Conférence débat: Thème : Disparitions forcées et impunité au monde, Cas du Professeur IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH du Tchad.
Lieu : 7, Villa Bellevue, 45200 Montargis.

Par CYRIL BONNIN

Action des chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT)


http://www.acatfrance.fr/

Témoignage du fils du disparu devant l’assemblée

BRAHIM IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH

Mesdames et messieurs, chers invités:

Avant de commencer, permettez-moi de vous remercier pour votre présence combien inestimable et de l’intérêt que vous portez à la présente conférence dont le thème est Disparitions forcées-Impunité dans le monde, et plus spécifiquement sur le cas du Professeur IBNI au Tchad. Nous ne saurions débuter cette conférence sans pour autant penser à notre illustre disparu. C’est pourquoi, nous voudrions avec votre permission vous inviter à bien vouloir observer, une minute de silence à la mémoire du Professeur Ibni oumar.

Cher invités :

C’est avec modestie que nous nous proposons d’échanger avec vous sur un thème aussi important que les disparitions forcées et l’impunité. Notre thème est ; du reste ; un fait qui a fait l’objet de multiples combats ; non seulement sur le continent que dans le reste du monde. Il a inspiré aussi plusieurs publications scientifique et littéraire. Nous tacherons de vous en dire ce que nous savons et pensons en particulier pour le cas du Tchad. Mais avant ; qu’il nous soit permis de remercier tous ces militants de droit de l’Homme ; de la démocratie et du développement qui sont ici présent ou qui ont souhaité l’être dans le but de nourrir le débat ; nous remercions singulièrement l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) dont le temple de l’église protestante unie de Montargis accueille la présente activité. Au passage ; nous saluons l’option idéologique de l’ACAT et l’engagement dont elle fait montre au sujet des droits de l’opprimé et des injustices sous toutes ses formes y compris les secteurs sociaux de base.

Pour revenir au thème de notre communication ; nous y avons pensé pour deux raisons :
Premièrement l’Afrique en général et le Tchad en particulier constitue le théâtre d’assassinat politique, de disparition forcée ayant pour but ultime l’étouffement de la démocratie et partant la liquidation systématique de toute opposition.

Deuxièmement : le processus démocratique en cours particulièrement en ce début du 21eme siècle est porteur d’espoir et de progrès pour l’émancipation des peuples notamment la préservation des libertés publiques d’une part et de l’autre la garantie de l’alternance politique et la satisfaction du souci du développement intégré. En effet, depuis l’accession des pays africains à la souveraineté , les peuples du continent ont expérimentés des crimes politiques et autres disparitions forcées des plus odieux. Si d’autres intervenaient juste au lendemain des indépendances ; il en existe qui sont d’autant scandaleux et inadmissible qu’ils interviennent dans un contexte de démocratisation ; donc de liberté et de droit. De Patrice Emery Lumumba à Marien Ngouabi, en passant par Isodore Noel Thomas Sankara ,Samora Marchel , Edouardo Mondlane, etc.

La particularité du cas du Professeur IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH est que même sa dépouille n’est pas retrouvée, ni son deuil célébré. Nous réfléchirons ensemble aujourd’hui avec vous à ce sujet.


http://youtu.be/RZRuPfyCMJg

Chers invités:

Ce n’est pas sans émotion que nous venons aujourd’hui témoigner devant vous, à la nuit des veilleurs organisée par l’ACAT, sur le thème : "Disparitions forcées – impunité".
Ce n’est pas sans fierté que nous nous voyons conférer le rôle de défendre la mémoire de notre père, le Professeur Ibni oumar Mahamat saleh et de tous ceux, qui, de par le monde, ont été victimes de la barbarie des hommes, torturés, martyrisés, assassinés dans des caves hideuses.

De Klaus Barbie, le boucher de Lyon à Douch le responsable du Santebal, la police politique du régime des khmers rouges en passant par l’empereur Bokassa Ier de Centrafrique qui torturait lui-même ceux qui avaient l’outrecuidance de déplaire à son auguste majesté, ils ont été nombreux ces tortionnaires qui ont rabaissé la dignité de l’homme à celle de l’animal, sans compassion, sans amour, sans pitié. Il y aurait de quoi perdre espoir en ce bas monde. Mais aujourd’hui, en cette assemblée, je vois des femmes et des hommes qui ont l’intime conviction que cette sauvagerie doit finir, que dans chaque pays la justice doit faire son travail et que la torture, les disparitions forcées, les exécutions sommaires devraient y être abhorrées définitivement. Cet engagement de votre part nous redonne foi en l’existence et nous permet de continuer à nous battre avec courage pour que la vérité éclate sur la disparition de notre père et que jamais, plus jamais, un être humain ne puisse être privé de son intégrité physique, voire même de sa vie, pour ses appartenances politiques, ethniques ou religieuses.

