Mesdames et messieurs, chers invités:

Avant de commencer, permettez-moi de vous remercier pour votre présence combien inestimable et de l’intérêt que vous portez à la présente conférence de presse dont le thème est assassinat politique en Afrique, et plus spécifiquement sur le cas du Professeur IBNI au Tchad. Nous ne saurions débuter cette conférence sans pour autant penser à notre illustre disparu. C’est pourquoi, nous voudrions avec votre permission vous inviter à bien vouloir observer, une minute de silence à la mémoire du Professeur Ibni oumar.



Mesdames et messieurs 

Avant d’aborder le thème de cette conférence de presse, nous nous faisons le devoir d’exprimer nos sincères gratitudes à l’endroit des responsables de la Maison de la Presse du Mali qui ont bien voulu nous accueillir dans la dite enceinte. Je salue également les louables efforts de la maison de la presse qui est par essence un cadre dans lequel se déroule le rendez-vous du donner et du recevoir. Je n’oublie pas enfin de remercier l’assistance qui a bien voulu consacrer de son temps non pas pour une présence protocolaire mais plutôt pour contribuer à enrichir le modeste travail d’échange et de discussion que nous entendons avec humilité le présenter.

Cher invités : 

C’est avec modestie que nous nous proposons d’échanger avec vous sur un thème aussi important que les assassinats politiques en Afrique.

Notre thème est ; du reste ; un fait qui a fait l’objet de multiples combats ; non seulement sur le continent que dans le reste du monde. Il a inspiré aussi plusieurs publications scientifique et littéraire.

Nous tacherons de vous en dire ce que nous savons et pensons en particulier pour le cas du Tchad.

Mais avant ; qu’il nous soit permis de remercier tous ces militants de droit de l’Homme ; de la démocratie et du développement qui sont ici présent ou qui ont souhaité l’être dans le but de nourrir le débat ; nous remercions singulièrement une fois de plus la Maison de la presse qui accueille la présente activité ainsi que le collectif Mali Te Tila qui nous accompagne.

Au passage ; nous saluons l’option idéologique du collectif Mali Te Tila et l’engagement dont elle fait montre au sujet des droits de l’opprimé et des injustices sous toutes ses formes y compris les secteurs sociaux de base.


Pour revenir au thème de notre communication ; nous y avons pensé pour deux raisons :
Premièrement l’Afrique en général et le Tchad en particulier constitue le théâtre d’assassinat politique, de disparition forcée ayant pour but ultime l’étouffement de la démocratie et partant la liquidation systématique de toute opposition.

Deuxièmement : le processus démocratique en cours particulièrement en ce début du 21eme siècle est porteur d’espoir et de progrès pour l’émancipation des peuples notamment la préservation des libertés publiques d’une part et de l’autre la garantie de l’alternance politique et la satisfaction du souci du développement intégré.

En effet, depuis l’accession des pays africains à la souveraineté, les peuples du continent ont expérimentés des crimes politiques et autres disparitions forcées des plus odieux.

Si d’autres intervenaient juste au lendemain des indépendances ; il en existe qui sont d’autant scandaleux et inadmissible qu’ils interviennent dans un contexte de démocratisation ; donc de liberté et de droit.

De Patrice Emery Lumumba à Marien Ngouabi, en passant par Isodore Noel Thomas Sankara ,Samora Marchel , Edouardo Mondlane, etc.

La particularité du cas du Professeur IBNI OUMAR MAHAMAT SALEH est que même sa dépouille n’est pas retrouvée, ni son deuil célébré.

Nous réfléchirons ensemble aujourd’hui avec vous à ce sujet

 

Chers invites:

Comme chacun le sait, l’Afrique au lendemain de son indépendance fut marquée par l’avènement des pouvoirs autoritaires répressifs .Le continent représentait  un tableau sombre vu le gigantesque lot d’assassinats, des tortures , des disparitions et d’arrestations arbitraires dont étaient victimes des citoyens qui avaient en son temps émis une idée contraire par rapport à la gestion de la chose publique. Du Maghreb au Cap en passant par le Sahel et l’Equateur, des régimes africains se sont illustrés par des pratiques sanglantes et sanguinaires dans le but de conserver le pouvoir pour le pouvoir avec la complicité tacite de certains  puissants de ce Monde, ceux-là même qui se disaient défenseurs des valeurs universelles de la démocratie , des droits de l’Homme et de la justice.

 L’Afrique indépendante a cependant enregistré une série d’assassinats des personnalités politiques dont le seul tort est d’appartenir à des mouvements plus ou moins pacifiques qu’ils conduisaient, et qui naguère étaient considérés par des pouvoirs en place comme des actions subversives. Ainsi, donc de 1958 à 1990, furent assassinés des personnalités politiques dont les plus connues sont:

        Au Maroc Mehdi  Ben Barka leader socialiste de l’opposition marocaine, panafricaniste et anti colonialiste assassiné à Paris en France dans les années 65;

         

        En Algérie, des hommes politiques  assassinés furent Mohamed Khémisti, ancien ministre des affaires étrangères (1963), Mohamed Khider(1967) et  Krim Belcacem(1970) ;

         

         En Tunisie Salah Ben Youssouf homme politique assassiné en 1961;

        Au Tchad, Dr Outel Bono homme politique  fut assassiné à Paris en 1973

        Au Cameroun, de 1958 à  1966 furent assassinés  des figures politiques  à savoir Ruben Um Nyobé, Felix Rolland  Moumié et Castor Osendé Afana;

        En Guinée Bissau en 1973 fut éliminé le leader panafricaniste Amilcar Cabral;

        Au Kenya Tom Mboya  en 1969;

        Au Zimbabwe  ce fut le cas d’Hubert Chipolo, homme politique.

On doit souligner avec insistance le cas tout à fait particulier du congolais Patrice Emery Lumumba, leader panafricaniste dont les mobiles de son assassinat ne se reposaient non seulement sur des mains entachées du sang de ses compatriotes mais plutôt sur celles des colonialistes belges et américains  comme le décrivent plusieurs rapports établis à ce sujet.

