté dans le bagne de N’Djaména comme un vulgaire et primaire délinquant afin d’ouvrir grandement la porte à votre challenger, M. Nagoum Yamassoum, qui a eu la préférence d’Idriss Déby «Président-Fondateur». Vous êtes resté dans ce cachot, juste, le temps d’imposer ce dernier à ce poste avant de vous libérer. Cette méthode qui a emporté la vie de nombreux cadres des secteurs publics et privés notamment à la CotonTchad, a existé sous Hissein Habré et existe encore aujourd’hui. Donc, vous êtes bien placé pour apprécier des cas analogues comme le mien à l’Institut International des Assurances de Yaoundé.


Mais, courte est votre mémoire, Monsieur le Président et Cher Collègue, d’avoir oublié que moi-aussi j’ai été, comme vous, victime des machinations des administrateurs de I’IIA. Oui, vous êtes mieux placé pour vous méfier et apprécier à leur juste valeur les manipulations et autres manœuvres comme celles dont vous avez été victime tout dernièrement et, moi-même, j’en étais victime à l’IIA. Ne dit-on pas qu’un chat échaudé craint l’eau froide et que quand on veut noyer son chien on l’accuse tout de rage ?


Victime comme moi, vous devriez craindre, comme de la peste, les manipulations, les manigances, les mensonges, les manœuvres et autres kabbales tendant nuire à autrui.


En effet, Monsieur le Président et Cher Collègue, pour rafraîchir votre courte mémoire, sans être candidat moi-même,  j’étais surpris d’apprendre que j’étais élu Directeur de l’Institut International des Assurances de Yaoundé (IIA), le 22 octobre 1987. C’est le Chef de l’Etat d’alors qui, après ma démission du gouvernement, a imposé ma candidature au Ministre des Finances, M. Mbaïlemdana Ngarnayal, qui, à son tour, l’avait présentée aux Etats membres. Au Tchad, c’est la première fois qu’un Ministre balance sa démission à la figure du Chef de l’Etat dans des termes peu amène. J’ai pris fonction, le 1er janvier 1988. J’avais constaté que la situation matérielle et financière de cette institution était des plus catastrophiques puisque tous les comptes affichaient des soldes débiteurs. Notons que la France et douze Etats africains francophones ont créé cette institution moribonde.


Pour faire face à cette situation, j’ai pris des mesures drastiques en vue de faire l’économie. Ainsi, de 399.000.000 F CFA de dépenses totales à la fin de l’exercice 1986-1987, exclusion faite des dettes des exercices antérieurs, j’avais, à la fin de l’exercice 1987-1988, ramené les dépenses à 198.000.000 F CFA soit une baisse de 201.000.000 F CFA, puis à 150.000.000 F CFA en 1988-1989. Mon objectif étant alors de ramener les dépenses totales de l’exercice 1989-1990 à 100.000.000 F CFA pour le fonctionnement de l’institution, mais hélas les administrateurs voraces et leurs complices sangsues ne m’avaient pas laissé le temps de réaliser cet objectif de salut public. Et oui, ces mesures drastiques n’étaient pas du goût des autorités de tutelle en l’occurrence des ministres des Finances,  des administrateurs et de tous ceux qui étaient à la fois autorités de tutelle et fournisseurs et qui se sucraient sur le dos de l’Institut. Tous ces vautours qui rodaient autour de cette institution juraient d’avoir ma peau pour avoir enlevé le lait et le pain de leur bouche. Je ne regrette pas d’être parti. Bien au contraire, je suis fier d’avoir marqué cette institution comme j’avais marqué le Bureau Africain des Sciences de l’Education (BASE) au Zaïre devenu RDC, le Secrétariat d’Etat à l’Inspection Générale et le Contrôle d’Etat (IGCE), le service des Dépenses Engagées au Ministère des Finances etc. Donc, je n’ai pas de leçon de gestion de toi à recevoir dans cette affaire.


Ces quelques renseignements chiffrés sont disponibles au Ministère des Finances à N’Djaména et au siège de l’IIA à Yaoundé. Un livre que j’avais écrit avec force détails à l’époque des faits sera bientôt dans les librairies pour démentir vos propos qui ne reposent sur rien. Voilà, Monsieur le Président et Cher Collègue, ce que vous appelez mon «problème avec l’IIA», mon «employeur».


Si l’Etat n’a pas payé mes droits sociaux jusqu’aujourd’hui, «c’est uniquement pour des raisons politiciennes de bas étages» comme dirait un Ministre des Finances pour se justifier. Un chantage en sorte comme vous le faites avec mes légitimes revendications.


