D’abord, Mr Annadif n’a pas été libéré ce dimanche comme semblent attester plusieurs médias nationaux en ligne. L’ex-secrétaire général de la Présidence est resté à  Moussoro où il était détenu depuis plus de deux mois pour « complicité de détournement de fonds public ». Il conteste fermement la démarche du ministre de la Justice qui évolue en parallèle, et qui voudrait le ramener à N’djamèna à la brigade antigang, le garder pour sa propre justice avant de le laisser libre.

Il faudrait dire qu’avant d’être arrêté le 17 avril 2012, Mr Mahamat Saleh Annadif a été entendu comme témoin dans l’affaire de Mahamat Zene Bada, l’ancien directeur général des grands travaux présidentiels, accusé d’avoir détourné plus de 1 milliard de F CFA. Placé en garde à vue à la Brigade de Stupéfiant à Moursal (quartier sud de la capitale), ensuite il est transféré à Moussoro le 22 avril 2012.

Ni les droits de la défense ni les règles de la procédure pénale n’avaient été respectés d’après ses avocats, à qui l’on a interdit de rencontrer leur client avant le 5 mai 2012 (or la communication avec les avocats est libre dès le premier jour de l’inculpation) et que l’on a empêchés d’accéder à son dossier d’accusation.

De sa cellule de la prison de Moussoro, l’ancien ambassadeur de l’Union africaine auprès de l’Union européenne, n’a pas cesser de clamer son innocence, car il assure avoir obéi aux ordres de son président, le despote Idriss Deby Itno, et avoir déjà été entendu deux semaines avant son arrestation. Mr Mahamat Saleh Annadif a même défini son arrestation comme une cabale contre sa personne par un milieu qui veut coûte que coûte l’écarter de ses responsabilités.

Il faudrait noter qu’en fin de semaine dernière, Daoussa Deby Itno, l’autre frère d’Idriss Deby Itno est allé rendre visite à Mahamat Saleh Annadif à la prison de Moussoro. Est-ce pour lui signifier les intentions d’Idriss Deby Itno qui dirait-on s’est rendu compte que son entourage l’avait grugé dans cette affaire, et qu’il faudrait trouver une voie permettant à tout le monde de sauver la face. En tout cas, la plupart des contacts au sein de l’appareil de ce régime anachronique contestent ouvertement les procédures du ministre de la Justice Abdoulaye Sabre Fadoul et celui de la sécurité publique Ahamat Bachir, qui ont fait de cette histoire une affaire plus que personnelle. 

Depuis les concertations entre le président de la Cour suprême de justice et Idriss Deby Itno sur l’histoire Annadif, le dossier est vide auraient avancer les parties impliquées ou en corrélation dans cet imbroglio. Les autres instances judiciaires avaient aussi observé un non-lieu, car rien ne justifiait cette lugubre arrestation. Même le directeur de cabinet et ministre délégué aux infrastructures d’Idriss Deby Itno (Gata Ngoulou) laissait dire que son président fut induit en erreur. « Ahamat Bachir ne devrait pas se jeter sur la première occasion pour régler ses comptes » dit-il dans la confidence.

Aux dernières nouvelles, l’ex-secrétaire général de la Présidence a décliné la proposition faite par Abdoulaye Sabre Fadoul via un certain Adoum Guet de sortir de la prison de Moussoro pour être garder à la brigade de stupéfiant de N’Djamena le temps des procédures. « Tant que je ne suis pas reconnu innocent avec une ordonnance de non-lieu, je ne partirais pas d’ici. Sinon allons devant les juges, aurait rétorqué Annadif. Je veux laver mon honneur face au monde, car je suis formellement innocent.

Dans cet élan de controverse, le ministre de la Justice Abdoulaye Sabre Fadoul alla contacter un membre de la famille Annadif  pour que celui-ci intercède auprès de son parent afin qu’Annadif accepte de venir à N’Djamena, à la fameuse brigade antigang. « Dite à oncle que c’est une procédure de justice répétait à satiété Abdoulaye Sabre Fadoul. » De quel oncle tu parles, aurait aussi rétorqué son interlocuteur devant les yeux fuyant de ce ministre sans vergogne.

En vérité Abdoulaye Sabre Fadoul, ministre de la Justice traine les pieds pour qu’une libération effective et devant les lampions de la république puisse être faite. Un non-lieu dans cette affaire amène du discrédit à l’image de cet arriviste qui voudrait coûte que coûte gagner du galon. C’est pourquoi il ordonna en catimini une libération un dimanche, jour non ouvrable afin que tout passe inaperçu. Sinon, comment comprendre qu’en matière de justice, on garde une personnalité de la république dans une prison, en faisant obstruction aux éléments de la justice (Avocats et dossiers), puis chercher après 3 mois de détentions de le laisser rentrer chez lui comme si de rien n’était.

Qu’on explique aux Tchadiens c’est quoi cette forme de justice sans leviers approximatifs. Est-ce que Annadif est innocent ? Sera-t-il dédommagé face aux préjudices subis ?

En tout cas, sous Abdoulaye Sabre Fadoul, la justice tchadienne n’en finira plus de se discréditer. Aucun citoyen n’accordera de manière formelle une confiance aux institutions de ce ministère, car elles sont variantes et pires que bancales.


La rédaction de Tchadanthropus-tribune.

 

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