Une mission de contrôle de l’Inspection Générale d’Etat, lancée depuis le 20 juin 2016 à la Trésorerie régionale de Mao, chef-lieu de la région du Kanem continue d’agiter et d’angoisser la ville. En effet, la trésorerie du Kanem, devenue l’une des régions productrices des recettes de l’Etat tchadien, après la fermeture des frontières terrestres et fluviales avec le Nigeria et le Cameroun, à cause de Boko Haram, est convoitée par tous les responsables.

 

La mission de contrôle de l’IGE cache beaucoup de zones d’ombre. Sa démarche tout au long du processus est tout sauf un contrôle digne. Tout porte à croire que, c’est une mission orientée. Dirigé par un jeune, la mission de l’IGE, née sur les cendres du ministère de Contrôle d’Etat, a visiblement une autre mission que celle de contrôle sur la gestion financière. L’on apprend des sources bien infiltrées de la mission que la tête de l’actuel trésorier régional serait visée. Sinon, comment comprendre qu’une mission qui a commencé ses travaux le 20 juin et a fini le 27 juin 2016, à l’issue de laquelle un procès-verbal a été signé par les différentes parties, s’acharne encore pour effectuer un autre contrôle parce que le premier n’aurait pas été bien réalisé. Néanmoins, une autre vérification se poursuit à lheure actuelle à NDjamena. Et dailleurs, les textes de lIGE sont clairs. Logiquement le contrôle doit seffectuer sur pièces et sur place.

 

Des sources proches du dossier informent que, des pièces justificatives auraient manqué et le trésorier aurait justifié que les pièces sont envoyées et archivées à N’Djamena. Car la Trésorerie régionale n’a pas de moyens conséquents pour faire des doublons. Un ancien trésorier d’une région contacté à cet effet confie que dans les provinces, les conditions de travail sont très difficiles et il est impossible de garder toutes les pièces pour justifier en cas de contrôle. «Généralement, pour éviter les accumulations des documents on envoie à chaque occasion les pièces comptables à N’Djamena. Là également, il faut trouver quelqu’un de confiance pour transmettre fidèlement», explique-t-il. Paradoxe ou coïncidence, pour permettre au trésorier de justifier, la mission de contrôle de L’IGE notifie au lendemain de la signature du procès-verbal, le 28 juin 2016 de venir de fournir les pièces manquantes. Aussitôt, le 2 juillet 2016, elle demande au trésorier de se rendre à N’Djamena pour continuer les travaux. Le trésorier débarque et répond à la convocation. Le 5 juillet 2016, n’ayant trouvé de motifs, la mission suspend le trésorier par une note et lui intime l’ordre de n’ai effectué aucune opération. Toutefois, les travaux de contrôle se poursuivent avec ce dernier. En principe, selon un ancien contrôleur, les mesures conservatoires doivent être prises pendant le déroulement du contrôle sur le terrain en cas manquement. Un membre de la mission explique même que, souvent c’est le trésorier qui oriente les contrôleurs. Car, il fait partie des premiers cadres ayant travaillé à la création du ministère de Moralisation.

 

L’IGE mise en place après l’échec du Contrôle d’Etat pour lutter contre le détournement des biens publics est en train de prendre une autre mission que celle qui lui est assignée. A Mao où on suit de près cette affaire les commentaires vont bon train. D’aucuns estiment que, le trésorier s’est investi personnellement pour battre campagne en faveur du candidat de l’Alliance à travers le bureau de soutien Le Peuple coordonné par son fils. «Lors de la campagne le trésorier s’est investi dans la politique et il a montré sa capacité de mobilisation et certains aigris du MPS, surtout des militants dormant ont peur qu’il simpose politiquement sur le plan régional. C’est pourquoi on manigance tout pour le faire partir. C’est vraiment dommage», renseigne une source à Mao. D’autres rapportent qu’un proche du sultanat du Kanem convoite ce poste et qu’on essaie de chercher des poux sur un crâne rasé pour le faire remplacer. Dautres sources confient encore que lun des responsables dirigeant de lIGE, originaire de cette ville aurait demandé au trésorier de lui reconstruire sa maison en ruine à Mao. Mais avec quels moyens ? Le trésorier aurait gardé son silence et la demande serait restée sans suite. Contacté le concerné se réserve de tout commentaire. Mais un membre proche de sa famille, informe que cette manière de faire et la tournure dans cette affaire inquiètent tout le monde. Ils prennent à témoin le chef de lEtat, qui est le garant de la République et de la dignité de la personne humaine (tchadienne), lAssemblée nationale, et les autres grandes institutions de la République pour ce qui adviendrait à lintéressé.

 

Dans tous les cas, au stade actuel il est difficile de tirer une conclusion de cette affaire. Mais, l’on peut affirmer sans risque de se tromper que la principale mission de cette mission est de trouver par tous les moyens une manoeuvres pour remplacer le trésorier actuel parce que, la région commence à générer des recettes. Bien que l’administration soit une continuité, le remplacement doit s’effectuer selon la règle de l’art. Si jamais cela se produit, ça serait dommage pour le Tchad. Les enquêtes sont en cours et les détails de cette affaire vous seront dévoilés très prochainement.

 

Source: correspondance particulière

 

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