Je n’ai jamais volé mes parents comme la plupart des enfants de mon âge à l’époque et je n’ai jamais volé les deniers publics de quelque nature qu’ils soient depuis que j’ai commencé à travailler. Renseignez-vous partout où j’ai servi notamment comme adjoint au chef de service des Dépenses Engagées au Ministère des Finances, comme Adjoint au Sous-Préfet de Moundou, comme Sous-Préfet de Mbaiïnarmar, comme adjoint au Préfet puis Préfet ad intérim du Guéra, comme Consultant au Centre de Développement à l’Organisation de Coopération et Développement Economique (OCDE) à Paris, comme Directeur Administratif et Financier du Bureau Africain des Sciences de l’Education

(BASE) à Kisangani (Zaïre devenu RDC), comme Secrétaire Général adjoint du Gouvernement, comme Ministre de la Fonction Publique au Tchad, comme Secrétaire d’Etat à l’Inspection Générale et au Contrôle d’Etat, etc., si j’ai été reproché d’une quelconque malversation.


Bien au contraire, c’est plutôt ma rigueur et mon honnêteté qui posent problème. J’ai eu, par exemple, des problèmes avec l’intendant du Palais de la Présidence de la République du Tchad en 1970 pour avoir rejeté les dépenses estimées à plusieurs millions pour acheter le piment, «l’écorce d’un arbuste pour faire la sauce dite tankoul», le gombo, l’huile de karité, les grains de néré transformé en condiments etc. Ce rejet audacieux m’avait valu d’être limogé et envoyé comme adjoint au Sous-Préfet de Moundou.


A titre de rappel, j’ai démissionné, comme indiqué plus haut, du poste de Secrétaire d’Etat à la Présidence de la République Chargé de l’Inspection Général et du Contrôle d’Etat parce que le Président de la République me glissait, entre les pattes, un directeur général ayant pour mission de saper mon action et de trouver des poux sur mes cheveux parce que j’avais ordonné un contrôle aux services des Douanes qui avait mis à nu le système mis en place par le Directeur, M. Guihini Korey pour piller les ressources générées, et ce avec l’autorisation du Chef de l’Etat lui-même. Mon successeur, feu Haroun Kodi, qui s’acharnait à trouver matière dans ma gestion pour m’humilier n’avait rien trouvé pour me salir. Dès lors, poussé vers la porte de sortie, il avait préféré prendre le chemin de la rébellion où il trouva malheureusement la mort.    


Quant à votre lettre adressée à l’UIP, c’est un tissu de mensonges qui ne vous honore pas et ne vous grandit pas du tout. Vous affirmez dans cette lettre que vous m’avez invité à vous rencontrer afin de discuter de mes réclamations et que j’ai refusé. Or, ce n’est pas du tout vrai. Acculé, Monsieur le Président et Cher Collègue, vous venez d’avouer la

vérité, la main sur votre cœur, au cours d’un entretien que vous avez accordé, le 1er mars 2013, au Président du Comité des Droits de l’Homme et des Parlementaires de l’Union Interparlementaire venu pour la circonstance.


En outre, vous faites l’amalgame dans votre lettre entre ce que je réclame à l’Etat tchadien d’une part et à l’Assemblée Nationale d’autre part. En quoi vous concernent, Monsieur le Président et Cher Collègue, mes réclamations adressées à l’Etat à propos de mes droits sociaux et ceux de M. René Germain Keita comptable de Génie Routier Tchadien (GRT) et celles  adressées respectivement au Ministre des Finances et au Chef de l’Etat, autorité de tutelle de GRT ?


Et pourtant, il serait plus simple de séparer mes revendications à vous adressées de celles adressées au Chef de l’Etat pour mieux cerner l’affaire, mais hélas…! Obnubilé par votre harcèlement pour ne pas dire la hargne doublée de haine, vous êtes passé à côté de la plaque en mentant à une institution respectable et respectée qu’est l’UIP.


