Pour te ressourcer je te retrace cette page d’histoire de la seconde guerre mondiale: « Le 08 Mai 1945, jour de la capitulation du 3e Reich, le Général de GAULLE prononça une allocution dont voici l’intégralité ; « La guerre est gagnée! Voici la victoire ! C’est la victoire des Nations-Unies et c’est la victoire de la France. Tandis que les rayons de la gloire font, une fois de plus, resplendir nos drapeaux, la Patrie porte sa pensée et son amour d’abord pour ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux qui ont, pour son service tant combattu et tant souffert ! Pas un effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme, n’auront donc été perdus (…) Honneur ! Honneur pour toujours ! A nos armées et à leurs chefs ! Honneur à notre peuple, que des épreuves terribles n’ont pu réduire, ni fléchir ! Honneur aux Nations-Unies, qui ont mêlé leurs sang à notre sang, leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et qui aujourd’hui, triomphe avec nous ! Ah ! « Vive la France » Durant cette hécatombe les meilleurs fils du Tchad ont fait leur preuve d’héroïsme en arrachant cinq hautes distinctions honorifiques, il s’agit des médailles décernées par le Général de Gaulle en personne .IL convient de préciser que sur les quinze décorations accrochées aux africains, les cinq reviennent à nos compatriotes dont ci-dessous leurs biographies
 

1/Le lieutenant MOUNIRO : né le 17 Avril 1907 à Pen district de Koumra (Tchad).
 

Engagé en RTST (Régiment des Tirailleurs Sénégalais du Tchad ) le 05 janvier 1925, Rallié à la France Libre le 28 Aout 1940 en tant qu’adjudant au BTDC Campagnes de Syrie, d’Egypte, de Cyrénaïque ,des poches de l’Atlantique. Cité à l’ordre de l’armée à Bir-Hakeim. Décoré de la croix de la libération à Beyrouth le 23 Aout 1942 par le Général de Gaulle. Nommé Sous lieutenant le 25 septembre 1943. Médaillé militaire depuis 1939, a reçu la croix de chevalier de la région d’honneur en 1948. Libéré du service actif le 1er Mai 1946 Nommé Lieutenant de réserve le 04 Avril 1950. IL a assuré jusqu’à sa mort en 1958 les fonctions de chef de canton de Bébopen.

2/ Le lieutenant Koli Yorgui : né le 08 janvier 1896 à Bendi, district de Moissala (Tchad). Engagé volontaire du RTST le 13 janvier 1923. Campagne du Maroc en 1925-1926.

  

En service au Tibesti cité à l’ordre du régiment en septembre 1932. Rallié à la France libre en tant qu’adjudant chef le 28 Aout 1940. Campagnes du Gabon et de Syrie avec le BM1. Promu sous-lieutenant le 14 juillet 1941. Affecté au BM21 le 18 Aout 1943. Campagnes d’Italie et de France jusqu’au 10 Novembre 1944. Blessé en Syrie en 1941 obtinrent quatre citations de 1940 à 1944. Compagnon de l’ordre de la libération le 07 juillet 1945, était médaillé militaire depuis 1935 .Médaillé de la Résistance avec rosette en 1946. Chevalier de la Région d’honneur en 1946. Libéré du service actif comme Lieutenant en 1945. Décédé à Fort Lamy le 17 juillet 1970.  

 

3/ L’Adjudant Doursan Idriss : né vers 1914 à Makayan, district de Bongor (Tchad).Rallié à la France libre en tant que Sergent le 26 Aout 1940, affecté au BM3. Campagnes d’Erythrée, de Syrie et de Libye .En 1944, il est affecté au BM 15 puis au 3e RTST. Nommé Adjudant le 27 Avril 1947. Cité à l’ordre de la brigade lors du combat de Cub-Cub les 21 et 22 Février 1941. Décoré de la croix de libération par le Général de Gaulle le 26 Mai 1941, au camp de Quastina (Palestine). Médaillé militaire en Décembre 1958. IL a servi dans la garde territoriale du Tchad jusqu’en 1963.Décédé en 1965.

 

4/Le sergent chef Nimir : né vers 1904 à Fort Lamy, originaire de région de Mongo .Engagé en 1924. Rallié à la France libre le 26 Aout 1940 alors qu’il était sergent chef à la 5e compagnie du Régime des Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST) Affecté au bataillon de marche N°3 (BM3). Campagnes d’Erythrée, de Syrie, de Libye, de Tunisie. Cité à l’ordre de l’armée à Cub-Cub (Erythrée) .Fait compagnon de la Libération par le Général de Gaulle, le 21 Mai 1941 au camp de Quastina (Palestine).Médaillé militaire en Février 1942 .Libéré du service actif en novembre 1943.

