25 mai 2014 TCHAD/Banque mondiale: Malgré une gestion calamiteuse, la Banque mondiale accroît son aide à la gestion des finances publiques.
WASHINGTON, Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un don de 10,2 millions de dollars destiné à poursuivre l’aide apportée à la République du Tchad en matière de renforcement des capacités dans la gestion des finances publiques. Ce financement permettra de déployer à plus grande échelle les activités entreprises dans le cadre d’un précédent projet qui avait pour objectif de développer les capacités de base de l’État, cet élément constituant une condition importante de l’amélioration des services publics dans un pays fragile et sujet à l’instabilité.
Le don aidera les autorités tchadiennes à assurer une utilisation plus responsable des ressources gérées par le biais du système de gestion des finances publiques. Il servira à financer le déploiement des activités suivantes:
· mise en place du Système intégré d’information pour la gestion financière ;
· activités de formation, d’assistance technique et de renforcement des capacités en gestion des finances publiques pour l’application de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances et des directives de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) y afférentes ;
· Activités destinées à renforcer le respect du principe de responsabilité, notamment en ce qui concerne l’établissement et la diffusion de « budgets citoyens » — le don contribuera aussi à l’élaboration de cadres budgétaires à moyen terme et au renforcement des capacités de suivi et évaluation, et il renforcera les capacités de gestion de la dette.
Le projet permettra de poursuivre la mise en œuvre de réformes de la gestion des finances publiques conformes au quatrième axe stratégique du Plan national de développement adopté par le Tchad pour la période 2013-2015 et à sa stratégie de réforme de la gestion des finances publiques.
Le Tchad compte parmi les pays les plus pauvres et les moins avancés du monde. Il affichait un revenu national brut par habitant de 740 dollars en 2012. Entre 2003 et 2011, il a réussi à réduire de 55 à 47 % le taux national de pauvreté, mais, sous l’effet de la croissance démographique, le nombre total de Tchadiens pauvres a augmenté de 15 %.
« Jugeant que les problèmes de gouvernance faisaient obstacle aux objectifs de développement du pays, les autorités tchadiennes ont lancé un programme de réformes visant à renforcer les systèmes de gouvernance, et en particulier la gestion des finances publiques », explique Paul Noumba Um, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad. « Elles ont fait preuve d’une grande détermination dans l’application de ces réformes, comme en font foi l’adoption récente de la nouvelle loi organique relative aux lois de finances et l’engagement de transposer les directives de la CEMAC sur la gestion des finances publiques. L’aide financière supplémentaire permettra de tirer parti de cette dynamique positive. »
La poursuite des réformes visant à améliorer les pratiques budgétaires devrait contribuer à élargir la marge de manœuvre des finances publiques et à renforcer les capacités de prestation des services publics à moyen et à long terme.
« Les activités prévues dans le cadre de ce projet viendront s’ajouter aux interventions d’autres partenaires de développement, y compris la Banque africaine de développement, l’Union européenne, le FMI, la France et les États-Unis », précise Sébastien Dessus, économiste principal et chef de l’équipe du projet. « Ce projet devrait aussi permettre d’accompagner les efforts entrepris par les autorités pour atteindre rapidement le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), grâce notamment à une meilleure gestion de la dette et des investissements publics. »
La réussite du projet sera mesurée à l’aune des critères suivants : i) amélioration des rapports d’exécution budgétaire produits en cours d’exercice ; ii) amélioration des rapports de fin d’exercice ; iii) amélioration de l’exécution du budget ; iv) meilleure couverture de l’administration publique via le Système intégré d’information pour la gestion financière ; v) communication au public d’informations plus complètes sur le budget ; vi) renforcement de la gestion de la dette.
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