Toutefois le but de cet exposé n’est pas de s’appesantir sur la rétrospective des cas des assassinats en Afrique mais de chercher à analyser les motivations des régimes africains à enfreindre toute voix discordante, toute action populaire visant à une remise en cause d’un pouvoir despotique.

C’est pourquoi, nombreux étaient des africains qui ont cru au processus de démocratisation de l’Afrique déclenché par la conférence de Baule en 1990, estimant que le temps des dictatures révolu  et croyant à la possibilité d’une alternance, se sont jetés dans une lutte pacifique pour apporter des réponses démocratiques  aux exigences de leurs pays respectifs. Cela s’est passé malheureusement pour certains  au prix de leur vie comme le cas du Professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh, objet de cette présente conférence de presse.

 

Chers invités:

Ce n’est pas sans émotion que nous venons aujourd’hui témoigner devant vous, sur ce thème  et
Ce n’est pas sans fierté que nous nous voyons conférer le rôle de défendre la mémoire de notre père, le Professeur Ibni oumar Mahamat saleh et de tous ceux, qui, de par le monde, ont été victimes de la barbarie des hommes, torturés, martyrisés, assassinés dans des caves hideuses.


De Klaus Barbie, le boucher de Lyon à Douch le responsable du Santebal, la police politique du régime des khmers rouges en passant par l’empereur Bokassa Ier de Centrafrique qui torturait lui-même ceux qui avaient l’outrecuidance de déplaire à son auguste majesté, ils ont été nombreux ces tortionnaires qui ont rabaissé la dignité de l’homme à celle de l’animal, sans compassion, sans amour, sans pitié. Il y aurait de quoi perdre espoir en ce bas monde.

Mais aujourd’hui, nous voyons des femmes et des hommes qui ont l’intime conviction que cette sauvagerie doit finir, que dans chaque pays la justice doit faire son travail et que la torture, les disparitions forcées, les exécutions sommaires devraient y être abhorrées définitivement. Cet engagement de votre part nous redonne foi en l’existence et nous permet de continuer à nous battre avec courage pour que la vérité éclate sur la disparition de notre père et que jamais, plus jamais, un être humain ne puisse être privé de son intégrité physique, voire même de sa vie, pour ses appartenances politiques, ethniques ou religieuses.

Alors, mesdames et messieurs, du fond du cœur, merci pour votre engagement, merci pour votre soutien sans faille et merci de nous donner cette tribune afin d’être, comme le dirait Aimé Césaire, « les bouches des malheurs de ceux qui n’ont pas de bouche et notre voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ».

Chers invites

En cet instant que chacun devine si important pour l’avenir du Tchad, pour l’avenir de chacun d’entre nous, nous ne pouvons-nous empêcher d’éprouver une émotion sincère et profonde. Cette émotion, nous aurions pu essayer de la qualifier, cette émotion, nous aurions pu essayer de la définir en un mot, nous aurions pu vous dire que nous avions honte mais cette honte n’aurait pas traduit avec assez de force ce que nous ressentons en cet instant. Il ya des indignations si puissante, des courroux si indescriptibles qu’il n’existe pas de mot assez fort pour les nommer. Il ya des colères si intenses qu’il serait inutile de chercher à  les rendre pleinement par la simple force du verbe. L’émotion, la honte, la révolte que nous éprouvons en cet instant sont celles-là, titanesques, dévastatrices.

 

Chers invites

Durant 24 ans, l’âme des tchadiens saignait. Durant 24 ans, des hommes croyaient pouvoir en asservir d’autres à grand coup de pétrodollars, d’exécutions sommaires et de supplice abject. Durant 24 ans, un dictateur sanguinaire porté illégitimement au pouvoir et ses soudards ôtaient peu à peu tout ce que le Tchad a pu conquérir en trente ans d’existence. Durant 24 ans, un pan entier de notre peuple, la grande majorité,  était privée de sa dignité, bafouée dans ses droits les plus fondamentaux, mise au ban de l’humanité.

Mais durant ces 24 ans, des hommes se sont levés. Parmi ces hommes, il y’avait, le professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh .Il s’est levé  pour dire non, non à l’arbitraire, non à l’injustice, non à la tyrannie. Il s’est levé parce qu’il croyait en un Tchad meilleur, débarrassé de la gangrène de la haine et de la division. Il a alors fondé son parti politique d’opposition, le parti pour les libertés et le développement(PLD), pour promouvoir ses idéaux et porter aux nues son idéal. Jamais il ne s’est abâtardi à accepter des quolifichets de la part du dictateur du palais rose, ni postes ministériels lucratifs, ni voitures rutilantes, ni villa luxuriante dans les beaux quartiers de Ndjamena. Se compromettre, trahir ses engagements ne faisaient pas partie intégrante de son vocabulaire.

Son courage, sa droiture et son opposition à Deby lui ont couté la vie. Le 03 février 2008, pendant que les colonnes rebelles se brisaient contre les écueils tendus par l’ANT et les forces d’occupations françaises présentes à Ndjamena, la porte de son domicile était enfoncée par des membres de la garde présidentielle du sanguinaire Deby. Le crépuscule se teintait d’un rouge sang pendant qu’il était emmené sous les yeux de sa femme, ma mère, du dernier de mes frères et du reste de ma famille. Plus personnes, jamais ne le revit. A l’heure qu’il est, le professeur Ibni a certainement rejoint le cortège d’ombres de ces martyrs, ceux qui à travers les années périrent torturés dans les caves hideuses des prisons de Ndjamena, ceux qui par la folie sanguinaire de quelques hommes ont sombrés bien malgré eux dans le royaume des ténèbres ,ceux, anonymes ou non(tel que Maitre Joseph Behidi, Bichara Digui Arou, Mbailao Mianbé, Mahamat Guetty, ou encore Bisso Mamadou),qui subirent tous le même sort que et à qui il convient de rendre hommage avec déférence.