Alors, mesdames et messieurs, du fond du cœur, merci pour votre engagement, merci pour votre soutien sans faille et merci de nous donner cette tribune afin d’être, comme le dirait Aimé Césaire, « les bouches des malheurs de ceux qui n’ont pas de bouche et notre voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ».

Chers invités:

A l’aune du XXIème siècle, force est de constater que la cohabitation des religions ne se passe pas dans la plus parfaite des harmonies, d’aucun tendent à opposer les valeurs de l’islam à celle du christianisme ou à celle du judaïsme. Nous nous présentons aujourd’hui à cette tribune pour vous dire tout de go qu’ils ont tort. Car si nous ne sommes pas de la même confession, nous n’en partageons pas moins les mêmes valeurs de tolérance, de respect mutuel, de dignité et d’altruisme ».

Mesdames et Messieurs les membres de la fédération International de l’action Chrétienne pour l’abolition de la torture; c’est avec un grand plaisir que nous avions pris la parole devant cette auguste Assemblée. Ce plaisir est d’autant plus grand que votre organisation par ailleurs reconnue d’utilité publique a l’honorable vocation de lutter en faveur des droits de l’homme en général et de l’abolition de la torture en particulier. Ce plaisir est d’autant plus grand qu’en dépit d’initiatives louables mises en œuvre dans le monde, la torture est encore monnaie courante. Point n’est besoin que l’homme est la valeur suprême et doit comme telle être protégé dans sa dignité indépendamment des contingences politiques et culturelles.

Mesdames et Messieurs, nous avions pris la parole aujourd’hui devant vous afin de partager vos convictions sur les droits de l’homme, mais aussi votre expérience de la torture comme on le sait quantités d’êtres humains sont régulièrement torturés dans le monde pour de multiples raisons mais toujours insoutenables dans la mesure où la torture est une grave atteinte à la dignité et même à la vie des êtres humains :

Des tortures contre des individus sont enregistrées en raison de leur foi religieuse ou encore de leur opinion politique. Depuis la disparition du Professeur IBNI, aucune trace n’est perceptible et son cas est resté sans suite. Actuellement, la famille du Professeur Ibni Omar que nous sommes avec le soutien de la communauté scientifique et des forces qui luttent pour les droits de l’homme sont en train de lutter pour savoir ce qui lui est arrivé, éventuellement prendre possession de sa dépouille afin de l’inhumer dans des conditions requises et décentes. Nous parlons d’inhumation sans préjugé c’est ce qu’une enquête sérieuse pourra montrer mais parce que nous détenons d’indices qui nous conduisent à nous convaincre que le Professeur Ibni oumar, qui n’a plus donné de signe de vie depuis 6 ans, soit mort. En effet à partir du moment où les auteurs de cet enlèvement odieux et exécrable sont connus, nous détenons des informations qu’il a été sauvagement torturé avant de rendre l’âme. Voilà donc en ce qui nous concerne les éléments que nous portons à votre connaissance à toute fin utile .La famille du professeur Ibni fonde l’espoir que la tribune que nous a offert aujourd’hui votre structure sera d’un apport extrêmement utile pour l’évolution du cas de Ibni sous un angle des droits de l’homme. Nous saisissons le sens de votre combat certainement inspiré par le principe chrétien de l’amour de son prochain et de la non-violence, bref de la paix. Votre combat est d’autant plus légitime et utile au monde qu’une catégorie de torture est pratiquée au nom de certains extrémismes réligieux. Il l’est d’autant que la sécurité des personnes et la paix dans le monde sont mises en péril par plusieurs types de tortures.