Aussi, droit dans vos bottes, comme à votre habitude et toujours égal à vous-même, avez-vous menti à la plénière. Vous avez prétexté avoir ordonné la distribution du décret n°17/PR/2013 du 8 février 2013 portant rectificatif du décret n°2020/PR/PM/2012 du 31 décembre 2012 portant convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée Nationale. Pour vous confondre, j’ai diligenté un huissier de justice pour constater, sur un procès-verbal, les traces dudit décret et surtout les traces de l’ordre de distribution que vous avez donné. Mais hélas, le procès-verbal s’est avéré accablant. Vous avez menti aux 186 Députés  que nous sommes, Monsieur le Président et Cher Collègue. Comme le prouve ledit procès-verbal et son soit-transmis (annexes 3 et 4), il n’y a de trace nulle part dans votre cabinet et dans votre secrétariat. Ni votre secrétariat ni votre cabinet n’ont vu, reçu copie de ce décret. C’est cet Huissier qui a remis ces copies à votre cabinet et à votre secrétariat. Dans ce cas, où avez-vous trouvé ce fantomatique décret n°0017, cité ci-dessus, que vous avez lu fièrement à la plénière sans qu’il soit enregistré à votre secrétariat et distribué aux Députés comme il est d’usage ?


S’agissant de votre réponse à ma demande à vous adressée pour un siège soit au Parlement Africain soit au Parlement de la CEMAC, je vous rappelle que c’est par des intrigues d’un collègue en l’occurrence Saleh Kebzabo connu pour ses manigances, ses manipulations, ses cabales et ses basses manœuvres et besognes que le siège au Parlement Africain a été arraché pour lui, grâce à la fibre régionaliste qui circule dans les veines de votre prédécesseur. Si vous fouillez dans les archives, vous trouverez une lettre que votre prédécesseur m’a adressée pour me demander de désigner un des dix Députés de mon parti pour occuper ledit siège. Vous trouverez également ma réponse.


Au demeurant, je croyais qu’avec vous l’équité allait prendre le dessus mais, hélas, je me suis trompé. Pour mémoire, votre gestion de l’affaire Madtoïngué Bénelngar pour laquelle votre fibre familiale et tribale a pris aussi le dessus sur le droit me ramène au temps de votre prédécesseur suscité pour le siège au Parlement Africain. Vous ne cessez de me mentir. Et pour cause !


Comme vos prédécesseurs, vous cherchez, par cet objectif à me fragiliser, à affaiblir et à détruire le FAR/PPARTI FDERATION alors que l’article 6 de la loi organique n°025/PR2009 du 31 août 2009 déterminant les rapports entre les partis politiques et leurs militants élus est tellement limpide et claire à ce propos, qu’on n’a pas besoin de dessin pour l’appliquer, si ce n’est la haine qui préside au refus de son application : «Tout député qui, en cours de mandat, quitte délibérément la formation politique qui a présenté sa candidature, est réputé avoir démissionné».


En quittant ses collègues de FAR/PARTI FEDERATION pour intégrer le Groupe Parlementaire Undr sans l’avis de son parti qui a présenté sa candidature à la députation, Madtoïngué Bénelngar «est réputé avoir démissionné». Cette loi organique adoptée, douze ans après la mise en œuvre du Règlement Intérieur abroge toutes les dispositions antérieures contraires notamment l’alinéa 7 de l’article 33 du Règlement Intérieur dont vous vous prévalez pour protéger et défendre Madtoïngué Bénelngar contre toute attente. Cet alinéa 7 de l’article 33 du Règlement Intérieur ci-dessus cité abrogé par l’article 6 de ladite loi organique n°025/PR/2009 du 31 août 2009 suscitée dispose en ces termes : «Les Députés non inscrits peuvent s’apparenter à un groupe de leur choix avec l’agrément du groupe d’accueil».


Oui, comme vous le savez pertinemment,  cet alinéa 7 de article 33 du Règlement Intérieur est nul et de nul effet parce que antérieur contraire. Oui, vous avez défendu becs et ongles, Madtoïngué Bénelngar, en violation de cet article 6 de la loi organique n°25/PR/2009 du 31 août 2009, et ce, au nom de la solidarité familiale et de la défense purement tribale. Pensez-vous qu’un Député dont la candidature est présentée par son  parti politique peut-il devenir, du jour au lendemain, un électron libre une fois dans l’hémicycle sans qu’il prenne l’avis de ce parti qui l’a investi ? Peut-il allègrement s’inscrire dans un groupe parlementaire de son choix sans l’avis de son parti qui l’a investi ? Et le Président de l’Assemblée Nationale peut-il disposer de lui à sa guise pour des missions sans l’avis de son parti comme c’est le présent cas ?


Oui, Monsieur le Président et Cher Collègue, ceci s’appelle la culture du désordre, de la pagaille et du règlement des comptes.