Aujourd’hui, l’âme des tchadiens saignent encore. Les ressources du pays sont spoliées par les multinationales étrangères et une clique de privilégiés sans scrupule tandis que le peuple se meurt, rongé par les maladies et tiraillé par la faim. Et en livrant le Professeur Ibni à la hargne séculaire de ses sbires, Deby nous a montré un des traits les plus hideux de sa personnalité : sa lâcheté, cette même lâcheté qui l’a conduite à jeter son dévolu sur des personnes qui ne pouvaient se défendre. Alors non et deux fois non plutôt qu’une, nous ne servirons pas de pigeon d’argile aux soudards du Néron de Ndjamena.

Chers invites :

Aujourd’hui, nous préférerons mourir en homme libre que vivre en rampant dans la fange de l’humiliation et de la honte. Car nous ne pouvons plus tolérés le gouvernement de Deby mentir avec effronterie sur le sort réservé à tous les fils du Tchad. Car nous ne pouvons plus supporter de voir notre peuple être confiné à une misère hideuse pendant que d’autres vivent dans l’opulence la plus totale en détournant l’argent qui était originellement destiné aux plus démunis. Car nous avions enfin compris que celui qui ne s’engage jamais, qui ne se donne jamais, qui se protège, qui garde ses distances, qui refuse de prendre des risques, qui ne croit pas en ces idéaux, celui qui ne hisse pas au sommet de son âme les couleurs de la liberté et de l’espérance, celui-là passe à côté de tout ce que la vie a de plus beau et de plus grand, de tout ce qu’elle a de plus intense, de tout ce pour quoi elle mérite d’être vécue.

Nous ne sommes pas nés pour subir, nous ne sommes pas nés pour rester passif face à  tant d’injustices, nous sommes venus au monde pour agir, nous le savons maintenant, et si Dieu le veut, nous allons rendre à ce pays la grandeur à laquelle il peut prétendre. Nous allons mettre toute notre force, toute notre vigueur au service de notre patrie, de nos compagnons de lutte et plus généralement à celui de tous nos concitoyens, pour que chacun ait un avenir à sa mesure, pour que les blessures que chacun porte en lui cicatrisent enfin. Nous ne saurons-nous résoudre à n’être que des couards de plus parmi ceux qui n’ont pas le courage de dénoncer les hommes qui mènent notre grande nation à sa perte. Nous ne saurons-nous résoudre à être des notables corrompus de plus se repaissant des miettes du grand gâteau de la tyrannie debiste. Nous ne saurons nous résigner à devenir des hommes politiques en pantoufles présidentielles de plus dont l’opposition au gouvernement actuel se décatit sous le poids de sa vénalité.

 

Cher invités

Le professeur Ibni oumar Mahamat saleh a sacrifié sa vie  pour des idéaux universelles aussi nobles que la démocratie et la justice au Tchad ; en Afrique et dans le reste du monde. Tout au long de sa carrière, cette illustre figure de la politique tchadienne à fait montre d’une exemplarité et d’une grande rectitude morale dans un pays devenu, au fil des années, un repère où foisonne toute sorte de comportements anti patriotique et rétrograde. Il était l’une des rares voix autour desquelles se sont rassemblés ceux qui désirent sortir le Tchad de la spirale de la violence et de coups de force qui emporte toute aspiration démocratique et de réelle liberté. Le Professeur Ibni est devenu un des emblèmes de l’opposition non armée et démocratique dans ce pays asphyxié par l’inhumanité et les conflits de ces dernières décennies. Son dernier combat ; nous nous souvenons ; il était le porte parole le l’opposition démocratique tchadienne.

 Déby et ses sbires, pour conserver le pouvoir, n’ont pas hésité à ôter la vie à tous ceux qui osaient contester le caractère absolu de leur pouvoir. Outre le professeur Ibni,  il eut bien d’autres milliers d’héroïques anonymes, morts sous la torture, martyrisés, exécutés sommairement par un régime aussi sanguinaire. Aujourd’hui ; nous devons avoir une pensée pour toutes ces figures emblématique de la vie politique et de la société civile tchadienne tombées sous les balles et les brutalités du régime sanguinaire.

Le régime tchadien a rendu le Professeur Ibni plus grand et encore plus vivant en l’assassinant. Les idées nobles  que défendait le Professeur Ibni sont en train de devenir une source d’inspiration, un exemple pour les jeunes générations africaines. Ces principes et sa rigueur  sont en train d’inciter la classe politique montante à plus d’engagement et de ferveur en faveur de ceux qui ont donné leur vie pour une plus haute idée d’humanité, pour une Afrique meilleure. 

L’héritage du professeur IBNI se sont ses principes, ses idées, en un mot une vision. Il s’agit d’une voie, celle que la génération montante africaine doit suivre ou périr. Les combats justes triomphes toujours. Une opposition saine qui bannit le nomadisme politique et la complaisance. Une opposition constructive ; forte de proposition et de probité, avec des jeunes pour l’incarner, Un projet de société non violent pour l’Afrique. Car nous devons veiller inlassablement à être solidaires des espoirs de démocratie et de justice sociale portés par le peuple africain.

En l’enlevant, en le torturant, en l’assassinant, en évaporant son corps au mépris de tous les principes même de l’islam et de la morale humaine, le régime tchadien et ses affidés ont cru avoir fait disparaître la vision et le souvenir d’Ibni en même temps que sa chair. Ils ont cru avoir fait évanouir son rêve pour le Tchad ; l’Afrique et avec lui tout le cortège de ceux qui ont rêvé avant lui, ces illustres anonymes dont le nom s’efface devant leur courage.

 

Au surcroit, ils ont cru mettre à bas toutes les valeurs pour lesquelles le Professeur Ibni et ses prédécesseurs ont lutté corps et âme. Laissant le bas-peuple croupir dans la misère la plus crasse, 184ème sur 187 au classement de l’indice de développement humain, sans eau courante, sans électricité même dans la capitale. Ils ont tenté d’inculquer aux tchadiens que la droiture consistait dans le règne sans partage d’un parti unique composé de griots avide d’argent et de pouvoir, dans la surveillance étroite de la population par une police politique qui n’a rien à envier à la Stasi et autre Gestapo, étouffant toute velléité libertaire par tous les moyens possibles, chantages, passages à tabac, meurtres, déportation dans des camps de concentration tel que celui de Korotoro ; dissolution dans les étangs d’acide. Ils se sont enfin échinés à apprendre aux tchadiens que la dignité était devenu un mot vide de sens et que désormais, grâce à une origine ethnique, à des ressources financières ou à une allégeance au régime, l’on pouvait acheter comme le reste, quoi que l’on soit l’auteur de crimes répréhensibles dans sa vie.

