Comment fera le chasseur pour enlever son filet en bon état ? Le drame centrafricain est une marmite en ébullition qui risque de nous éclabousser si nous ne retirons pas nos forces de ce pays. J’ai interrogé les morts, j’ai interrogé les vivants dans ma science infuse qui est la géomancie, c’est du Tchad qui s’est déversé cet essaim d’abeilles sur nos compatriotes vivant en parfaite harmonie avec nos voisins aimables et affables de l’ex Afrique Equatoriale Française, les centrafricains.

Pendant la période coloniale, nous avons servi le Ouaddaï et le Batha avec les cadres de l’A.E.F dont certains noms me sont restés familiers. Pour rafraichir ma mémoire, je cite certains noms : Messieurs Kotto Rigobert ; Michel Massemba ; Dometé Norbert ; Jacques Tonofio ; Amady Daniel ; Pierre Jemenfous ; Koumbatingou Jonathan. D’autres cadres tels que Messieurs Pierre Tchoreré, le Directeur de l’école d’Abéché, est un gabonais et le Docteur Hyacinthe Samba Dehlot et Mampouillet Georges sont des congolais, originaires de Brazzaville capitale de l’Afrique Equatoriale Française. Avec ces fonctionnaires des trois territoires, nous avons vécu dans l’harmonie et avions servi loyalement l’A.E.F. A Abéché tous les dimanches nous sillonnons ensemble les cabarets des quartiers Taradona, Agate Mahamide, Taggo- Zagolo.Comme boisson alcoolisée, nous avons le « Khal »boisson locale fabriquée à base de mil penicillaire et des dattes. Grand animateur de causeries amicales, j’étais nommé Secrétaire General de notre Association nommé R.P.I (Rassemblement des peuples Ivrognes). Pour donner un poids à notre Association, nous avons rédigé dix (10) articles nommés les lois de « Madjunga », voici en mémoire je vous cite les articles en question :

Article 1 : L’eau pure, tu ne le prendras qu’en guise de médicament.
Article 2 : Samedi et Dimanche, tu fréquenteras les cabarets régulièrement.
Article 3 : A table, trinqueras avec copains amicalement.
Article 4 : Un nouveau venu, présente lui ton verre et tu en auras avantageusement.
Article 5 : Si l’argent te manque, tu tacheras de mendier poliment.
Article 6 : Emporte avec toi dans un cabaret une camarade ou amie afin que ton ivresse se manifeste joyeusement.
Article 7 : Si tu tombes ou tu culbutes, relève toi promptement et suis chemin gaillardement.
Article 8 : Celui qui te conseille de ne pas boire est un ennemi qu’il faut abandonner automatiquement.
Article 9 : Lundi matin, tu prendras ton verre et tu tacheras de te présenter à ton service correctement.
Article 10 : Buvez, buvez la boisson est un carburant dont le moteur est le corps humain qu’il faut protéger minutieusement. Bref, après la malheureuse indépendance de De Gaule de 1960, les Centrafricains, les Gabonais et les Congolais nous ont abandonné pour regagner leurs patries respectives. Entre nous tchadiens, nous n’avons pu fonctionner l’association, car d’aucun parmi nous sont nommés Ministres, Directeurs de Cabinet, Chargé de mission etc.

Des fils des distilleuses de « Argui » sont devenus de Commandants et nous autres de petits fonctionnaires. Je n’ai jamais accepté de se faire piétiner par ces néo-colonialistes. J’étais constamment en conflit avec ces nouveaux maitres du Tchad. En octobre 1961, les préfets sortis des Instituts des Hautes Etudes d’outre Mer appartiennent tous à l’ethnie de la Société Africaine des Races Affreuses (S.A.R.A). C’était l’époque ou les balafres devinrent le symbole d’oppression. Aujourd’hui malheureusement, nous continuons à vivre dans les mêmes persécutions sous l’ère du Rabahisme sans Rabah. Une coïncidence troublante nous fait sourire.

Le 1er Décembre c’est l’arrivée du MPS au pouvoir, le 1er Décembre c’est aussi la journée du SIDA et pire encore le 1er Décembre c’est la parution des versets sataniques de Salman Rushdi. Une journée maudite qu’il faut pleurer que de fêter. En conclusion, je souhaite à la Présidente Catherine Samba Panza bonne chance.

 

Al Hadj Garondé Djarma 

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Ville : N’Djamena

Email : garondedjarma@yahoo.fr

 

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