Le poste actuellement confié à M. Madtoïngué Bénelngar par ce manœuvrier de basses besognes qu’est Saleh Kebzabo a été promis par vous-même au FAR/PARTI FEDERATION comme vous nous avez promis tant d’autres postes devant témoins avant de revenir sur votre décision. Ainsi, curieusement, vous avez reçu M. Madtoïngué Bénelngar dans votre bureau pour lui dire que c’est M. Saleh Kebzabo qui le lui a attribué en échange de son adhésion à son groupe parlementaire. Le but recherché par celui-ci et vous-même est de démolir le FAR/PARTI FEDERATION pour le bon plaisir d’Idriss Déby qui n’en demande pas tant. D’ici là que vous conjuguiez vos efforts avec Saleh Kebzabo pour tenter de nouveau à débaucher les deux autres Députées de FAR/PARTI FEDERATION qui restent et qui font constamment l’objet de pressantes sollicitation de la part de Saleh Kebzabo et de tant d’autres en leur miroitant des promesses alléchantes et mirobolantes, je ne serai pas du tout surpris. Tout porte à y croire.


Pour ce faire, votre mariage avec Saleh Kebzabo pour le meilleur et pour le pire sera parfait pour me nuire ainsi qu’à mon parti. Mais, sachez que le roseau plie mais ne rompt pas. Marchez la main dans la main pour m’abattre et abattre mon parti. Je vous souhaite, de tout cœur, bonne chance. Rappelez-vous qu’à la première législature, le parti de Saleh Kebzabo avait quinze Députés alors que le FAR/PARTI FEDERATION n’en dispose qu’un seul. A la deuxième législature, il ne dispose que de cinq Députés alors que le FAR/PARTI FEDERATION en dispose dix. Aujourd’hui, il en a une dizaine alors que le FAR/PARTI FEDERATION en dispose quatre dont un est arraché par ses malices avec votre complicité active. De quoi demain sera-t-il fait ?


Selon vous, Monsieur le Président et Cher Collègue, je n’ai pas le droit de revendiquer un siège soit au Parlement Africain soit à la CEMAC conformément à l’alinéa 2 de l’article 9 de loi n°020/PR/2009 du 4 août 2009 portant statut de l’opposition politique au Tchad, lequel dispose que «L’opposition parlementaire bénéficie d’un droit de représentation au sein des organes et institutions où siège l’Assemblée Nationale. L’opposition parlementaire est représentée au sein des organes de l’Assemblée Nationale selon les modalités fixées par le Règlement Intérieur de ladite Assemblée» ?


Enfin, concernant mes contributions personnelles à l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (cf. annexes 1 et 2), je ne répèterai pas assez que j’afficherai ma différence d’opposant indépendant partout où besoin sera. A l’intérieur de l’hémicycle comme à l’extérieur, au Tchad comme hors du Tchad. Les électeurs ne m’ont pas élu, Monsieur le Président et Cher Collègue, pour faire de la figuration. Rien et personne au monde ne me déviera de mon chemin.


En effet, je rappelle tout simplement à votre attention l’alinéa 2 de l’article 103 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale qui dispose dans des termes limpides à savoir : «Les projets et propositions sont distribués aux députés et renvoyés à l’examen de la Commission compétente» et l’article 104 dispose à son tour que «les propositions et amendements doivent répondre aux conditions de recevabilité imposées par les articles 130, 131 et 132 de la Constitution».
 

 

C’est aux termes de ces dispositions de notre Règlement Intérieur que j’ai demandé la parole pour les faire respecter comme elles me l’autorisent. En quoi j’a fait tourner en rond la plénière ? Ai-je violé ce Règlement Intérieur ou une quelconque loi de la République ? Pourquoi vous dites que «c’est la dernière fois…» de ma part ? Qu’allez-vous faire si je persiste et signe en rappelant, une autre fois de plus, au respect de la Constitution et du Règlement Intérieur ? Allez-vous oser m’interdire de prendre la parole en plénière ? A qui vous voulez faire plaisir en agissant de la sorte ?  Pourquoi cette vengeance aveugle ? Pourquoi cette haine viscérale ? 

 

Vous outrepassez là, Monsieur le Président et Cher Collègue, votre pouvoir de diriger les débats. Vous vous comportez en tyran, ce que je n’admettrai jamais. Je ne mérite pas ces remontrances grotesques. Quand, je commets une faute, je n’hésite pas à la reconnaître et à m’en excuser. Est-ce un tort de vous demander de faire respecter les «conditions de recevabilité imposées par les articles 130, 131 et 132 de la Constitution» prévues à l’alinéa 1 de  l’article 130 de la Constitution et surtout les alinéas 1 et 2 de l’article 103 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale qui disposent respectivement que : «1)- Les projets et propositions de loi doivent être formulés par écrit. Ils sont adressés au Président de l’Assemblée Nationale  (et) 2)- Les projets et propositions sont distribués aux députés et renvoyés à l’examen de la Commission compétente» ?