 

 

 

Cher invités :

Du code pénal tchadien nous puisons des informations suivantes sur l’assassinat à toute fin utile ,par exemple l’article 2 dispose que nous citons : toute tentative de crime qui aura été manifesté par un commencement d’exécution si elle n’a été suspendue ou si elle n’a manqué son effet que par suite de circonstance indépendante de la volonté de son auteur  est considéré comme le crime même,la tentative est punissable alors même que le but recherché ne pouvait être atteint  en raison d’une circonstance de fait ignoré de l’auteur. Fin de citation

L’article 237 précise que nous citons : l’homicide commis volontairement est un meurtre. Fin de citation. L’article 238 ajoute nous citons : le meurtre commis avec préméditation ou guet-apens est un assassinat. Fin de citation. L’article 242 alinéa 1er dispose que nous citons : tout coupable de meurtre sera puni à l’emprisonnement à vie. Fin de citation.

Une commission d’enquête a été mise en place et elle a établi que la disparition du professeur Ibni incombe au gouvernement tchadien.

Les conclusions de la commission d’enquête dans son rapport remis le 31 juillet 2008 sont très claires sur deux points :

Tout d’abord la responsabilité de la présidence tchadienne dans la disparition du professeur Ibni Oumar est avérée, l’ordre de l’enlèvement ayant été décidé au plus haut niveau et la capitale à l’heure de la disparition du professeur était sous le contrôle de la garde présidentielle. Page 155 du rapport

Dans le même temps l’armée tchadienne s’est livrée à de graves exactions à l’encontre de sa propre population, le rapport évoque clairement la responsabilité de la garde présidentielle pour avoir commis de violation graves, attentatoires à la dignité humaine et participer à l’enlèvement de personnalités politiques et civiles. Page 152 du rapport.

Les dossiers laissés par la commission d’enquête au procureur ont été égaré

Le comité tchadien de suivi de l’enquête ne s’est réuni qu’une seule fois

Les sommes importantes allouées aux différents pools judicaires chargée de l’enquête ont disparus sans qu’aucune comptabilité n’ait été établie.

Enfin la justice tchadienne a délivré un non-lieu.

Cher invités :

De ce faite, nous avions menés d’autres actions auprès de la justice, nous avons effectué plusieurs démarches sur cette affaire afin de ne pas céder à la résignation.

C’est pour cette raison que nous avions envisagé d’ouvrir une nouvelle phase judiciaire

Nous avions porté plainte devant le tribunal de grande instance de paris pour enlèvement, séquestration, torture, et autre peine et traitement cruel, inhumaine ou dégradant.

Une première décision confirmée en juillet 2013 par la chambre d’instruction de la cour d’appel de paris autorise une enquête sur cette disparition.

Aussi un rapport commandé par l’union européenne, qui dénonce la corruption et les conditions de l’enquête, obstruction sur la mort du professeur Ibni oumar estime possible le lancement d’une procédure internationale.

Cher invités

Nous avions jugé dorénavant utile d’ouvrir devant la cour pénale internationale une procédure

Afin de faire apparaitre la vérité devant la mauvaise volonté des autorités tchadiennes, nous avions décidé d’amorcer une série d’initiative.

Le procureur de la république a été saisi du dossier et doit maintenant examiner la possibilité de demander à la cour pénale international d’enquêter pour crime contre l’humanité et crime de guerre selon les articles 5, 7 et 8 du statut de Rome.

Nous avions aussi saisi le comité contre la torture, défini par la convention contre la torture  de New-York de 1984 ratifié par le Tchad.

Une plainte a été déposée auprès du conseil des Droits de l’Homme, organe intergouvernemental du système des nations unies, au nom des crimes de guerre commis par le gouvernement tchadien lors des évènements de février 2008.

Cher invités :

Un prix a été créé à la mémoire du professeur Ibni oumar.

Le prix a été créé pour que sa mémoire reste vivante et poursuivre ses engagements en faveur des mathématiques en Afrique.

Il est attribué tous les ans à un jeune mathématicien ou une jeune mathématicienne, d’Afrique de l’Ouest ou d’Afrique centrale par un comité scientifique mis en place par le CIMPA. Il finance un séjour scientifique.

Le prix est financé par une souscription lancée par les sociétés savantes françaises de mathématique, il s’agit de la société française de mathématique (SMF), la société française des statistiques (SFI) ainsi que la société de mathématique appliquée et industrielle (SMAI).

L’organisation du prix est actuellement dans une phase de transition sous la responsabilité conjointe de Marie Françoise Roy et de Jean Renault.

Le prix a reçu le soutien de l’international Mathematical Union (IMU), de l’Union Mathématique Africaine (UMA), et de London Mathematical Society (LSD) et ainsi que du CIMPA.

Aussi, il y’a une pétition en ligne qui a été signée par plus de 4000 personnes pour connaitre la vérité sur la disparition du professeur IBNI.

Le prix a été établi en 2009, le premier prix a été décerné à Monsieur SOLYM MAWAKI MANOU ABY, pour lui permettre d’effectuer un séjour scientifique à l’institut de mathématique de Toulouse dans le cadre de son doctorat.

Il prépare une thèse en cotutelle entre l’université Cheikh Anta Diop au Sénégal et l’université Paul Sabatier de Toulouse. Il est togolais, après des études secondaires à Lomé, il a obtenu sa maitrise et son DEA avec Mention très bien à Dakar.

Le sujet de sa thèse est : << Diffusion anormale, théorème limite et processus stable>>.