Je puis vous assurer que nous sommes engagés auprès de toute force qui lutte pour le rayonnement des droits de l’homme en général et en particulier celui qui défendrait celui du professeur ibni Oumar. En nous recevant parmi vous aujourd’hui, votre structure qui est d’un acabit International vient de poser un acte de haute portée pour la cause que nous défendons, le cas du professeur Ibni.
Je profite de cette tribune pour remercier une fois de plus tous ceux qui de près ou de loin, les démocrates sincères, tous ceux qui sont épris de paix et de justice pour ce combat qu’ils ont menés pour que la lumière soit faite, pour que le Professeur Ibni justice lui soit rendu, pour que justice soit rendu à tous ceux qui ont aimé cet homme, qui l’ont connu, qui l’ont soutenu, qui l’ont défendu et qui continue à croire à son idéal. Malgré donc tous les soutiens que nous avions eu, malgré toutes les plaintes, malgré toutes les mesures de dénonciations, malgré toutes les manifestations que ça soit au plan politique, au plan social ,au plan des organisations de défense des droits de l’Homme, nous avions buté à un silence de cimetière. 

Nous tenons ici à dire à l’assistance, très humblement que c’est juste pour planter le décor et donner les grands axes. Maintenant c’est tous ensemble dans l’autre phase, la seconde phase débat que les uns et autres vont échanger et chacun donnera son point de vue ,nous n’avons nullement le monopole de la vérité pour dire ce que nous disons là, il est immuable, c’est un débat et chacun a sa façon de voir ou de concevoir et de donner son appréciation par rapport à la marche des événements.

Chers invités:

Je ne puisse mettre fin à mon propos sans vous savoir gré de la mobilisation et surtout de la conviction dont vous faites montre en assistant massivement à la présente rencontre

Je demeure convaincu que vous garderez une telle conviction si non être plus engagé tant que le monde n’entre pas dans un véritable processus de démocratisation et de développement.

Je resterai disposer au cas où vous le jugerez nécessaire de vous donner d’autres détails.

Enfin, puisse qu’il faut une conclusion en une demi minute, je dirai ceci, il faut que la pensée créatrice ouverte sur autrui, capable de forger une société éclairée et humaine apte à relever tous les défis du troisième millénaire puisse exorciser les démons de la querelle et de la division.

L’avenir du monde est à ce prix

Vive les droits de l’Homme

Vive la liberté

Vive un monde libre, uni et prospère

Vive l’humanité

Je vous remercie

L’ACAT est une ONG chrétienne de défense des droits de l’homme créée en 1974. Association loi 1901, elle est reconnue d’utilité publique et d’éducation populaire. 
L’ACAT a pour but de combattre partout dans le monde les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la torture, les exécutions capitales judiciaires ou extra-judiciaires, les disparitions, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les génocides.

Elle assiste les victimes de tous ces crimes, notamment en se constituant partie civile devant les juridictions pénales et elle concourt à leur protection notamment par toutes actions en faveur du droit d’asile et de la vigilance à l’égard des renvois qui s’avèreraient dangereux.

L’ACAT fonde son action sur un réseau actif de 39 000 membres adhérents, donateurs et salariés. 

Elle a pour objectif : Lutter contre la torture, abolir la peine de mort, protéger les victimes et défendre le droit d’asile.

Lors du déroulement de la conférence, des colombes ont été apposé sur plusieurs victimes à savoir :

BIEL BOUTROS du Soudan du Sud : Directeur d’une ONG de défense des droits de l’homme en exil, suite à des menaces de mort.

Au moment du conflit meurtrier de décembre 2013 entre les deux factions qui se disputent le pouvoir au Sud Soudan, son association a appelé les Nations Unies et la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à enquêter sur les massacres commis dans le pays. Biel Boutros a dû fuir le Sud Soudan le 23 décembre, menacé de mort par l’une des deux armées en présence et il s’est réfugié en Ouganda où il continue de faire l’objet de menaces de mort par téléphone. Son personnel a fui également et vit dans la clandestinité. Les bureaux de l’ONG sont fermés. Sa maison de Juba (capitale du Sud Soudan) a été complètement saccagée le 20 janvier, des dossiers d’enquête sur les violations des droits de l’homme ont été volés.

Biel Boutros et les membres de son association ont grand besoin d’être soutenus moralement afin de les encourager à continuer, même en exil temporaire, leurs activités de défense des droits de l’homme.

MIKHAÏL KOSSENKO de la Russie: Opposant en internement psychiatrique forcé.

Son cas est typique de l’utilisation de la psychiatrie à des fins politiques en Russie : âgé à l’époque de 36 ans et vivant chez sa sœur, il a participé en mai 2012 aux manifestations qui ont marqué à Moscou la réélection de Vladimir Poutine, au cours desquelles des centaines de participants ont été arrêtés au hasard.