Enfin, Monsieur le Président et Cher Collègue, les groupes parlementaires URD et Undr ont, le 8 janvier 2013, déposé une déclaration relative à la proposition de modification de la loi constitutionnelle le même jour et à la même heure que le rappel au respect de la Constitution et au Règlement Intérieur formulé par le Député Néatobeï Bidi Valentin et moi-même. Vous avez lu le même jour 8 janvier 2013 et ordonné la distribution de cette déclaration de l’URD et l’Undr, mais pas l’appel au respect de la Constitution et du Règlement Intérieur du Député Bidi et de moi, qui dort dans vos tiroirs jusqu’à ce jour. C’est à la suite des erreurs relevées par le Député Néatobeï Bidi Valentin et moi-même (annexe 5) que la note de présentation sans noms donc sans aucune signature est remplacée par un exposé de motifs rédigé à la va-vite le matin avant la plénière. Tout comme les erreurs relevées vous ont permis d’arracher des signatures des députés Mps réunis dans la salle des réunions du groupe parlementaire le jour même de la plénière consacrée à l’examen de ladite proposition constitutionnelle de loi initiée par ce groupe en lieu et place  des députés. Ces erreurs sont corrigées par votre officine tout en laissant intactes les violations sensées être corrigées. Avez-vous honte ou peur de distribuer ce rappel au respect de la Constitution et du Règlement Intérieur qui risque de vous mettre à nu ?


Ces manœuvres de bas étages, ces manipulations grossières, ces observations grotesques et ces interpellations malsaines ne vous grandissent pas, Monsieur le Président et Cher Collègue, et ne vous mettent pas à l’abri du ridicule, vous et les arrogants griots du Mps comme je l’ai démontré respectivement dans mon intervention volontaire dans le recours adressé par d’autres Députés au Conseil Constitutionnel (annexe 6) et dans mon recours en annulation du décret n°17/PR/2013 du 8 février 2013 ci-haut cité resté pendant devant la Cour Suprême (annexe 7).


En lisant la décision n°001/CC/SG/2013 du 25 février 2013 par laquelle le Conseil Constitutionnel rejette en bloc les propositions de loi initiées par votre Groupe Parlementaire comme si ce groupe est également un député élu et non un simple service chargé d’organiser ses activités notamment l’élection de son bureau et la  formation des Commissions etc. (article 38 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale), on se rend compte ici des bêtises érigées en système de gestion. La violation de l’alinéa 1 de l’article 130 de la Constitution qui dispose que « L’initiative des Lois appartient concurremment au Gouvernement et aux membres de l’Assemblée Nationale» n’est-elle pas ici patente pour un rappel au respect à la Constitution ?


Ce rappel au respect de la Constitution ne vous dit absolument rien quand je l’ai rappelé à votre attention ainsi qu’à celle de la plénière. Ce rappel au respect de la Constitution et du Règlement Intérieur ne m’a-t-il pas valu une humiliante admonestation de votre part ? N’avez-vous pas honte quand vous et les arrogantes cinquièmes roues d’une carrosse du Mps aviez lu le rejet de toutes les propositions de lois par le Conseil Constitutionnel ? Depuis quand une proposition de loi modifie la Constitution ou le Règlement Intérieur modifie les dates des sessions ordinaires prévues par la Constitution ?


Vous n’avez pas tiré leçon des vives passes d’armes entre le Président de l’Assemblée Nationale du Bénin et Mme Soglo, Députée et ex-Première Dame de ce pays au cours des débats à l’Assemblée de la Francophonie tenue à Cotonou. C’est cela la démocratie vivante que les Tchadiens appellent de tous leurs vœux. Et sachez une fois pour toutes, Monsieur le Président et Cher Collègue, que je ne baisserai plus jamais les bras car j’ai payé le lourd tribut. Les rapports de mes médecins en font foi.


Il faut, Monsieur le Président et Cher Collègue, rappeler à l’ordre certains de vos plus proches collaborateurs bien identifiés et pas des moindres qui se permettent de me manquer de respect pour vous faire plaisir.


Veuillez agréer, Monsieur le Président et Cher Collègue, l’expression de mes sincères sentiments
. 

N’Djaména, le 1er mars 2013

NB : Si, sous huitaine, vous ne réagissez pas à la présente, je me verrai dans l’obligation de la rendre publique. 
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