Le prochain prix a été décerné à AMADOU TAL, pour lui permettre d’effectuer un séjour scientifique à l’université de Strasbourg dans le cadre de son doctorat d’état en cryptologie.

Au département des mathématiques de la faculté des sciences et techniques, le lauréat du prix Ibni, AMADOU TAL a soutenu une thèse sanctionnée avec la Mention très Honorable et avec félicitation du jury. Il a présenté une thèse de doctorat sur les chaines d’addition soustraction et leur utilisation en cryptographie sur les courbes elliptiques.

Le prochain prix a été décerné à OUMAROU ABDOU ARBY du Niger, pour lui permettre d’effectuer un séjour scientifique à l’INRIA de Rennes dans le cadre de son doctorat en Bio-informatique.

Son projet scientifique s’intitule << Utilisation des réseaux métaboliques en nutrition>>.

Le prochain prix a été décerné à ELHADJ DEME du Sénégal, qui a effectué un séjour scientifique en Grenoble dans le cadre de son doctorat d’état en statistique.

Le sujet de sa thèse c’est << Estimation paramétrique pour un processus de poisson d’intensité>>.

Le lauréat du prix 2014 a été annoncé, il s’agit de KOFFI WILFRID WIDENANONE, le prix lui permettra d’accomplir sa thèse à l’université de Valencienne. Son thème porte sur les estimations d’erreurs à posteriori pour les problèmes de transmission avec discrétisation isotrope ou anisotrope.

 

Chers invites :

Les exécutions sommaires, les atteintes à l’intégrité physique, les arrestations arbitraires, les détentions illégales et disparitions, les attaques dirigés contre des expatriés, les réquisitions forcés des biens des paisibles citoyens, les détournements des deniers publics, les menaces contre les défenseurs des droit de l’homme et acteurs de la société civile, voilà les 19 ans de dictature atroce que vis et ne cesse de vivre notre chère pays.

L’Afrique a vu naitre des grands hommes, Modibo Keita était le père de la nation malienne, Ahmed Benbella était un vrai combattant pour l’Algérie, Amilcar Cabral était le fondateur de l’indépendance  de la guinée Bissau, Yakubu Gouron était l’unificateur du Nigeria, Patrice Emery Lumumba avait prôné la patrie ou la mort a ses frères africains ,Samora Machel a libérer le Mozambique ,Nelson Mandela a lutter toute sa vie contre l’apartheid ,Kwame Nkrumah était le père du panafricanisme. Thomas Sankara était un altermondialiste, l’une des plus belles réussites du président des pauvres était de faire vacciner en l’espace de 15 jours 2500000 enfants contre la rougeole, la fièvre jaune et la méningite. Sékou Touré a exercé son empreinte particulière d’homme d’état pendant un quart de siècle sur la Guinée (de 1956 à 1984).Il a toujours accordé la priorité à l’unité africaine, il a prôné le non-alignement et la lutte contre l’impérialisme. Mais Idriss Deby et son bilan sont comparables à celui de Jonas Savimbi qui était l’un des plus macabres : 20 ans de guerre civile, 500000 morts, 4 millions de déplacés et 100000 mutilés.

Durant tout son règne Deby n’a eu que du mépris et de l’arrogance envers le reste des tchadiens .Il a fait sombrer notre pauvre nation dans le trouble, la honte, la cruauté et la crainte. Il veut persuader tous les tchadiens qu’il est leur sultan alors que s’il a pu parvenir au pouvoir en décembre 1990 c’est grâce à la neutralité de paris, la tristement célèbre DGSE la logistique de tripoli, le soutien actif du Soudan et surtout tous les fils du Tchad issus de toute couche sociale, ethnique et religieuse.

– Le 13 octobre 1991, le sanguinaire Deby accuse le défunt Maldom Bada Abbas, son vice-président et homme de confiance de tentative de coup d’état et l’emprisonne. Deux officiers supérieurs, le lieutenant-colonel Kafine Chahadallah (chef d’état-major adjoint de l’armée nationale tchadienne) et le commandant de la gendarmerie Ngarboubou (des fideles de Maldom Bada), se réfugient avec armes et bagages dans les montagnes du Guerra. Les forces gouvernementales affrontent ces derniers et ensuite se poursuit les massacres des paisibles citoyens innocents du Guerra. Maldom Bada, ancien ministre de l’intérieur et de la sécurité, sera libéré  des janvier 1992, immédiatement réhabilité, il sera nommé le 25 février, président du conseil provisoire de la république(CPR). 

Apres plusieurs mois d’exil au Nigeria ou il a créa la Fraction de l’Armée Nationale Victimes des Evénements du 13 octobre, tout en souhaitant contribuer à la paix, Kafine Chahadallah rentre à Ndjamena mais il sera empoisonné par les sbires du dictateur Deby quelques mois plus tard pendant la conférence nationale souveraine(CNS).

– En Décembre 1991, les forces du MDD dirigé par le défunt Goukouni Guet, un guerrier légendaire, ancien chef d’état-major des Forces Armées Populaires(FAP) lancent une offensive contre le gouvernement dictatorial de Deby qui échouera.

– Le 08 janvier 1992, le défunt Bisso Mamadou, initiateur de la création du RDP, intellectuel pointu sorti de l’école nationale d’administration et de magistrature(ENAM) et formé en droit et politique internationale à l’université de Tunis est assassiné par le sanguinaire Deby. Sa franchise, son pacifisme et son opposition à Deby lui ont couté la vie. Ce grand cadre qui occupa successivement les postes de sous-préfet rural de Ndjamena, directeur de la coopérative des transporteurs, directeur général de la santé publique, puis directeur général de la société tchadienne d’eau et d’électricité(STEE) fut rudoyé et assassiné à coup de rafale de Kalachnikov devant sa femme et son fils par la garde présidentielle qui enfonce la porte de son domicile vers 3h du matin. Son corps fut emporté et jusqu’à nos jours, sa dépouille n’a pas été remise à sa famille. 

