La major pétrolière ExxonMobil, qui quittera le Tchad le 1er juillet, n’est pas encore parvenue à se mettre d’accord sur les conditions de son départ avec les dirigeants de la transition.

Comme nous l’avions révélé, la présidence tchadienne a demandé en février un bonus de 30 millions de dollars en échange de l’établissement d’un quitus fiscal de bonne séparation à ExxonMobil, à la suite de son départ du pays au 1er juillet 2022 (AI du 29/03/22). Cependant, selon nos sources, la négociation menée avec le groupe américain par le nouveau secrétaire général de la présidence (SGP), David Houdeingar Ngarimaden, et le ministre des finances, Tahir Hamid Nguilin, n’est toujours pas achevée. ExxonMobil avait proposé 15 millions de dollars en début d’année, mais le gouvernement avait considéré que ce montant était beaucoup trop faible, compte tenu de la très longue présence de la major américaine au Tchad.

Les participations d’ExxonMobil (40 %) ont été rachetées par la junior britannique Savannah Energy, en échange de plus de 626 millions de dollars. La major produisait dans le bassin de Doba depuis 2003, après avoir commencé les travaux de développement en 1999. Si la production est montée jusqu’à plus de 100 000 b/j, le volume actuel tutoie difficilement les 30 000 b/j. Ce débit pourrait s’accroître via de futurs forages de Savannah. La junior est dirigée par le financier Andrew Knott, épaulé notamment par des ex-Perenco, comme son directeur des opérations Antoine Richard.

Pas de bonus pour Petronas

La société malaisienne Petronas a également cédé ses 25 % dans le bassin de Doba pour quelque 266 millions de dollars, également à Savannah Energy. Toutefois, pour les dirigeants à Kuala Lumpur, il n’est pas question de payer le moindre bonus de bonne séparation au ministère tchadien des finances.

Petronas n’a jamais demandé de quitus fiscal de départ et ne dispose que d’une poignée de salariés sur le terrain au Tchad. D’autre part, contrairement à ExxonMobil, la société n’est pas opératrice du projet. Enfin, Petronas fait valoir que ce bonus de bonne séparation n’a aucune obligation légale, n’étant prévu par aucun texte ou code. A l’annonce de la vente des participations de Petronas au deuxième semestre 2021, la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) – 25 % sur Doba – a tenté de préempter l’actif, sans jamais parvenir à s’aligner sur la somme proposée par Savannah Energy.

Tchadanthropus-tribune avec Africa intelligence

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