Au Tchad, le gouvernement est décidé à relancer l’administration bloquée depuis bientôt quatre mois par une grève des fonctionnaires du secteur public qui revendique le paiement des arriérés de salaire. Mais veut aussi protester contre la réduction des indemnités décidée pour faire face à la crise. Après avoir annoncé qu’à partir de janvier, tout travailleur en grève ne sera pas payé, le gouvernement demande aux enseignants de reprendre les cours dès le 3 janvier 2017.

 

C’est le ministre de l’Education nationale, Ahmat Mahamat Acyl, qui est monté au créneau ce mardi 27 décembre pour expliquer que le gouvernement ne cesse de faire des efforts pour résoudre la crise.

 

« Les enseignants doivent comprendre cela et reprendre le travail, réclame-t-il. L’actuelle grève qui a duré plus de trois mois a fait perdre à une plus grande partie de nos élèves environ 300 heures de cours sur les 900 prévues. De ce fait, il est demandé aux inspecteurs pédagogiques, chefs d’établissement et enseignants de relancer les activités à partir du mercredi 28 décembre 2016. Quant aux élèves, ils sont tenus de reprendre le chemin de l’école le mardi 3 janvier 2017, conformément au calendrier scolaire publié à la rentrée. »

 

Les syndicats eux ne l’entendent pas de cette oreille.

« Jusque-là, les arriérés de salaire ne sont pas payés, rappelle Mohamed Moussa, secrétaire général adjoint de la Confédération indépendante des syndicats du Tchad (CIST). Pour le mois de novembre et le mois de décembre, le gouvernement n’a pas payé, même pas les 10% des primes des examens et concours. Maintenant, ils veulent que le 3 janvier, ça soit la rentrée des classes. C’est vrai, les classes, les tables et les bancs appartiennent au gouvernement, mais les enseignants, tant qu’ils n’ont pas eu leurs droits, ils ne vont pas recommencer les cours ». Entre le gouvernement et les syndicats, le dialogue de sourds continue.

Au Tchad, le parlement a entériné hier, vendredi 30 décembre, la décision du gouvernement de ne plus payer les journées de grève. Confronté à une grève des travailleurs du secteur public depuis bientôt quatre mois, le gouvernement n’entend plus payer, à partir de janvier le salaire des fonctionnaires qui bloquent le fonctionnement des services publics pour protester contre le retard dans le paiement de leurs salaires mais aussi la réduction de leurs indemnités.


C’est par 114 voix pour et 34 contre que le projet de loi portant modification de la règlementation du droit de grève a été adopté ce vendredi 30 décembre, dernier jour de la session ordinaire du Parlement avant les vacances.


Le projet de loi, parvenu en urgence aux élus juste avant Noël, indique que « les salaires des jours non prestés sont à la charge des syndicats, sauf si le motif est le retard généralisé de paiement de salaire ou imputable à l’Etat. Et dans ce cas la grève ne doit durer que trois jours ».


Pour le gouvernement il s’agit ce faisant de mettre chacun devant ses responsabilités, le salaire étant la contrepartie d’un travail effectué. Pour les syndicats ce n’est qu’une tentative d’intimidation qui ne changera rien à la détermination des travailleurs, qui ne demandent qu’à être payés régulièrement et surtout que leurs salaires, qui sont déjà très bas, ne soient pas amputés.

 

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