– Le 10 avril 1992, l’association humanitaire nigériane Civil Liberties Organization(CLO) rend publique une liste nominative de 244 opposants tchadiens raflés par la police à Maiduguri et remis aux autorités de Ndjamena. Parmi eux figurent plusieurs dirigeants du MDD à savoir Goukouni Guet, Mahamat Sakhair alias bidon (ancien commandant de la Brigade Spéciale d’Intervention Rapide), Oumar Tahar, Alhadj Issa Gourane, Mahamat Boukhari (ancien secrétaire d’état aux relations extérieurs), Ahmat Hadad Abakar etc.

– Le 17 avril 1992, une dépêche de l’AFP à Lagos annonce l’exécution de plusieurs d’entre eux. L’arrestation et la livraison de ces chefs militaires survivants de l’offensif du Lac auraient été organisées et négociées avec les autorités nigérianes de l’état de Bornou par des émissaires du gouvernement tchadien contre une somme de 260 millions de FCFA.

– Le 16 février 1992, Maitre Joseph Behidi, juriste de formation et diplômé d’étude supérieur en comptabilité, vice-président de la ligue tchadienne des droits de l’homme est assassiné par le sanguinaire Deby. Criblé de balles, couvert de sang, il est extrait de son véhicule et jeté sur un trottoir, les sbires du dictateur du palais rose repartent au volant de son véhicule. Cet avocat au barreau de Ndjamena et expert-comptable agréé par la cour d’appel reconnu pour son franc parler et son engagement pour les droits de l’homme a payé de sa vie son combat pour les libertés et la démocratie.

– En Aout 1993 Deby massacre la population civile du Ouaddaï.les sbires du dictateur Deby ouvrent le feu, froidement en plein jour de marché, sur les villageois. Ni les femmes enceintes, ni les enfants ne sont épargnés .La razzia fait 130 morts et plus de 100 blessés. A Ndjamena, la manifestation de solidarité organisée par les habitants de la capitale originaire du Ouaddaï s’achève en émeute, le sanguinaire Deby réagit durement une fois de plus en engageant l’armée, bilan de l’affrontement : 68 morts et 152 blessés, un commissariat de police et une vingtaine de voitures de police incendiées.

– En octobre 1993, juste quelques jours après son entrée à Ndjamena suite à une médiation soudano-libyenne, Abbas Koty Yakhoub alors président du CNR est abattu par les forces de sécurité tchadienne sur ordre du sanguinaire Deby.

Cet officier talentueux sorti du groupement des écoles militaires inter armées(GEMIA) de Ndjamena, ancien directeur de cabinet militaire du président Goukouni, commandant des régions militaires du Chari Baguirmi, du Salamat,du Guerra et d’une partie du Ouaddaï était connu par l’ensemble de ses compatriotes pour son courage, son patriotisme et son amour pour la justice. Membre fondateur du Mouvement patriotique du Salut(MPS), chef d’état major de l’armée nationale tchadienne quasiment des la prise du pouvoir, ministre de la défense, puis ministre des travaux public et des transports, il fut une des premières victimes du régime barbare de Ndjamena, son corps fut emporté par les sbires du dictateur du palais rose et sa dépouille n’est pas remise à ses proches jusqu’à nos jours.

Le même jour, le colonel Adam Acyl ancien chef d’état-major et membre fondateur du MPS, chef militaire dans la région du BET est assassiné à  Faya Largeau.

–  En novembre 1993, le Dr Alharis Secrétaire Général du FNT quitte le Tchad via le Cameroun et le 23 janvier 1994  les forces combattantes du FNT attaquent et occupent la ville de Abéché pendant 2 heures. Le 24 janvier 1994, le commandant Ibrahim Dahab Libiss Chef d’état-major du FNT a été fait prisonnier par les forces gouvernementales et sommairement exécuté sur ordre du dictateur Deby. 

– En Mai 1994, le gouvernement du dictateur Deby interdit les manifestations de la fête du travail et les militaires  occupent le siège des syndicats, l’université et les établissements scolaires seront occupés par les forces de l’ordre.

– En février 1995 le dictateur Deby procède à des massacres vis-à-vis des populations civiles de Goré (Logone oriental)  et une commission d’enquête évalue le nombre de victime à 247 morts et à des dizaines de blessés.

– Le 26 juin 1995, la colère et la panique provoquées par les massacres des chrétiens du sud ne sont même pas apaisé quand Mbailao Mianbé, directeur du secrétariat permanent à la réinsertion des militaires déflatés est assassiné. Son meurtre serait lié au vol de plusieurs millions de FCFA dans les caisses du service des réinsertions des militaires et du massacre de Guelendeng. Mbailao Mianbé était un témoin gênant.  

– En juillet 1995, plusieurs populations civiles du sud du pays seront persécutées soupçonnés de sympathie avec le FARF du défunt Laoken Bardé

– L’année 1996 s’ouvre sur l’échec de la table ronde de réconciliation inter-tchadienne à Franceville, dans le sud-est du Gabon. Le dictateur Deby sera élu déloyalement président du Tchad après des élections truquées.

– Le 16 aout 1996, le sanguinaire Deby assassine Bichara Digui Arou Mahamat, éternel opposant à toutes les dérives des régimes qui se sont succédés dans notre pays (Tombalbaye, Maloum, Goukouni, Habre et enfin Deby).Cet ancien directeur adjoint de la société Air Tchad a payé de sa vie son indépendance de ton et son souci de dénoncer les errements de la classe politique de son pays. Arrêté et torturé à plusieurs reprises, le défunt Bichara Digui, marié et père de 16 enfants, ne cessa pourtant de militer pour un Tchad plus égal, équitable et démocratique. Le Tchad perd  une fois de plus un fils, un grand intellectuel formé en administration et gestion financière dans les grandes écoles des Trois Rivières du Canada. 

A ce crime lâche et odieux, s’ajoute ceux d’Annour Idriss Haggar (laborantin), Abakar Idriss Haggar (directeur général de l’école normale supérieure), Hamit Abderamane Haggar (chef du programme élargi de vaccination, PEV) et Bakhit Mahamat Haggar.