 

5/Le Tirailleur Kailo André: né en 1918 à Bodo sous –préfecture de Doba (Tchad).Incorporé le 13 Septembre 1939 au RTST Rallié à la France libre le 26 Aout 1940, affecté au BM3. Campagnes d’Erythrée, de Syrie, de Libye.

En 1945, affectées au BM 15, prend part aux opérations de la Pointe de grave et de Boyan. Blessé à deux reprises à Cub-Cub. Trois ans après cette guerre une école militaire dénommé Ecole Maréchal Leclerc ou Ecole des Enfants de troupes est crée en 1948 à Brazzaville capitale de l’Afrique Equatoriale Française .Un chant patriotique a été composé au nom du Tchad, il compte trois couplets dont voici :

Après le Tchad Après le Tchad l’Angleterre et la France Les grands chemins qui mènent vers Paris, Les cœurs joyeux tout gonflent d’espérance Ils ont suivi la gloire qui les conduit Sur notre France, sur la croix de Lorraine Ecussons d’or qu’on porte fièrement C’est le bonheur de toutes nos marraines C’est le joyau de tous nos régiments Division de fer, toujours en avant Les gars de Leclerc passent en chantant D.B vive la Division blindée 2e couplet Ils ont connus des heures merveilleuses Depuis Koufra le Fezzan au ciel bleu Pour eux Paris fut l’entrée glorieuse Mais ils voulaient la Lorraine, Strasbourg et tout là haut sous un beau ciel de France Faire briller notre drapeau vainqueur C’est le serment magnifique et tenace Ceux qu’ils avaient fait dans leurs heures de douleurs Division de fer toujours en avant Les gars de Leclerc passent en chantant D.B vive la Division blindée 3e couplet Ils avaient vu des brunes et des blondes Dans les pays qui les ont vu passer Mais dans leur cœur amour au monde Notre pays qui vient de délivrer Sur notre France, sur un doux coin de gloire La fiancée qui attend leur retard Elle oubliera tous les jours de souffrance Quand la victoire lui rendra son amour Division de fer toujours en avant Les gars de Leclerc passent en chantant D.B vive la Division blindée Lettre adressée à Monsieur Patrick Édouard N’Gueissona Chef de la Milice anti balaka C’est suite à votre déclaration à la Radio France Internationale du 14 Février 2014 que je vous écris cette lettre .Vous demandez qu’on reconnaisse votre bravoure. Mon cher Patrick un homme brave ne s’attaque jamais aux enfants et aux femmes. En Afrique centrale seul le Tchadien peut se réclamer de tradition guerrière honorable. Je n’invente rien, voici le document qui parle de votre statut avant le décret du 27 Avril 1848.Ce document se trouve dans un manuel scolaire enseigné en Afrique Équatoriale Française dans les années 1950 IL s’appelle Géographie et Histoire de L’AEF écrit par Pierre Gamache, Instituteur de l’AEF Editeur Fernand Nathan 18, Rue Monsieur – le – Prince, Paris 1949 –pages 262 -265. Je vous offre généreuses ce document précieux. « Abolition de l’Esclavage L’Afrique Equatoriale Française fut, de temps immémorial, la terre bénie de l’esclavage .Les Noirs servant à ce triste commerce provenaient tous de l’Afrique et le Centre africain en fournissait une très large part. Si des Négriers Blancs en profitaient, une multitude de roitelets nègres et de Sultans vivaient de commerce en faisaient une véritable industrie ,bien organisée : le long de la Côte atlantique se trouvaient des Parcs à esclaves, tel celui du Cap Lopez; au Moyen –Congo ,on se rappelle encore ,de triste mémoire ,la fameuse « route des caravanes » du fleuve Congo (Stanley Pool) à Loango .(La traite s’est maintenu plus longtemps dans le Loango que pourtant ailleurs sur les côtes de l’Afrique occidentale.  

 

Dans l’Oubangui, il avait les fameux ‘’relais ‘’ conduisant vers le Nord pour les grands marchés d’esclave du Soudan Égyptien. Un Français, qui ne pensait qu’à servir l’humanité, Victor Schœlcher, au cours d’un voyage qu’il fit en Amérique et dans les Antilles en 1829, fut profondément indigné du misérable sort des esclaves de ces pays et, dès cet instant, avec sa nature d’Apôtre, il se voua à la grande œuvre de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. De retour en France, soit dans la presse, soit dans les écrits, Victor Schœlcher traite la question de l’esclavage, contre lequel il ne cesse de protester violemment. En 1840, il fit un nouveau voyage aux Antilles, dont il visita les principales Iles pour se rendre un compte exact de la situation des Noirs.  

