Le principal opposant tchadien Saleh Kebzabo a affirmé mardi à l’AFP qu’il n’était "pas contre le principe" d’un envoi de troupes tchadiennes pour combattre les islamistes dans le nord du Mali, mais qu’il fallait que cet envoi se fasse dans "des conditions claires".

Le président tchadien Idriss Deby Itno a récemment souhaité la mise en place d’une force de l’Union africaine (UA), avec l’appui de l’ONU et de l’Otan, pour "combattre les terroristes" au Nord-Mali tout en refusant l’envoi de troupes sous la bannière de la Cédéao, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

"Les troupes de l’armée tchadienne n’appartiennent pas à Deby. L’opposition n’est pas contre le principe mais si on devait y aller, ce serait sous l’égide de l’UA ou de l’ONU avec des conditions claires et des contrats clairs. Les enfants du Tchad ne doivent pas mourir pour rien", a affirmé M. Kebzabo, joint depuis Libreville.

"On dit que les Tchadiens sont spécialisés dans le désert mais il y a aussi les Burundais et les Ougandais qui combattent aussi en Somalie (. . . ) Deby ne peut pas gérer les troupes tchadiennes comme son parti. Il fait un débat à l’Assemblée nationale", a poursuivi M. Kebzabo.

La Cédéao se dit prête à déployer une force de quelque 3. 300 militaires pour aider l’armée malienne à sécuriser les institutions de transition au Sud et à reconquérir le Nord, occupé par des islamistes alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais les contours d’une telle opération restent flous.

Le ministre malien de la Défense, le colonel Yamoussa Camara, a estimé lundi que "très peu de choses ont été faites" concernant l’envoi possible de cette force, à l’ouverture à Bamako d’une réunion des chefs d’état-major de la Cédéao destinée à "finaliser" les plans pour cette opération. 

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