Même si elle lui vaut une célébrité inopportune, l’amende de 10,3 millions $ canadiens (10,33 millions $ US) infligée le 31 janvier à Griffiths Energy International par la justice de l’Alberta tire une épine du pied de la société. Depuis la mort accidentelle de Brad Griffiths, fondateur de la société, à l’été 2011, Griffiths Energy se débattait avec un héritage controversé. Pour obtenir deux permis dans le très prolifique bassin de Doba, au Tchad, Griffiths avait accepté de payer en 2009 près de 2 millions $ canadiens (2,007 millions $ US) à la femme de l’ambassadeur du Tchad aux Etats-Unis, et d’accorder au couple 4 millions d’actions Griffiths au prix de 1 pence chacune (elles valent aujourd’hui 6 $ canadiens).

Découvrant le montage après la mort de Griffiths, les nouveaux dirigeants de la société ont été contraints d’initier une enquête interne. L’annonce de ces investigations en novembre 2011 a fait fuir les investisseurs et empêché la société d’entrer en Bourse. Ayant déterminé que les paiements à la femme de l’ambassadeur tchadien violaient la loi canadienne sur la corruption, Griffiths a transmis le dossier en mai aux services financiers de la Gendarmerie royale du Canada. Ceux-ci ont, à leur tour, diligenté une enquête, ce qui a définitivement fermé à la compagnie les portes des marchés financiers. Pour lever les fonds nécessaires au développement de son permis, Griffiths a donc dû signer en septembre un accord avec Glencore : le trader a avancé 300 millions $ à la société et, en échange, a obtenu 25% des deux permis. L’amende payée par Griffiths le 31 janvier devrait permettre au groupe d’avoir enfin recours aux marchés financiers.

La Lettre du Continent.

 

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