Une alerte importante a été déjà faite depuis 2010 concernant le manque d’eau dans cette zone dans le rapport de la mission effectuée par l’équipe technique du ministère de l’Eau, composée de cinq (5) ingénieurs dont un expatrié. Le chef de mission était l’ingénieur hydraulicien, Oumar Mahamat Oumar.
 
L’équipe a fait, durant un mois, tout le tour de la zone de l’Ennedi et du Wadi Hawar et ceci, après l’exploitation approfondie, au bureau, des documents hydrogéologiques et techniques concernant toutes les études et la réalisations antérieures faites dans la zone concernée.
 
Malheureusement, et malgré l’avis de certains bailleurs dont l’AFD et l’Ue, qui apprécient le ministère de l’eau et ses cadres compétents, le ministère des infrastructures a voulu s’accaparer toutes les réalisations hydrauliques comme il en a fait pour les autres ministères. Ceci, sans compétence ni sérieux. La preuve est que toutes les interventions dans les zones suscités n’ont étonnamment pas pris en compte les propositions fortes utiles faites dans les différents rapports à ce sujet par le ministère de l’Eau. Et le résultat est très bien connu : forages négatifs. Pis, l’idée ingénieuse émise par le rapport du ministère de l’Eau d’alimenter Bahaï à partir du  barrage de Karriyari a été, étrangement, négligée.
 
Ainsi, aujourd’hui, les conséquences de cette inattention dont les pénuries courantes et catastrophiques d’eau dans le Bahaï et environnants n’en sont que le résultat.
 
Il est à noter que le grand projet AFD Almy Bahaim devait couvrir la zone de l’Ennedi et Wadi Hawar mais, à cause de la volonté d’accaparement du ministère des Infrastructures d’alors de certains volets des projets hydrauliques, l’AFP a limité son rayon d’action de Almy Bahaim au Ouaddaï géographique.
 
La majeure partie de ces réalisations ne suit pas les orientations du chef de l’Etat dont le souci est l’amélioration constante du bien-être de nos populations. Pour nous, l’idéal serait de mieux exploiter les documents et rapports existants avant toute réalisation.
 
Tout récemment encore, le Ministère des Infrastructures a lancé un Dossier d’Appel d’Offre (DAO) de plusieurs stations de pompage dans les deux Ennedi Est et Ouest, sans se rassurer de la présence des sources d’eau (nappes souterraines, etc.) Pourtant, l’Etat a fait injecter à travers ce même ministère des centaines de millions pour des interventions dans cette zone dont les résultats laissent à désirer.
 
Quant aux écoles et centres de santé réalisés dans les provinces, ils doivent, pour leur pérennité, être accompagnés par des équipements et personnels à la hauteur de ces ouvrages réalisés et ceci, conformément aux orientations du chef de l’Etat qui ne cesse de le répéter dans ses différents discours. Aussi, une priorisation des activités doit être suivie en fonction des besoins réels du pays. Sinon le DAO lancé encore récemment pour réaliser dix (10) de la capitale et dont le coût ne serait pas moins de vingt milliards de francs CFA (20 milliards FCFA) n’est pas une priorité par rapport à la rareté de l’eau potable de la Ste qui ne couvre qu’à peine un tiers de la capitale. Ne parlons pas de l’électricité de la Sne qui est logée à la même enseigne.
 
Devant une telle situation, je pense comme de nombreux Tchadiens que le mutisme et le cautionnement de ces faits deviennent tout simplement…un crime. Ainsi, cest à toutes fins utiles que j’adresse cette contribution pour participer à la résolution de ce problème crucial. Cette note n’est donc pas faite par médisance, mais par devoir, loyauté et honnêteté intellectuelle.
 

Oumar Mahamad Oumar

Ingénieur Hydraulicien, Conseiller de l’ex-minstère de l’Hydraulique 

Source Alwihda

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