L’année 2015 et même celle d’après nous révéleront beaucoup de secrets et d’ailleurs ne sont-elles pas les années de tous les dangers pour notre pays ? Jamais l’incertitude n’a autant traversé les esprits des Tchadiens. Le dictateur au pouvoir depuis 25 ans est mal en point. La fébrilité au sein de la famille « régnante » est perceptible. Les enfants de Deby se livrent une guerre fratricide à distance par aides de camp du père interposés et se préparent activement à la succession en s’appuyant chacun sur ses oncles maternels. L’assassinat programmé du président de l’assemblée nationale, le dauphin constitutionnel, Monsieur Jacques Haroun Kabadi en cas de trépas du président de la République est un secret de Polichinelle. Comme quoi les rumeurs sur la disparition de Monsieur Deby se précisent.

 

Le président lui-même diminué physiquement et intellectuellement, se sachant condamné par une maladie incurable qui s’extériorise chaque jour davantage le rendant souvent méconnaissable, se débat pour montrer à ses compatriotes qu’il mène bien la barque comme en démontre l’organisation de la grandiose cérémonie militaire improvisée du 11 août à Abéché. Malgré cela il n’a pu quitter son véhicule militaire au moment  du  passage des troupes en revue.

 

Pendant ce temps le peuple Tchadien vit dans la misère. Les fonctionnaires de l’Etat sont payés avec un décalage de deux mois voire plus notamment pour les provinces. La dette intérieure n’a pas été honorée depuis un, voire deux ans. Les membres du gouvernement sont toujours en expectative de remaniement souvent annoncé mais reporté faute du neuf. Boko Haram que Deby a plusieurs fois annoncé la fin a de nouveau brandi sa menace sur le Tchad, son leader ayant contredit les affirmations de Deby sur sa mort.

 

Comme si cela ne suffit pas ; les enfants Kadhafi menacent Deby de saisir les juridictions internationales s’il ne restitue pas la fortune de leur père déposée à Amdjarass en 2011 par l’entremise de Daoussa Deby alors ambassadeur du Tchad en Libye. Cette menace fait suite au refus par Deby de recevoir la délégation de trois personnes envoyées par Aicha Kadhafi en Juin dernier.

 

A l’occasion de la fête du 11 août, le président Deby a fait une sortie dépourvue de tout sens politique si ce n’est une provocation. Il dit en substance « 25 ans de pouvoir, c’est long si j’avais la possibilité de m’assurer que le pays marchera après moi, je quitterais aujourd’hui même le pouvoir ».

 

En clair, il nous dit j’y suis j’y reste, faute de remplaçant. Un bras d’honneur adressé à la population Tchadienne mais surtout à l’opposition et aux « amis » du Tchad qui ont toujours déclaré de manière hypocrite et cynique que le Tchad est un pays démocratique qu’il faille « accompagner ».L’union Européenne se fait le chantre de cette rhétorique reprise comme chant de cygne par les laudateurs de Deby. Ce dernier n’est-il pas le gros client Africain d’armement du marché Européen ? Ceci explique cela.

 

Pour tromper la vigilance des Tchadiens et continuer à piller le pays avec la complicité sinon la bénédiction de ses « amis », Deby parle dans ses dernières déclarations de Franc Afrique et de Franc CFA qu’il faut changer. Il faut être idiot comme Deby pour faire pareille affirmation au crépuscule de son règne après 25 ans de bons et loyaux services à cette même Françafrique qu’il voue aux gémonies. Nous lui rétorquons que ; N’est pas SANKARA qui veut.

 

Nous devons reconnaitre que le vrai problème de notre pays réside dans l’immobilisme de l’opposition dite démocratique mais aussi le ratage des  politico-militaires. Les élites intellectuelles et politiques ont perdu tout sens de responsabilité. Les regroupements des partis politiques ; COLOC, CPDC, CNDP et les partis non affiliés ont tous à un moment ou à un autre fait la danse du ventre à Deby afin d’assurer leur confort. Lui (Deby) n’a pas hésité à leur tendre le calice qu’ils ont bu jusqu’à la lie.

 

L’opposition politico-militaire a été assommée par ses dirigeants qui se sont comportés comme des véritables prédateurs immoraux. Ces gens ont bradé l’espoir de la jeunesse mobilisée pour en finir avec le régime. La bataille de Ndjamena en 2008 a été gagnée par ces jeunes tombés à fleur de l’âge pour donner la liberté au peuple mais c’était sans compter avec l’égoïsme des dirigeants dont chacun voulait être « président » sans savoir qu’ils ne le seront jamais avec une telle petitesse.

 

L’espoir de notre pays est dans un sursaut de la jeunesse Tchadienne. La jeunesse peut se soulever et provoquer le départ de Deby. Au niveau de l’armée, de la gendarmerie et de tous les corps paramilitaires ; il y a une prise de conscience. Personne ne tirera une balle sur les jeunes du pays en cas de soulèvement. Jeunesse Ardachi contribuera à sa façon pour aboutir à cette œuvre salutaire qui sera le début de l’émergence de notre pays sur l’échiquier international. YES WE CAN. 

 

Fait à N’Djamena, le 20 août 2015

JEUNESSE ARDACHI

 

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