 

En 1847 Victor Schœlcher partit pour l’Afrique : il visita la Côte occidentale, remonta le fleuve Sénégal jusqu’aux cataractes et, après avoir passer quelques temps en Gambie, revint en France. Lorsqu’il arriva à Paris, la République venait d’y être proclamé .Le gouvernement provisoire de le République avait institué une commission (dont Victor Schœlcher faisait partie) chargée de préparer l’acte d’émancipation des esclaves dans les colonies de la République, (Décret du 04 Mars 1848). Le même gouvernement (autre décret du 04 Mars 1848) nommait Victor Schœlcher Sous-secrétaire d’Etat chargé spécialement des colonies et des mesures relatives à l’abolition de l’esclavage. Victor Schœlcher eut alors le bonheur de poursuivre et de mener à bien le grand acte d’affranchissement qui, depuis plus de 20 ans avait été l’objet de presque tous ses travaux. 

 

Et le 27 Avril 1848 parut le décret abolissant l’esclavage dans les colonies françaises. Ce texte vaut d’être connu dans ses dispositions essentielles. En voici de larges extraits : « Le Gouvernement provisoire, « Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine. Décrète : Article 1er :L’esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions Françaises, deux mois après la promulgation du présent décret, dans chacune d’elles. A partir de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toutes vente des personnes non libres, seront absolument interdits. « 4° Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines afflictives ou correctionnelle pour des faits qui, imputés à des hommes libres, n’auraient point entrainé ce châtiment .Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative. «

 

6° Les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l’Inde seront représentées à l’assemblée générale. «

 

7° Le principe que le sol de la France affranchit l’esclave qui le touche est appliqué aux colonies et possessions de la République. «

 

8° A l’avenir, même en pays étranger ,il est interdit à tout Français de posséder ,d’acheter ou de vendre des esclaves et de participer ,soit directement ,soit indirectement ,à tout trafic ou exploitation de ce genre .Toute infraction à ces dispositions entraînera la perte de la qualité de citoyen français . «Néanmoins, les Français qui se trouveront atteints par ces prohibitions au moment de la promulgation du présent décret auront un délai de trois ans pour s’y conformer. Ceux qui deviendront possesseurs d’esclaves, en pays étrangers, par héritage, don ou mariage, devront, sous la même peine, les affranchir ou les aliéner dans le même délai, à partir du jour ou leur possession aura commencé’ » Ainsi devrait prendre fin ce triste commerce d’esclaves .Mais après 1848 ,en ce qui concerne l’Afrique Française et particulièrement l’AEF .,ce trafic n’avait pas cessé ,loin de là .Sur les côtes gabonaises, en 1849 ,un navire français de la station de surveillance de la traite débarquait un chargement de Noirs enlevés au navire négrier l’Elisa ,capturé en pleine mer ,en libérant les malheureux qui reçoivent des terres et fondèrent le village qui prit le nom de Libreville .Plusieurs explorateurs (Barth en 1850 ;Nachtigal ,en 1869 -1871 au Bornou; Schweinfurth ,en 1869 -1870 au Soudan Anglo –Égyptien. Livingstone, en 1871, au Congo ont vécu les scènes de la traite des esclaves ) et De Brazza, en particulier lors de son premier voyage dans l’Ogooué et l’ Alima (1877-1878) libérait de nombreux esclaves rencontrés sur sa route .Au Tchad et dans l’Oubangui ,la lutte anti-esclavagiste fut difficile: Les Français eurent contre eux des Sultans, tels Rabah et Senoussi, qui était des véritables Négriers, razziant tous les pays qu’ils traversaient, emmenant les populations valides devant être vendus comme esclaves et massacrant les autres.

Des combats sanglants amènent la mort de deux Tyrans (Rabah en 1900, Senoussi en 1912) et ainsi fut effacée en AEF, toute trace d’esclavage, ce qui permit aux populations de vivre en toute sécurité » Voilà Monsieur Patrick Édouard N’Gueissouna un document qui t’édifiera sur ton statut d’antan c’est-à-dire avant la conquête coloniale qui fut pour toi et tes semblables un signe flatteur d’affranchissement. Avec ta tête écervelée vide de toute imagination créatrice tu oublies que tes compatriotes sont pleins chez nous au Tchad. .Mais nous, notre noblesse de caractère ne nous permet pas de tuer des personnes innocentes –Voilà la différence entre un homme noble et celui appartenant à une tribu Serve comme toi .

 

 AL HADJ GARONDE DJARMA

 

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