– En Septembre 1996, le commandant Yakhoub Aldaris Ibrahim, ancien combattant du CDR, membre fondateur du MPS fut arrêté dans la ville d’Eljinena par les autorités soudanaises et livré au sanguinaire Deby qui l’exécute extrajudiciairement après des séances de tortures atroces. Cet ancien commandant de la région militaire du Chari Baguirmi, blessés grièvement dans les combat du lac en 1992 et emprisonné pendant longtemps à Sebha par les libyens a toujours été en désaccord avec les méthodes claniques du dictateur Deby. Yakhoub Aldaris a toujours réclamé le droit des militaires lésés par le régime diabolique en place mais bien mal lui en prit.

– En octobre 1996, le colonel Mahamat Fadil (ancien directeur général de la sureté nationale) et le capitaine Wileda Nouri (aide de camp du président Hissein Habre), tous réfugier politiques au Niger, sont arrêtés et livrés au sanguinaire Deby par les autorités nigériennes. Le despote Deby dépêchera même l’avion présidentiel pour  les querir. Malgré les contestations du HCR, de la Ligue Nigérienne des Droits de l’Homme(LNDH) et de la presse, ces deux officiers seront froidement exécutés.

– Le 20 Mai 1997, le défunt Youssouf Togoimi démissionne du ministère de l’intérieur .Une année après ,le  12 octobre 1998 exactement, ce grand juriste formé à l’université de Reims en France, procureur général de la ville d’Abéché, préfet du Ouaddaï, ancien ministre de la justice, ministre de la défense, puis ministre de l’intérieur et de la décentralisation s’oppose à la dictature atroce de Deby, il se retire dans les grottes du Tibesti et crée le MDJT notamment pour défendre l’intérêt de son pays. Le pouvoir malsain engage alors la persécution des populations civiles Toubou, puis le 24 septembre 2002, Youssouf Togoimi meurt dans des circonstances troubles en Lybie .Son véhicule a monté sur une mine probablement télécommandée, évacué sur tripoli pour des soins aux jambes, il avait retrouvé sa santé et suivait des séances de kinésithérapie quand sa mort a été annoncé. Cependant la Lybie refuse toujours de restituer son corps à sa famille. Youssouf Togoimi laisse derrière lui le souvenir d’un grand magistrat intransigeant qui n’a pas hésité à envoyer en prison son propre beau-père.

– Le 04 juillet 1997, le lieutenant-colonel Becher Moussa Houno (ancien chef d’état-major de l’armée de terre tchadienne) poursuivant ces cours à  l’école de guerre en France est tué dans un banal accident de la circulation (refus de priorité), à paris près de l’hôtel Ibis. Selon de sources concordantes,

Le défunt  Becher Houno présentait des impacts de balles sur son corps. Une nième forfaiture du dictateur Deby.

– Pendant l’année 1998, le dictateur Deby participe à la plus grosse affaire de contrefaçon monétaire du 19eme siècle, notamment celle des vraies-fausses coupures de 20 dinars de l’état de Bahreïn, pour une valeur de 350 millions de dollars.

Instruite à  paris sur plainte de l’autorité monétaire du Bahreïn, l’affaire n’a toujours pas été jugée. Une première audience avortée s’est tenue le 16 janvier 2007 devant la 12eme chambre du tribunal correctionnel de Paris.

–  En juin 2001, les élections présidentielles sont de nouveau truquées par le dictateur Deby. L’opposition civile manifeste contre cette réélection et le symbole de la manifestation tchadienne, Brahim Selgué est tué par les balles de l’injustice.

– Le 21 Avril 2002, le Docteur Mahamat Guetty, dirigeant de l’ASECNA pendant plus de 15 ans, et président du Parti Démocratique Africain(PDA) saute sur une mine télécommandé par les sbires du sanguinaire Deby entre deux bureaux de vote à Faya Largeau dans le quartier Tchang-Souss.Ce grand intellectuel connu pour son altruisme et son hardiesse succombe suite à ces blessures.

– En 2003, Cheikh Ibni Oumar, homme d’affaire soudanais qui a investi plus de 40 milliards de FCFA pour l’exploitation du pétrole de Rig Rig est tué. Deby inculpe extrajudiciairement le défunt Adouma. Le procès de ces soit disant assassins du Cheikh ne dure que 5 jours, sans aucun témoignage, ils seront exécutés  à la cour martiale.

– En 2003, le dictateur Deby crée la rébellion et le conflit du Darfour.

– Le 16 Mai 2004, le dictateur Deby échappe de justesse à un coup d’état manigancé  par ses proches.

– Le 06 juin 2005, le dictateur Deby modifie la constitution du 31 Mars 1996 (ce qui lui permet de briguer un troisième mandant et d’être président à  vie.

– En Décembre 2005, le RDL du capitaine Mahamat Nour Abdelkerim Ourbo est crée et le 13 avril 2006 les forces combattantes du FUC dirigées par le défunt colonel Mahamat Issa Mahamat Alias Absak attaque la capitale N’Djamena. Deby échappe de justesse grâce à l’intervention de la France puis il procède à des arrestations massives et arbitraires, parmi lesquels le colonel Adam Ahmat Guité, le commandant Adil Ousmane, le colonel Abdoulaye 44, le colonel Abakar Gawi, le colonel Ahmat Haroun, le commandant Djido Mht Idriss etc. Tous ces cadres militaires soupçonnés de complicité seront sommairement exécutés.

Ensuite se poursuivent les massacres des populations civiles du Dar Tama.

–  Les rebelles tchadiens s’unifient et créent la coordination militaire unifiée(CMU).Désigné comme chef d’état-major de la nouvelle coordination, le 02 février 2008, le colonel Fizani Mahadjir Yakhoub lance une attaque au cœur de la capitale tchadienne. Les forces d’occupations françaises interviennent une fois de plus et l’attaque échoue.

– Le 03 février 2008, le dictateur Deby sort de son nid et procède à des arrestations arbitraires parmi les chefs de parti politique de l’opposition civile, parmi eux figurent Lol Mahamat Choua (leader du RDP), Yorongar Ngarledji (leader du FAR) et le Docteur Ibni-Oumar Mahamat Saleh (leader du PLD).

