EXCLUSIF : ABDALLAH SENOUSSI, PATRON DES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS DE KHADAFI REVELE : YOUSSOUF TOGOIMI A ETE LIVRE A IDRISS DEBY. ABDERAMAN MOUSSA A CONVOYE LE PRISONNIER ET ADOUM TOGOI ETAIT DANS LE COUP

 

 

De ce voyage en Libye, Youssouf Togoimi ne revint plus jamais. Plâtré et en voie de guérison complète, il se rendit à l’hôpital ce 24 septembre 2002  pour le déplâtrage de ses deux jambes. Introduit dans la salle, deux heures plus tard, un médecin libyen informa ses accompagnateurs de son brusque décès. Ces derniers demandèrent à voir le corps mais refus catégorique des autorités libyennes. De même, lorsque les membres de son Mouvement réclamèrent le corps pour organiser les funérailles, le même refus ferme leur fut opposé.


Aucune nouvelle du disparu depuis ces longues années, bien que toutes les ONG furent démarchées par les membres de son Mouvement. La FIDH, Amnesty International, etc…  n’ont pas voulu prêter oreille ; pire Sidiki KABA alors président de la FIDH avait même demandé à sa secrétaire de ne plus accepter des rendez- vous pour ces gens là ! On connaît leurs accointances avec Kadhafi.


Récemment à la chute de Kadhafi, l’espoir renaît et plusieurs démarches ont été initiées en direction des nouvelles autorités libyennes, soit par des membres de la communauté Toubou en Libye,  soit par des initiatives d’autres personnes.


Dans un premier temps, ces autorités ont été très étonnées de n’avoir aucune information, pas de témoignages, pas de documents de sa présence dans les liens de détention. On a supposé qu’il pouvait être dans les zones non encore libérées. Pas de traces de son décès sur les registres à l’hôpital où on l’avait déplâtré. Puis toujours rien, Youssouf Togoimi n’était nulle part. Le mystère continua…


Un fait nouveau important se produisit : L’extradition d’Abdallah  Senoussi de la Mauritanie vers la Libye.


Depuis bientôt un mois, Abdallah Senoussi est interrogé sur de nombreux dossiers, à la fois de politique interne mais aussi internationale, par les autorités libyennes. La communauté Toubou en Libye a posé la question, entre autres affaires primordiales : La disparition de Youssouf Togoïmi. Le patron des services de renseignements de KHADAFI a fait les révélations suivantes selon des sources proches  du dossier :


« M. Youssouf Togoïmi ne voulait pas faire la paix avec Idriss Deby. A partir de l’hôpital, il a été confié aux émissaires de Deby, par Moussa KOUSSA(Directeur des services exterieurs) :


M. Adoum TOGOI, numéro 2 du mouvement  était d’accord et Abderraman MOUSSA  avec 2 autres émissaires de Deby, par avion spécial, l’ont remis à Idriss Deby, 4 jours après. Après quoi, M Adoum TOGOI a signé l’accord de ralliement à Idriss Deby et tout est rentré dans l’ordre.»


Youssouf  Togoïmi  aurait été liquidé comme tant d’autres  après qu’on l’ait livré comme un vulgaire paquet. Indiquons que c’est à la suite d’un accord entre les deux pays signé devant Khadafi que M. Abbas Koti avait accepté de rentrer au Tchad. Ce fut un piège immonde puisqu’il fut mitraillé en plein jour dès qu’il arriva à Ndjamena. Idriss Deby est coutumier du fait. Le colonel Mahamat Fadil et le capitaine Ouléda Nouri  ont été livrés à l’Exécuteur par l’ancien président du Niger Baré MAINASSARA. Goukouni Guet et le ministre ALBOUKHARI et leurs compagnons ont été livrés par les autorités du Nigéria, plus précisément  par le Gouverneur du Borno State. Ibni Oumar, Guetti Mahamat, Abbas Koti , ont tous été exécutés. La liste des martyrs est longue (Voir à ce sujet dans notre site à la rubrique Portraits, celui d’Idriss Deby, évoquant  l’élimination de toutes les personnes qui le dérangent).


A la mort de Kadhafi, nous avons écrit un texte intitulé « Devoir de Mémoire » et c’est encore dans cet état d’esprit que nous souhaitons que les autorités libyennes aillent plus loin dans leur quête de vérité afin que tous les actes criminels posés par Khaddafi contre le peuple tchadien, contre le régime du Président Habré, soient connus et rendus publics. De même, que tous les actes odieux et barbares commis en complicité avec Idriss Deby doivent être sus. Précisons qu’Idriss Deby n’avait pas hésité, à demander, à sa garde présidentielle envoyée au combat en soutien aux troupes de Khaddafi, de couper les oreilles des jeunes combattants du CNT sur le terrain, afin de les terroriser et de mettre un terme à leur engagement contre  Kadhafi. Ces révélations ont été faites par une journaliste du journal français « Le Monde » envoyée en reportage pour couvrir la guerre en Libye.

La rédaction de Zoomtchad. 

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