N’DJAMENA (Xinhua) – Des organisations non gouvernementales (ONG) appellent à l’élaboration du plan de réponse du gouvernement tchadien à l’insécurité alimentaire sévère qui a durement frappe plus d’un million de personnes et une insécurité alimentaire modérée qui touche 2,400,000 autres, selon l’enquête du Programme alimentaire mondial (PAM) sur la sécurité alimentaire des ménages.

 

                                                            Photo source Tchadanthropus-tribune                                                           


"La situation alimentaire est déjà difficile pour la population rurale et pastorale. Il faut une action concertée de tous les acteurs autour du gouvernement afin d’alléger la souffrance des populations vulnérables", déclare Al-Hadj, coordinateur des activités de sécurité alimentaire de la Croix Rouge du Tchad (CRT).


Présente dans les 22 régions du pays, la CRT prévoit, avec la FICR (Fédération internationale des Croix Rouges et Croissants Rouges), d’apporter une assistance d’urgence en vivres aux populations les plus vulnérables des régions du Kanem et du Lac et comptent renforcer la capacité de résilience des communautés fragilisées par la crise alimentaire chronique.


"Cette année, l’identification en amont d’une crise alimentaire qui se dessine offre l’opportunité d’éviter les erreurs du passé et d’agir plus tôt afin d’atténuer les impacts les plus graves d’une crise. Si les autorités nationales, la communauté internationale et les ONG actives sur le terrain se mobilisent rapidement pour apporter une réponse adaptée et efficace aux besoins des populations du Tchad, elles peuvent prévenir une crise alimentaire", prévient Abakar Mahamat Ahmat, directeur d’Oxfam au Tchad.


Jeudi dernier, la CRT, Oxfam et trois autres ONG (ACTED, Première Urgence-Aide Médicale Internationale et Solidarités International) ont rappelé, dans une déclaration commune, que la réponse à la crise alimentaire ne doit pas se limiter aux besoins d’urgence, mais doit également s’attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité chronique de la région aux chocs et aux crises. "Les ONG se mobilisent déjà pour répondre immédiatement aux besoins des personnes les plus vulnérables et pour atténuer les effets de la crise à venir. Mais notre action sera limitée. Nous pouvons apporter notre soutien à la mobilisation du gouvernement, à qui revient le rôle moteur dans la réponse à cette crise", ajoute Abakar Mahamat Ahmat.


L’alerte sur le risque de crise alimentaire a été émise le 21 décembre 2011 par les autorités tchadiennes qui ont alors demandé le soutien de la communauté internationale.


"La production céréalière totale évaluée à environ 1.620.000 tonnes présente un déficit de 455.000 tonnes soit une chute de 50 % par rapport à la campagne précédente et de 23 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années", avait expliqué le Premier ministre tchadien, Emmanuel Nadingar. Cette situation est provoquée par la faible et mauvaise répartition des pluies ainsi que l’attaque des criquets, chenilles et oiseaux granivores.


En lançant son appel à l’aide international, le gouvernement tchadien s’est engagé à prendre plusieurs mesures: élaborer un plan de contingence, augmenter les stocks de sécurité alimentaire de 24.450 à 40.000 tonnes, organiser des ventes subventionnées localisées ciblant les personnes les plus vulnérables et mettre en place des mesures visant à garantir la libre circulation des biens et des services. Les autorités se sont en outre engagées à appuyer les cultures de contresaison et le maraîchage, à soutenir les activités génératrices de revenus, à prendre en charge des malnutris, à prépositionner les aliments pour le bétail, ainsi qu’à réhabiliter et construire des points d’eau pour l’abreuvement du bétail.

Les ventes subventionnées ont commencé dans plusieurs régions, afin de proposer une solution à la soudure précoce cette année. Mais plus d’un mois après cette annonce, les autres mesures ne sont toujours pas mises en oeuvre. "Parmi les pays de la bande sahélienne affectés par cette crise alimentaire prévisible (le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali et le Niger), le Tchad est le seul à ne pas encore mis totalement en oeuvre son plan d’intervention d’urgence", déplore le directeur d’Oxfam au Tchad.

 
Rajout photo de Hassan Sylla, source (Tchadanthropus-tribune)


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