Il torture et assassine lâchement Le docteur Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de l’opposition civile démocratique.

Le pouvoir clanique de Deby a atteint le paroxysme de la violence gratuite et des personnes que l’on pensait être de bon aloi se sont portés forts de toutes ces manigances en intégrant différents sérails du régime ou une commission d’enquête de façade qui sert d’apparence.

Ajoutons aussi que nos vaillants et héroïques soldats ont été envoyés comme mercenaire en RDC, au Congo et en Centrafrique. Les morts et les blessés ne sont même pas comptés. 

 

Conclusion :

Nous osons croire qu’à l’issue de cette brève conclusion que ‘’ quel que soit la durée de la nuit apparaitra le jour’’ dit une sagesse. Notre combat dans la recherche de la vérité et de la justice se poursuivra  sans relâche .Les grands hommes ne meurent pas, ne disparaissent pas, ils vivent en nous, les vivants que nous sommes.  

Mesdames et Messieurs; c’est avec un grand plaisir que nous avions pris la parole devant cette auguste Assemblée.

Ce plaisir est d’autant plus grand que vous  aviez tous l’honorable vocation de lutter en faveur des droits de l’homme en général.

Ce plaisir est d’autant plus grand qu’en dépit d’initiatives louables mises en œuvre dans le monde, la torture et les assassinats sont encore monnaie courante.

Point n’est besoin que l’homme est la valeur suprême et doit comme telle être protégé dans sa dignité indépendamment des contingences politiques et culturelles.

Mesdames et Messieurs, nous avions pris la parole aujourd’hui devant vous afin de partager vos convictions sur les droits de l’homme, mais aussi votre expérience de la torture comme on le sait quantités d’êtres humains sont régulièrement torturés dans le monde pour de multiples raisons mais toujours insoutenables dans la mesure où la torture est une grave atteinte à la dignité et même à la vie des êtres humains :

Des tortures contre des individus sont enregistrées en raison de leur foi religieuse ou encore de leur opinion politique.
Depuis la disparition du Professeur IBNI, aucune trace n’est perceptible et son cas est resté sans suite. 

Actuellement, la famille du Professeur Ibni Omar que nous sommes avec le soutien de la communauté scientifique et des forces qui luttent pour les droits de l’homme sont en train de lutter pour savoir ce qui lui est arrivé, éventuellement prendre possession de sa dépouille afin de l’inhumer dans des conditions requises et décentes.

Nous parlons d’inhumation sans préjugé c’est ce qu’une enquête sérieuse pourra montrer mais parce que nous détenons d’indices qui nous conduisent à nous convaincre que le Professeur Ibni oumar, qui n’a plus donné de signe de vie depuis 6 ans, soit mort. En effet à partir du moment où les auteurs de cet enlèvement odieux et exécrable sont connus, nous détenons des informations qu’il a été sauvagement torturé avant de rendre l’âme.

Voilà donc en ce qui nous concerne les éléments que nous portons à votre connaissance à toute fin utile .La famille du professeur Ibni fonde l’espoir que la tribune que nous a offert aujourd’hui votre structure sera d’un apport extrêmement utile pour l’évolution du cas de Ibni sous un angle des droits de l’homme.

Nous saisissons le sens de votre combat certainement inspiré par le principe sacro-saint de l’amour de son prochain et de la non-violence, bref de la paix.

Je puis vous assurer que nous sommes engagés auprès de toute force qui lutte pour le rayonnement des droits de l’homme en général et en particulier celui qui défendrait celui du professeur ibni Oumar.

Je profite de cette tribune pour remercier une fois de plus tous ceux qui de près ou de loin, les démocrates sincères, tous ceux qui sont épris de paix et de justice pour ce combat qu’ils ont menés pour que la lumière soit faite, pour que le Professeur Ibni justice lui soit rendu, pour que justice soit rendu à tous ceux qui ont aimé cet homme, qui l’ont connu, qui l’ont soutenu, qui l’ont défendu et qui continue à croire à son idéal. 

Malgré donc tous les soutiens que nous avions eu, malgré toutes les plaintes, malgré toutes les mesures de dénonciations, malgré toutes les manifestations que ça soit au plan politique, au plan social ,au plan des organisations de défense des droits de l’Homme, nous avions buté à un silence de cimetière. 

Nous tenons ici à dire à l’assistance, très humblement que c’est juste pour planter le décor et donner les grands axes. Maintenant c’est tous ensemble dans l’autre phase, la seconde phase débat que les uns et autres vont échanger et chacun donnera son point de vue, nous n’avons nullement le monopole de la vérité pour dire ce que nous disons là, il est immuable, c’est un débat et chacun a sa façon de voir ou de concevoir et de donner son appréciation par rapport à la marche des événements.

Ce dont nous aurons besoin au Tchad après notre victoire contre la Francafrique et sa Marionnette de dictateur Idriss Deby, c’est de nous demander pardon et de se pardonner réciproquement, de faire nos deuils dans la dignité et tourner les pages sombres de notre histoire pour y inscrire d’autres pages glorieuses.

Nous aurons besoin d’une commission nationale de : 

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Chers invités:

Je ne puisse mettre fin à mon propos sans vous savoir gré de la mobilisation et surtout de la conviction dont vous faites montre en assistant massivement à la présente rencontre

Je demeure convaincu que vous garderez une telle conviction si non être plus engagé tant que le monde n’entre pas dans un véritable processus de démocratisation et de développement.

Je resterai disposer au cas où vous le jugerez nécessaire de vous donner d’autres détails.

Enfin, puisse qu’il faut une conclusion en une demi minute, je dirai ceci, il faut que la pensée créatrice ouverte sur autrui, capable de forger une société éclairée et humaine apte à relever tous les défis du troisième millénaire puisse exorciser les démons de la querelle et de la division.

L’avenir du monde est à ce prix

Vive les droits de l’Homme

Vive la liberté

Vive un monde libre, uni et prospère

Vive l’humanité

Je vous remercie

Merci à toutes et à tous 
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