En détention provisoire pendant 16 mois, il lui a été interdit d’assister aux funérailles de sa mère, et il n’a reçu aucun des médicaments dont il a besoin, alors qu’il souffre d’une schizophrénie légère. Son procès a eu lieu en octobre 2013. Reconnu coupable de violences sur des policiers, il a été cependant jugé irresponsable en raison de son état mental et interné de force en hôpital psychiatrique pour une durée indéterminée, alors que des experts ont déclaré que le diagnostic était « punitif ». Bien qu’il n’ait jamais fait preuve d’agressivité depuis le début de sa détention, la durée de son enfermement risque d’être illimitée, puisqu’il ne pourra sortir que quand les psychiatres le déclareront guéri. Il n’est malheureusement pas possible de lui écrire dans l’unité psychiatrique où il est retenu.

OKUNISHI MASARU du Japon : Dans les couloirs de la mort depuis plus de 40 ans.

Âgé aujourd’hui de 87 ans, il avait en 1961 avoué le meurtre de cinq femmes, après 5 jours d’interrogatoire violent avec privation de sommeil et en l’absence de tout avocat. A son premier procès
en 1964, il était revenu sur ses aveux et avait été reconnu innocent et acquitté. Après appel du Ministère Public et confirmation du nouveau jugement par la Cour Suprême, il a été condamné à mort en 1969. Il a depuis présenté sept requêtes pour obtenir un nouveau procès. Son dernier recours en octobre 2013 a été rejeté par la Cour Suprême, et il risque bien entendu de mourir en prison malgré les doutes sur sa culpabilité. Il a été détenu la plupart du temps à l’isolement, dans une cellule de 5m2 constamment éclairée, avec obligation de rester assis, de demander la permission pour se lever ou se coucher, de rester silencieux et de regarder droit devant soi. Les Nations Unies ont considéré que ce régime pouvait s’apparenter à de la torture. En outre, au Japon, les condamnés à mort ne sont prévenus de leur exécution que quelques heures avant, ce qui alimente pour eux une peur permanente.
LINA JARBOUNI (Israël) : La plus ancienne prisonnière politique palestinienne détenue en Israël.

Israélienne d’origine palestinienne née en 1975, elle décide en 2002 de rejoindre les résistants du mouvement du Jihad islamique à la suite du massacre de Jénine. Arrêtée à son domicile le 18 avril 2002, elle est accusée d’avoir falsifié des cartes d’identité israéliennes pour permettre l’entrée de combattants en Palestine. Interrogée pendant 30 jours et torturée, elle est condamnée à 17 ans d’emprisonnement par un tribunal israélien. Elle est détenue dans des conditions très insalubres dans la prison de Hasharon où elle subit des humiliations, fouilles à nu, confiscation d’effets personnels. En 2012, alors qu’elle souffrait depuis des mois, ses codétenues ont du faire une grève de la faim pour qu’elle puisse être opérée de la vésicule biliaire. Son état de santé est toujours préoccupant. La demande de libération anticipée qu’elle a présentée fin 2012, aux 2/3 de sa peine, a été rejetée.

SARA MÉNDEZ MORALES (Mexique) : Menacée dans sa lutte contre la torture.

Anthropologue de formation, elle a créé et coordonne une ONG (CODIGO-DH) dont l’objectif est d’apporter un soutien juridique, médical et psychologique à tous ceux qui, dans l’Etat de Oaxaca, subissent détentions arbitraires, tortures, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées… Son engagement s’est précisé spécialement après la journée du 25 novembre 2006, Où une terrible répression policière s’est abattue sur des organisations qui réclamaient une amélioration des conditions de travail et de salaire. Le comité qu’elle a créé pour la circonstance avec des avocats est parvenu à faire libérer l’ensemble des personnes détenues arbitrairement, dont beaucoup avaient été torturées. Bien entendu, elle est en permanence la cible de menaces de représailles contre son engagement.

BEHNAM IRANI (Iran) : Pasteur condamné en raison de sa foi.

