Réunis lundi à N’Djamena, les dix pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) ont pris la décision de renforcer les capacités opérationnelles de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine (Misca) afin de "désarmer tous les éléments armés étrangers qui sèment le trouble et la désolation" en Centrafrique. "Ne plus faire les choses comme Sisyphe". C’est ainsi qu’un diplomate, ayant pris part à la préparation de ce cinquième sommet consacré à la crise centrafricaine depuis la fin  2012, décrit l’enjeu du nouveau sommet de la CEEAC, qui s’est tenu à N’Djamena lundi 21 octobre. Il poursuit : "Depuis 1993, ce pays est soumis à des mutineries qui ont empêché Patassé, puis Bozizé d’instaurer le pouvoir d’État au-delà de Bangui. L’enjeu de ce sommet est d’éviter qu’en 2023, on se retrouve encore à traiter la situation sécuritaire en Centrafrique".

 

Et pour cela, les chefs d’États de la CEEAC, qui s’étaient déjà concertés le 14 octobre dernier, en marge des festivités de l’indépendance de la Guinée Équatoriale, ont décidé de faire les choses en grand en s’engageant à  fournir des efforts supplémentaires pour que la Misca atteignent une pleine capacité opérationnelle – passant de 2500 à 3 500 hommes – et se déploie sur toute l’étendue du territoire afin de "neutraliser, désarmer et éloigner de la République centrafricaine tous les éléments armés étrangers qui sèment le trouble et la désolation". Le  commandement de la Misca, qui doit remplacer la Micopax, a été confié au général de brigade camerounais Martin Tumenta.

"Mandat robuste"

Selon le communiqué final du sommet, lu par le secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allam-Mi, les pays qui ont déjà contribué en troupes et en moyens financiers vont encore faire des efforts pour permettre, par exemple, au contingent burundais (environ 600 hommes), en attente depuis plusieurs semaines, de se déployer sur l’ensemble du territoire centrafricain. Un appui aérien a aussi été décidé pour aider les troupes à mieux réaliser leur mission.

Les chefs d’État ont également demandé au secrétariat général de la CEEAC et à l’Union africaine de "poursuivre leurs efforts en vue d’obtenir du conseil de sécurité des Nations unies un mandat robuste pour la Misca, sous chapitre 7 de la charte de l’ONU", qui autorise, au besoin, l’emploi de la force pour désarmer les éléments armés.

"Nous allons faire des efforts supplémentaire mais j’appelle la France, les États-Unis, la Chine, la Russie et  la Grande Bretagne, en leur qualité de pays membres du conseil de sécurité, à appuyer la CEEAC dans ses efforts pour un retour définitif de la paix en république centrafricaine", a plaidé le président Tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC.

 Jeuneafrique.com 

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