Le désordre multiforme de Bangui n’est pas un hasard: Il est clairement fabriqué pour provoquer la déstabilisation de toute action qui pourrait amener la paix et pour induire l’occupation militaire forcée du territoire centrafricain.

 

Idriss Deby a besoin de contrôler la RCA pour sécuriser son régime.

→ Contrôle de son « ventre mou » et prédation des ressources minérales centrafricaines.

 

Les militaires tchadiens continuent à renflouer les rangs de la FOMAC.

 

·         Idriss Deby n’est ni l’ami de Michel Djotodia ni du peuple centrafricain.

·         Ses troupes ne sont pas du soutien mais de l’occupation.

·         Les FOMAC tchadiens sont la substitution d’une garde présidentielle non sollicitée.

·         Les menaces terroristes en RCA sont une invention de Deby pour justifier une occupation militaire.

 

Les services secrets tchadiens asphyxient Bangui, écoutes téléphoniques massives.

 

Arrestations et disparitions forcées d’opposants tchadiens. Par exemple :

 

Idriss Ismail Idriss. Ex-Secrétaire d’Etat au Ministère des affaires étrangères,

Vice-président du FUC (Front Uni pour le Changement), grande figure dans les rebellions de 2006 à 2008. Arrêté en avril à Bangui, extradé à Ndjamena, aucune nouvelle jusqu’à aujourd’hui.

 

Colonel Job Nendobe. Figure de l’opposition armée tchadienne. Arrêté en octobre 2012 par Bozizé, libéré le 24 mars 2013, en résidence surveillée à Bangui par les services secrets tchadiens, il est arrêté en août 2013, et est introuvable à ce jour.  

 

L’occupation tchadienne du territoire centrafricain est confirmée, ainsi que sa complicité et co-responsabilité dans les graves exactions de certains « Seleka » sur le territoire centrafricain.

 

La responsabilité du Tchad d’Idriss Deby, à travers son homme de main Noureddine Adam, dans différentes vagues d’exactions contre des populations civiles est prouvée par de nombreux témoignages.

 

Une pétition populaire demandant le retrait des troupes tchadiennes de la FOMAC et du territoire centrafricain est restée sans échos.

 

*   *   *

 

Idriss Deby occupe la RCA formellement depuis 2003 avec l’avènement de François Bozizé, arrivé au pouvoir à l’issue d’une campagne sanglante contre les populations civiles pendant 2 ans, crimes jusqu’à aujourd’hui resté impunis.

 

La décennie de pouvoir de François Bozizé, soutenue et financée par Deby, a été émaillée de crimes divers : disparitions forcées, assassinats, exécutions extrajudiciaires, détentions arbitraires, crimes économiques massifs et violation du droit au développement du peuple centrafricain.

 

Tous ces crimes, accomplis publiquement pendant 10 ans, restent pour l’heure impunis, dans le silence assourdissant de la communauté internationale.  

 

La naissance de Seleka dans le courant de 2012 – coalition de différents groupes militaires non-étatiques – s’est faite dans le but de renverser un pouvoir profondément abusif, criminel et illégitime, issu d’élections frauduleuses et non représentatives de la volonté du peuple.

 

La composition du départ s’est progressivement modifiée. Infiltré progressivement par Idriss Deby et ses hommes de main Noureddine Adam et Moussa Daffane, certains autres groupes se sont volontairement distancé, tel que le FDPC d’Abdoulaye Miskine, et autres groupes de l’opposition armée tchadienne.

 

Rappelons que la traversée éclair du pays par Seleka en décembre 2012 s’est faite avec relativement peu d’exactions sur les populations civiles.

 

Prise de Bangui

 

Dans le courant de janvier et février 2013 notamment, alors que Seleka est aux portes de Bangui, les assassinats de civils runga et goula et les appels à la haine ethnique battent leur plein dans la capitale, orchestrées par François Bozizé et ses hommes de main de COCORA sous prétexte de défendre la ville contre les assaillants. Distribution d’au moins 2000 armes légères dans les quartiers. Ses crimes restent pour l’heure impunis.

 

Après le renversement de François Bozizé le 24 mars 2013, le chaos s’installe.

Pillages massifs des uns, politique de la terre brûlée des autres. TOUS sont responsables.

 

5000 à 6000 hommes, issus de différents mouvements armés, enfants-soldat, familles de paysans du nord incorporés à la va-vite, sans formation particulière, mais tous épuisés par une décennie de gouvernance abandonnique et catastrophique.

 

Michel Djotodia, doyen et représentant du mouvement Seleka, est proclamé chef de la coalition à l’entrée de Bangui. Deby et ses hommes de main sont là.  

 

Il est aujourd’hui indispensable d’analyser avec précision la composition des éléments de Seleka à l’entrée de Bangui, afin de déterminer avec précision les responsabilités exactes dans les crimes atroces commis par certains éléments de Seleka.

 

Rapidement, les 5000-6000 éléments se sont retrouvés à plus de 20 000 éléments, sous-entendu plus de 15 000 éléments incontrôlés, sortis de nulle part. Tout homme habillé en treillis militaire et béret rouge, avec ou sans arme, avec ou sans turban, devient un Seleka.

 

Pillage et/ou tueries, contrôle impossible. Système judiciaire dépassé et impuissant.

 

La tuerie de BoyRabe du 22 au 23 août 2013, ainsi que l’attaque de la semaine d’après, conduisant les populations de BoyRabe et Boeing à se réfugier sur le tarmac de l’aéroport M’Poko, ont pourtant été commises de façon organisée. Des enquêtes sur les responsabilités sont possibles et les témoignages sont largement suffisants pour déterminer le rôle des uns et des autres. Les attaquants de BoyRabe, pour la plupart ne parlaient ni français ni sango, et sont reconnus formellement comme des hommes (tchadiens et soudanais) de Noureddine Adam.

 

Les divers témoignages de la vie quotidienne des Banguissois notamment, expriment très formellement la présence militaire du Tchad à Bangui, à travers les soldats tchadiens de la FOMAC qui augmentent progressivement, ainsi que de nombreux éléments Seleka formellement identifiés comme étant tchadiens et leurs amis soudanais du Darfour.   

 

Halte à l’occupation tchadienne de la RCA 


Juliette Abandokwe

500 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire