L’information que nous livrent nos confrères de Zoom-Tchad fait l’effet d’une bombe en ce jour de mercredi 26 septembre 2012. Depuis 24h notre rédaction a cherché à faire les recoupements sur cette information qui semble plausible aux yeux des différents contacts, et aux regards des derniers évènements sur la visite d’Idriss Deby Itno au Tibesti. D’après certaines sources, il s’avère que le régime tchadien aurait été mis au courant de la révélation d’Abdallah Senoussi dans la 1ère semaine de septembre 2012. Le reste se passé de commentaire, car le pouvoir tchadien a organisé son déplacement au Tibesti pour maquiller et mettre sous noix cette information qui risquerait de réveiller d’autres vieux démons. En attendant, voyons le récit que nous livrent 2 sources à partir de la Libye, et la transcription de Zoom-Tchad.

 
Enfin ! La vérité sur la disparition tragique de Youssouf TOGOIMI, chef du MDJT, groupe de rébellion opérant dans le nord du Tchad, serait sortie de la bouche d’un homme clé du régime de Kadhafi ; Abdallah Senoussi, désormais, aux mains des autorités libyennes ouvre les portes de l’enfer du régime de Kadhafi.
 
 


Rappel des circonstances de la disparition de Youssouf Togoimi :      
                         

 
 

C’était aout 2002 lors d’une opération militaire contre les forces de Deby, que le véhicule dans lequel se trouvait Youssouf Togoimi sauta sur une mine télécommandée à distance. Il eut les deux jambes fracturées. Kadhafi lui envoya un émissaire pour l’évacuer sur la Libye pour des soins. L’initiative jugée suspecte par une partie de son entourage remporta, toutefois, l’adhésion du principal concerné qui y voyait une volonté de Kadhafi de reprendre la main en vue d’une négociation future avec le régime de Deby.

 
                                                    

De ce voyage en Libye, Youssouf Togoimi ne revint plus jamais. Plâtré et en voie de guérison complète, il se rendit à l’hôpital ce 24 septembre 2002  pour le déplâtrage de ses deux jambes. Introduit dans la salle, deux heures plus tard, un médecin libyen informa ses accompagnateurs de son brusque décès. Ces derniers demandèrent à voir le corps, mais refuse catégorique des autorités libyennes. De même, lorsque les membres de son Mouvement réclamèrent le corps pour organiser les funérailles, le même refus ferme leur fut opposé.

 
Aucune nouvelle du disparu depuis ces longues années, bien que toutes les ONG furent démarchées par les membres de son Mouvement. La FIDH, Amnesty International, etc.… N’ont pas voulu prêter oreille ; pire Sidiki KABA alors président de la FIDH avait même demandé à sa secrétaire de ne plus accepter des rendez- vous pour ces gens-là ! On connaît leurs accointances avec Kadhafi.

Récemment à la chute de Kadhafi, l’espoir renaît et plusieurs démarches ont été initiées en direction des nouvelles autorités libyennes, soit par des membres de la communauté Toubou en Libye,  soit par des initiatives d’autres personnes.

Dans un premier temps, ces autorités ont été très étonnées de n’avoir aucune information, pas de témoignages, pas de documents de sa présence dans les liens de détention. On a supposé qu’il pouvait être dans les zones non encore libérées. Pas de traces de son décès sur les registres à l’hôpital où on l’avait déplâtré. Puis toujours rien, Youssouf Togoimi n’était nulle part. Le mystère continua…

Un fait nouveau important se produisit : l’extradition d’Abdallah  Senoussi de la Mauritanie vers la Libye.

 

Depuis bientôt un mois, Abdallah Senoussi est interrogé sur de nombreux dossiers, à la fois de politique interne, mais aussi internationale, par les autorités libyennes. La communauté Toubou en Libye a posé la question, entre autres affaires primordiales : la disparition de Youssouf Togoimi. Le patron des services de renseignements de KHADAFI a fait les révélations suivantes selon des sources proches  du dossier :« M. Youssouf Togoimi ne voulait pas faire la paix avec Idriss Deby. À partir de l’hôpital, il a été confié aux émissaires de Deby, par Moussa KOUSSA (Directeur des services extérieurs) :

 
M. Adoum TOGOI, numéro 2 du mouvement  était d’accord et Abderaman MOUSSA  avec 2 autres émissaires de Deby, par avion spécial, l’ont remis à Idriss Deby, 4 jours après. Après quoi, M Adoum TOGOI a signé l’accord de ralliement à Idriss Deby et tout est rentré dans l’ordre.»
 
Youssouf  Togoimi  aurait été liquidé comme tant d’autres  après qu’on l’ait livré comme un vulgaire paquet. Indiquons que c’est à la suite d’un accord entre les deux pays signé devant Kadhafi que M. Abbas Koti avait accepté de rentrer au Tchad. Ce fut un piège immonde puisqu’il fut mitraillé en plein jour dès qu’il arriva à Ndjamena. Idriss Deby est coutumier du fait. Le colonel Mahamat Fadil et le capitaine Ouléda Nouri  ont été livrés à l’Exécuteur par l’ancien président du Niger Baré MAINASSARA. Goukouni Guet et le ministre ALBOUKHARI et leurs compagnons ont été livrés par les autorités du Nigéria, plus précisément  par le Gouverneur du Borno State. Ibni Oumar, Guetti Mahamat, Abbas Koti ont tous été exécutés.
 
 

La liste des martyrs est longue (voir à ce sujet dans notre site à la rubrique Portraits, celui d’Idriss Deby, évoquant  l’élimination de toutes les personnes qui le dérangent). 

 
 

À la mort de Kadhafi, nous avons écrit un texte intitulé « Devoir de Mémoire » et c’est encore dans cet état d’esprit que nous souhaitons que les autorités libyennes aillent plus loin dans leur quête de vérité afin que tous les actes criminels posés par Kadhafi contre le peuple tchadien, contre le régime du Président Habré, soient connus et rendus publics. De même, que tous les actes odieux et barbares commis en complicité avec Idriss Deby doivent être sus.

 
 

Précisons qu’Idriss Deby n’avait pas hésité, à demander, à sa garde présidentielle envoyée au combat en soutien aux troupes de Kadhafi, de couper les oreilles des jeunes combattants du CNT sur le terrain, afin de les terroriser et de mettre un terme à leur engagement contre Kadhafi. 

 
 

Ces révélations ont été faites par une journaliste du journal français « Le Monde » envoyée en reportage pour couvrir la guerre en Libye.

 

La rédaction de Zoom Tchad.

  

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