Considéré comme un radié du Front populaire pour le redressement(Fpr) ou d’avoir repris le chemin de la rébellion, Baba Laddé, chef de file de cet ancien mouvement politico-militaire lève le voile sur ces allégations.  

L’Union : Des informations qui circulent font état de votre retour en brousse ainsi que de votre radiation du Front populaire pour le redressement. Est-ce que vous confirmez les faits ?

Baba Laddé : Je ne suis pas radié du Front populaire pour le redressement et il faut qu’on soit clair sur ces allégations qui circulent. J’ai décidé moi-même de suspendre ma participation. Cette radiation peut intervenir après mais pas maintenant. Nous avons tenu notre réunion le 7 septembre 2013. Réunion au cours de laquelle nous avons décidé de la transformation du Fpr en un parti politique. A ce niveau nous avons nos opinions sur n’importe quel sujet que ce soit comme tout autre Tchadien. Je suis actuellement à Niamey au Niger. Ces informations concernant mon retour en brousse sont mensongères. Je veux bien revenir au pays. Le premier ministre (Joseph Djimrangar Dadnadji) m’a appelé me demandant de rentrer, donc à ceux qui pensent que je suis retourné en rébellion qu’ils sachent que Baba Laddé n’est nullement en rébellion. Si vous constatez que certains des éléments sont encore en brousse, ce n’est pas de notre faute. Le gouvernement en est le seul responsable parce que notre souhait était que tous les membres du Fpr rentrent. Maintenant ce n’est qu’une partie qui est revenue et le gouvernement avait l’obligation de faire en sorte que tout le monde revienne au bercail.


Est-ce que vous avez des contacts avec vos éléments qui sont encore en brousse ?


N
ous avons écrit au chef de l’Etat, au premier ministre, au médiateur de la République, aux nations unies, pour le retour définitif de nos éléments. Nous avons aussi à l’époque, décidé de lutter pour leur cause. Ceux qui sont rentrés ne sont que ceux qui étaient à la frontière avec la RCA. Etant entendu que nous défendons leur cause je ne vois aucune raison qu’on ne soit pas en contact permanent avec eux.


Pourquoi votre départ pour le Niger pour des raisons de santé a-t-il suscité tant de réactions tant du gouvernant que de vos ex compagnons ?


Les gens pensent que nous mangeons seuls. Mais ce n’est pas le cas. Nous avons lutté ensemble pour la même cause et nous ne pouvons oublier quelqu’un. Quant au gouvernement, il y a des choses sur lesquelles nous nous sommes accordés et là il faut les respecter. C’est ce qui n’est pas fait jusque-là. Il faut qu’on discute en interne, entre Tchadiens sous la médiation centrafricaine et des nations unies pour la réinsertion de mes éléments. Si aujourd’hui les gens s’agitent, c’est parce qu’ils n’ont pas respecté les termes de l’accord et ils ont peur que mon départ pour le Niger soit des manœuvres de retour en rébellion. Mais non.


Vous avez eu des rencontres avec les autorités nigériennes sur une quelconque médiation, qu’est-ce qu’elles vous ont dit ?


Le Niger et le Tchad sont des pays amis en plus de leur voisinage. J’ai eu effectivement à rencontrer presque toutes les autorités nigériennes et on a échangé sur la question. Elles sont partantes pour entreprendre la médiation entre le gouvernement et le Front populaire pour redressement. Je crois qu’il faut que les autorités nigériennes fassent de telle sorte qu’il se tienne une conférence inter-tchadienne afin de trouver des solutions à la situation que traverse le Tchad. C’est le même message que j’adresse aussi aux autorités de N’Djaména. J’avoue que le Tchad traverse une crise politique, sociale voire même éducative. Vous conviendrez avec moi que la population vit mal et il faut qu’on fasse de sorte que des solutions idoines soient trouvées et à temps pour ne pas que la situation s’empire…


Entretien réalisé Juda Allahondoum

  
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