Agé aujourd’hui de 41 ans, il s’est converti au christianisme en 1992, et exerce comme pasteur depuis 10 ans dans la ville de Karaj. Depuis le 31 mai 2011, il purge deux peines de 1 an et 5 ans de prison pour avoir animé des services religieux et prêché auprès de musulmans. Ses conditions de détention sont très dures : d’abord détenu seul dans une petite cellule sans contact avec sa famille et ses codétenus, privé de sommeil à plusieurs reprises, il a été transféré dans une cellule collective où il a dû subir des mauvais traitements de la part de ses codétenus et des gardiens. Malgré de graves problèmes de santé qui nécessiteraient une intervention chirurgicale, la prison lui refuse une assistance médicale adéquate, il n’a pas droit à des sorties médicales et ne peut voir sa famille qu’une fois toutes les deux semaines.

MULI HISAGE (Indonésie – province de Papouasie) : En détention après avoir été torturé.

Arrêté le 26 novembre 2013 au cours d’affrontements violents avec la police dans la capitale de la province, il a été torturé toute une nuit avec onze autres hommes au poste de police régional de Jayapura. Bastonné et frappé, notamment aux testicules, avec divers objets, il a été interrogé en l’absence d’avocat 5et forcé de signer le procès-verbal sans l’avoir lu ni compris. Avec ses coinculpés, il a été accusé de possession d’armes et de munitions en vertu de la loi d’urgence de 1951. Le 24 janvier 2014, l’ensemble du groupe a été transféré à la prison d’Abepura, toujours dans la capitale provinciale, où un militant des droits de l’homme a pu s’entretenir avec eux et recueillir ces divers éléments d’information.
AMADOU BAH (Guinée) : Militant politique guinéen, victime de tortures.

Militant politique dans un parti d’opposition, il a été arrêté et détenu à quatre reprises entre 2009 et 2011. A chaque fois il a été torturé. La torture est endémique dans les prisons en Guinée, comme l’a constaté la mission d’enquête menée en 2011 par l’ACAT. Bien qu’il ait réduit ses activités politiques et déménagé dans une autre région de Guinée, les représailles n’ont pas cessé, et Amadou Bah a décidé de fuir son pays.

En France depuis juillet 2012, il a demandé l’asile politique, mais l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) a rejeté sa demande en septembre 2013. Avec l’aide de l’ACAT, il a présenté un recours devant le Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) et attend l’audience pour expliquer les risques qu’il encourt en cas de retour en Guinée.
MARTIN ASSOGBA (Bénin) : Défenseur des droits de l’homme, qui a fait l’objet d’une tentative de meurtre.

Défenseur des droits de l’homme, qui a fait l’objet d’une tentative de meurtre. Le 9 décembre 2013, on a tenté d’assassiner Martin Assogba, président de l’association béninoise de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme (ALCRER). Il est connu dans son pays pour son franc-parler dans sa lutte contre la corruption et pour la révision de la Constitution, et il intervient régulièrement sur ces questions dans les médias béninois. Deux hommes à moto ont tiré sur lui alors qu’il regagnait de nuit son domicile de la banlieue de Cotonou. Blessé de huit plombs à la tête et au cou, il a pu être pris en soins au CHU local, puis transporté à la Pitié-Salpêtrière à Paris , d’où il est sorti le 23 décembre 2013. L’enquête de la police béninoise piétine. L’ACAT a exhorté les autorités du pays à garantir sa sécurité, notamment en lui affectant une garde policière au moins le temps de l’enquête. Il est important de soutenir moralement Martin Assogba pour que, de retour dans son pays, il puisse poursuivre ses activités de défenseur des droits de l’homme. Ameer Makhoul (Israël-Palestine) : Citoyen israélien

Directeur de l’association Ittijah, un réseau d’ONG palestiniennes fondé en Israël en 1995, dont le but est de promouvoir la société civile palestinienne, ainsi que des réformes sociales, économiques et politiques pour les Palestiniens privés d’accès aux infrastructures et services par les autorités israéliennes.

Ameer Makhoul est également le président du Comité populaire pour la défense des libertés politiques au sein du Haut Comité de Suivi pour les citoyens arabes d’Israël, un organe représentatif qui comprend tous les partis politiques arabes, les maires des villages et villes arabes d’Israël et des représentants d’autres organisations. Il est aussi l’auteur de plusieurs écrits exposants ses opinions politiques et notamment ses idées concernant une solution à un État et du droit au retour des réfugiés palestiniens.
Il est en détention administrative depuis le 6 mai 2010.

ALEXANDRA MARIA JIMENEZ PARRA (Colombie) : Détenue victime de tortures et mauvais traitements.

 
 
 
 

 

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